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Politique Publié le samedi 31 octobre 2009 | Notre Voie

Débat sur les élections à ONUCI-FM : Le PDCI et le RDR feignent d’ignorer les problèmes techniques

Nous avons publié hier la première partie du débat que des responsables du FPI, du RDR, du PDCI et un représentant de la société civile ont eu sur les élections à ONUCI-FM. Ci-dessous, la suite et la fin de ce débat.

Onuci FM : Nous sommes aujourd’hui à moins de 40 jours de la date de l’élection. Et la CEI et les structures en charge du processus travaillent toujours à l’élaboration de la liste. Est-ce que vous pensez que cela nécessite l’élaboration d’un nouveau chronogramme. Ou, est-ce que vous pensez qu’on peut encore compresser au niveau du contentieux.

Julien Fernand Gauze (société civile) : Je ne sais pas si on peut compresser plus loin que ce qui a été déjà fait. Le code prévoyait au départ trois mois pour le contentieux électoral. Mais à la demande des acteurs politiques, je pense, on en est arrivé à un délai de 15 jours qui a été décrié par tout le monde et il a été ajusté à un mois. Je ne sais pas si ce délai est tenable aujourd’hui quand on sait que la liste provisoire n’est toujours pas publiée.


Onuci.FM : Est-ce qu’on n’a pas sous-estimé ce processus-là ?

J.F.G. (société civile) : Je crois qu’on a complètement louvoyé. Mais il y a des problèmes financiers, techniques et peut-être un manque de compétence collective dû à l’inexpérience. Il y a tout ça qui a fait qu’on est arrivé à cette situation. Le manque de rigueur dans la mise en œuvre des différentes étapes du processus. Donc la question fondamentale pour nous c’est celle-ci : avons-nous maintenant une base pour la mise en place d’un chronogramme qui peut être tenu ? Il faut cela. Dans une déclaration le 9 juillet, nous avons eu le courage de produire un chronogramme réaliste que nous avons réitéré lorsque la CEI a publié son chronogramme. Ce chronogramme n’était en fait qu’une esquisse de ce chronogramme puisqu’il a manqué la date du 29 novembre. On nous avait rétorqué que nous racontions des âneries et que cette date était une évidence. Cette évidence du 29 novembre paraît aujourd’hui de moins en moins évidente. Et donc nous avons réagi pour dire que nous voulons le bien de notre pays. Ne nous voilons donc pas la face. La meilleure façon d’être efficace, c’est d’affronter les réalités et les intégrer. Cela suppose qu’on voit où sont les difficultés et qu’on ait le courage de dire que nous risquons d’avoir des problèmes et qu’on suscite le débat bien avant l’expiration des échéances. Et non pas à deux ou trois semaines. Même pas à quarante jours. N’oublions pas que le processus d’enrôlement a été lancé en septembre 2008 pour une durée de 45 jours, nous a-t-on dit. Il y a eu un débat pour savoir si 45 jours suffiraient. Finalement, on a mis 9 mois et jusque-là est sûr que dans 3 mois on sera à un stade précis de ce processus. La première échéance du chronogramme élaboré par la CEI n’a pas été respectée. On a annoncé d’abord le 29 août, ensuite le 29 septembre et maintenant le 29 novembre. Et nous sommes aujourd’hui le 15 octobre et personne ne peut vous dire quand ce petit oiseau sortira du nid.


Blessy Chrysostome (PDCI): Je pense que, s’il y a des personnes qui observent le processus électoral en Côte d’Ivoire, ces personnes ont honte. Elles ont honte des responsables politiques et de ceux qui conduisent ce processus. Ça fait six fois qu’on n’arrive pas à tenir les délais. Aujourd’hui encore, on nous dit il faut reporter. Je voudrais rappeler que la position du PDCI pour tenir l’élection, le 29 novembre n’est pas négociable. Le Premier ministre avait dit en son temps que tous les aménagements seraient faits dans ce chronogramme, que les délais seraient compressés et tout. Nous disons que les élections doivent se tenir le 29 novembre. Il ne s’agit pas de dire chaque année, est-ce qu’on peut encore négocier 6 mois ? Et aussitôt que cela est obtenu, tout le processus s’arrête. Tout ce qui devait être fait s’arrête. Comme si certains avaient un malin plaisir à toujours reporter indéfiniment. Nous disons même au vu des analyses au sujet des 1.911.254, il n’y a aucun débat là-dessus. Le code électoral définit les conditions des réclamations. La gestion du contentieux, il y a un cadre de discussion entre les responsables politiques dans le CPC. Politiquement, on a tous les moyens pour respecter notre honneur d’Ivoiriens. Notre dignité d’Ivoirien à pouvoir respecter des délais lorsque nous conduisons un processus électoral devant nous donner la paix.


