Le chef de l`Etat Laurent Gbagbo, candidat à la prochaine présidentielle en Côte d`Ivoire et le Premier ministre Guillaume Soro, arbitres (?) du processus électoral, s`apprêtent à annoncer officiellement une fois encore, le report du premier tour de la présidentielle du 29 novembre prochain. La raison artificielle avancée pour les deux acteurs du dialogue direct pour justifier cet énième report est l`accumulation des retards dans l`exécution du chronogramme. Mais à la vérité, qui sont ceux qui, depuis toujours, sont à la base des nombreux retards que connaît le processus de sortie de crise ? La question ici ne mérite pas d`être posée puisque depuis la signature de l`accord politique de l`Ouagadougou, dire que X ou Y protagoniste est un frein au processus est un crime qui mérite désormais la pendaison quand vous n`êtes pas livré à la vindicte populaire. Après plus de 3 reports depuis la signature, le 04 mars 2007, de l`accord politique de Ouagadougou, les Ivoiriens qui meurent aujourd`hui par milliers pour une nivaquine s`interrogent : qui va payer le coût de ce nouveau report ? Et pourquoi reporter une échéance qui aura coûté plus de 200 milliards de Fcfa à la Côte d`Ivoire ? Quel sacrifice demande-t-on encore aux Ivoiriens pour organiser les élections ? Les deux protagonistes de l`accord politique de Ouaga (Gbagbo et Soro) dont les budgets officiels de souveraineté avoisinent les 200 milliards de Fcfa savent-ils qu`aujourd`hui des Ivoiriens meurent parce qu`ils n`ont plus à manger ? Savent-ils aussi que la jeunesse préfère noyer ses soucis dans l`alcool en raison du taux de chômage jamais égalé dans ce pays ? Imaginent-ils un seul instant que des parents d`élèves et étudiants n`ont pu scolariser leurs enfants parce qu`ils n`ont pas 200f par jour ? Alors, au nom du peuple qu`on dit aimer, il faut aller à ces élections le 29 novembre. Ne serait-ce que pour le respect de la parole. Car Soro a répété plus d`une fois ici que les élections auront effectivement lieu le 29 novembre. Le chef de l`Etat, Gbagbo Laurent, lors d`une cérémonie en faveur de l`eau à Korhogo, déclarait que "quelles que soient les combinaisons de la Cei, la présidentielle aura lieu le 29 novembre 2009". Alors "quand la parole ne vaut plus rien, que vaut alors le pays ?" s`interrogeait le Pr. Francis Wodié.
Patrice Yao
Patrice Yao