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Politique Publié le vendredi 30 octobre 2009 | Le Patriote

La guerre, un prétexte honteux

Chaque fois que le FPI et Laurent Gbagbo évoquent la guerre pour justifier leurs piètres résultats de gestion, ils sont des milliers et des milliers, les Ivoiriens qui meurent de honte. Et leur déception est à la dimension de l’immense espoir que le chef de l’Etat a fait naître en eux du temps où il était dans l’opposition. Comme dirait l’autre, la guerre a vraiment bon dos. Or cette guerre, en réalité n’a duré que quelques jours au niveau du pays et quelques heures pour ce qui est d’Abidjan. En effet, depuis que les rebelles se sont repliés sur Bouaké, on n’a jamais appris qu’ils ont tenté de forcer les lignes pour attaquer la capitale économique du pays comme ils l’ont fait, selon les chroniqueurs, le 19 septembre 2002. Depuis qu’il y a eu la ligne de partage entre le nord (zone des rebelles) et le sud (zone des loyalistes) on n’a jamais plus entendu les canons des insurgés tonner. Si vraiment la guerre a empêché Laurent Gbagbo de faire ce qu’il avait promis aux Ivoiriens, c’est que pendant ces sept ans, il est resté dans la logique de guerre, pendant tout ce temps, il a occupé son esprit et son intelligence à chercher à vaincre Soro Guillaume par les armes.

L’on se rappelle que c’est Laurent Gbagbo qui s’est exclamé après le tracer de la ligne de démarcation qu’il avait hérité de la Côte d’Ivoire utile. Celle qui comportait toutes les ressources du pays. Donc pendant ce temps, ce ne sont pas les moyens qui ont manqué au chef de l’Etat pour réaliser des projets de développement, ne serait-ce que pour ses compatriotes qui ont eu « la chance » d’être dans cette Côte d’Ivoire utile. Et ce n’est pas le pouvoir de décision qui faisait défaut à l’ancien président du FPI. C’est encore lui-même qui, triomphant a jeté à la face du monde entier qu’il avait « encore la signature », celle avec laquelle on décide de tout. Et, il a démontré devant ses adversaires politiques pourtant au gouvernement, que c’est lui qui avait la réalité du pouvoir. On l’a vu ici refusé la nomination de tel ou tel cadre à telle ou telle fonction. Comme on l’a vu par ailleurs imposer ses hommes à leurs ministres de tutelle. Donc, Gbagbo avait et l’argent et le pouvoir de décision. Pourtant de son mandat, les Ivoiriens du sud ne retiendront que les poses de premières pierres du 4ème pont et de celui de Jacqueville et le monument dédié aux martyrs. En dehors de cela, malgré les budgets affublés de tous les qualificatifs, malgré son budget de souveraineté qui a grimpé jusqu’à atteindre le chiffre record de 75 milliards l’an, malgré la guerre, il ne laisse absolument rien à la prospérité. La guerre selon lui, l’a empêché de travailler pour la Côte d’Ivoire, mais cette même guerre n’a pas empêché les gens de son camp d’être aujourd’hui, à la tête d’importantes fortunes. La guerre aurait donc ruiné le pays, mais pas les tenants du pouvoir. Au moins si la Côte du Sud avait pu connaître quelques progrès, on aurait dit que le nord est resté tel, parce qu’occupé par les Forces nouvelles. Or, il n’en est rien. Le sud et le nord, disons, tout le pays a souffert de « l’empêchement » du chef de l’Etat.

Si en seulement trois ans de gestion de 90 à 93, pendant que le pays traversait une situation économique difficile, Alassane Ouattara cite ce qu’il a pu faire, dans un contexte politique très hostile, avec une opposition occupant régulièrement la rue, il est vraiment honteux pour Laurent Gbagbo, après 9 ans de règne, avec une économie qui avait des ressorts et une opposition politique responsable, de se prévaloir d’une situation qu’il a lui-même entretenue, pour justifier son échec dans tous les domaines. Notons qu’il est parvenu au pouvoir en 2000, que la guerre a éclaté deux ans après (2002) et n’a duré que quelques jours.

Raoul Mapiéchon
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