ONUCI-FM : La CEI est composée exclusivement de partis politiques. Pourquoi n’arrive-t-elle pas à produire un chronogramme précis.

B.J.C. : Je ne réponds pas à la place de la CEI. Mamadou Sanogo (RDR) : Le RDR a une position par rapport au délai qui est bien connu. C’est le 29 novembre. Ce délai n’est pas négociable. Car pour nous, il faut commencer par respecter un seul des délais qui ont été fixés jusqu’à présent. Si l’ensemble des tâches prévues peuvent être mises en œuvre avant le 29 novembre, et qu’on affiche la liste, au moins nous entrons dans le processus du contentieux et qu’on donne le feu vert à Sagem pour produire la liste définitive, je me dis un CPC qui se tiendrait peut valablement se prononcer sur la question du délai. Parce qu’on sait que ce qui va suivre, c’est l’édition des cartes d’identité et de cartes d’électeurs. Mais comme le dit Blessy, à chaque fois qu’il y a un nouveau délai, nous avons l’impression qu’il y a certains concitoyens qui ont intérêt à ce que le processus perdure. Nous n’allons pas les citer mais les Ivoiriens peuvent les imaginer aisément. En suivant mon regard, vous voyez ceux dont je parle. Ils n’agissent pas sur la place publique, mais ayant les manettes en main, ils savent comment ils jouent sur ces manettes pour faire perdurer le processus. Franchement, avec un peu de volonté politique, on peut tenir le 29 novembre. Il n’y a pas de volonté politique. En réalité, on ne veut pas y aller. La première structure responsable, c’est bien la CEI et la deuxième structure, c’est au niveau de l’exécutif du fait que certains cadres sont bien installés.


Martin Sokouri Bohui (FPI): Ces élections ne sont pas des élections ordinaires. Les élections ordinaires, c’est connu, c’est tous les 5 ans, le dernier dimanche du mois d’octobre. Un président de la République a été élu en octobre 2000. Ces élections-ci auraient donc pu avoir lieu en octobre 2005. Mais ces élections ont été empêchées par un coup d’Etat manqué qui s’est transformé en rébellion. Et depuis 7 ans, nous sommes en crise. Nous sommes donc en train de sortir de cette crise et les gens parlent comme si nous étions dans une situation normale. S’il y a un parti qui est pressé pour aller aux élections, c’est bien le FPI. Parce qu’il sait très bien qu’il va les gagner au premier tour et retrouver son gouvernement. Aujourd’hui, du fait de cette crise, il y a dans le gouvernement des ministres qui rament à contre-courant. Qui travaille contre la République et contre le Président de la République. C’est donc le FPI qui a intérêt à ce que les élections se tiennent très vite. Et aujourd’hui, il est heureux de constater qu’il n’y a plus de problème politique pour aller à ces élections. Vous dites bien que la CEI est composée essentiellement des partis politiques. Mais le RHDP est majoritaire dans la CEI et donc si elle a des problèmes, c’est eux. Ils sont majoritaires dans la CEI et ils disent qu’elle ne fait rien. Donc c’est eux qui ne font rien. Moi je dis que la CEI a fait du travail et il faut l’en féliciter. Le problème actuel est purement technique. Ce n’est donc plus qu’un problème technique. Mais il faut faire des élections transparentes parce que tout le monde est d’avis que nous sortirons de la crise par des élections transparentes. C’est ça le problème. Est-ce qu’on fait des élections transparentes ou on fait des élections bâclées qui peuvent nous envoyer une autre guerre ?

Voilà tout le problème. Nous disons donc qu’il faut laisser les techniciens travailler pour nous produire une liste électorale propre.

Pour le moment, cette liste-là n’est pas prête. On ne sait pas quand elle va être publiée. Cependant je sais que quand elle va sortir, il faudra un mois de contentieux. Donc attendons qu’elle sorte et on verra à partir de sa date de sortie. Après le contentieux, il faut introduire sur la liste ceux qui y ont droit et qui auront été omis, il faut confectionner et distribuer les cartes nationales d’identité et le cartes d’électeurs, et il faudra 15 jours francs pour la campagne. Donc pour moi, il faut laisser les techniciens nous dire quand ils seront prêts. Mais soyons indulgents avec la CEI parce que nous ne sommes pas en situation normale. Le président de la République avait voulu qu’on aille aux élections avec la liste de 2000, avec laquelle chaque parti a gagné. Mais c’est eux qui ont voulu qu’on fasse un nouveau recensement. C’est ça qui a amené tout ce retard. Donc sur le problème de date, le FPI estime que le plus important, c’est de réunir les conditions d’une élection transparente et c’est ce souci qui doit guider tout le monde.

Propos recueillis sur ONUCI.FM
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