Alors qu`il parrainait un culte d`action de grâce organisé par l`Eglise du christianisme céleste d`Abobo-Akéikoi, Gbamnan Djidan Jean-Félicien, maire de Yopougon, a cru bon de présenter Laurent Gbagbo comme le candidat des chrétiens.
La présidentielle du 29 novembre sera-t-elle une guerre entre les religions ? Il est permis de le penser eu égard aux propos tenus dimanche par Gbamnan Djidan Jean-Félicien. En effet, invité à parrainer un culte d`action de grâce organisé par l`Eglise du christianisme céleste d`Abobo-Akéikoi, le maire de la commune de Yopougon a cru bon d`inviter les chrétiens célestes à plébisciter Laurent Gbagbo lors de l`élection présidentielle à venir. «Tous les chrétiens doivent affirmer le choix de Gbagbo afin que leurs prières l`accompagnent à la victoire. Les autres religions ont déjà choisi leur candidat», a laissé entendre le maire Fpi de Yopougon, se permettant d`ajouter que «l`élection à venir oppose ceux qui veulent la paix à ceux qui veulent la guerre». Des propos qui sonnent assurément comme une dérive verbale d`autant plus que son auteur tente, insidieusement, d`opposer les différentes religions présentes en Côte d`Ivoire. Le parrain du culte d`action de grâce de l`Eglise du christianisme cherche, ni plus ni moins, à opposer les chrétiens (qu`il appelle à voter Laurent Gbagbo) aux musulmans qui soutiendraient, si on lit bien entre les lignes, les autres candidats. Et étant entendu que ces autres candidats sont les promoteurs de la guerre (comme le dit sans ambigüité Gbamnan Djidan), il va sans dire que les musulmans seraient des partisans de la guerre. Quel objectif poursuit le maire Gbamnan Djidan en tenant de tels propos ? Veut-il réveiller les vieux démons ? Sans doute. Car dans un passé pas aussi lointain, l`on avait accusé le président du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Dramane Ouattara, de se présenter comme le candidat des musulmans et de susciter indirectement le braquage de ses coreligionnaires contre les autres prétendants au fauteuil présidentiel. Faisant son procès, ses adversaires ne s`étaient pas fait prier pour soutenir qu`il tentait d`opposer le Sud chrétien au Nord à majorité musulman. Mais voilà qu`un des pontes du régime au pouvoir, directeur départemental de Laurent Gbagbo, se risque à un jeu plus dangereux. «C`est scandaleux», a osé commenter un téléspectateur de la Télévision Ivoirienne, après avoir vu le reportage sur le culte d`action de grâce en question. Sa critique est si pertinente qu`elle rappelle à bien d`égards, l`une des recommandations du forum de réconciliation nationale invitant les chef religieux à bannir de leurs prêches les discours politiques. Pourrait-on tolérer que l`un des collaborateurs d`Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci-Rda) ou mieux, qu`un directeur de campagne d`Alassane Dramane Ouattara, court dans les mosquées pour dire aux fidèles musulmans que les chrétiens ont déjà choisi Laurent Gbagbo et qu`il leur revient, eux, de voter le leader du Rdr ? La seconde analyse qui découle de l`argumentation de Gbamnan Djidan Jean-Félicien, c`est qu`au-delà de l`unité nationale qu`elle met à mal, elle place son candidat dans une mauvaise posture. Car là où Laurent Gbagbo tente tant bien que mal de se définir comme le candidat de l`ouverture (en témoigne ses recrutements opérés aussi bien dans les supposés bastions de ses adversaires), son directeur départemental de campagne à Yopougon, lui, ne le voit que comme le candidat des seuls chrétiens. Le faisant, le maire de Yopougon met sérieusement à mal la stratégie de campagne de son mentor. Il frustre ainsi les musulmans qui ont décidé de prendre fait et cause pour le candidat Gbagbo. Non seulement M. Gbamnan Djidan leur dit que Gbagbo n`a pas besoin d`eux, vu qu`ils ont déjà choisi leur candidat mais en plus, le maire de Yopougon insinue qu`ils sont les partisans de la guerre.
Marc Dossa
La présidentielle du 29 novembre sera-t-elle une guerre entre les religions ? Il est permis de le penser eu égard aux propos tenus dimanche par Gbamnan Djidan Jean-Félicien. En effet, invité à parrainer un culte d`action de grâce organisé par l`Eglise du christianisme céleste d`Abobo-Akéikoi, le maire de la commune de Yopougon a cru bon d`inviter les chrétiens célestes à plébisciter Laurent Gbagbo lors de l`élection présidentielle à venir. «Tous les chrétiens doivent affirmer le choix de Gbagbo afin que leurs prières l`accompagnent à la victoire. Les autres religions ont déjà choisi leur candidat», a laissé entendre le maire Fpi de Yopougon, se permettant d`ajouter que «l`élection à venir oppose ceux qui veulent la paix à ceux qui veulent la guerre». Des propos qui sonnent assurément comme une dérive verbale d`autant plus que son auteur tente, insidieusement, d`opposer les différentes religions présentes en Côte d`Ivoire. Le parrain du culte d`action de grâce de l`Eglise du christianisme cherche, ni plus ni moins, à opposer les chrétiens (qu`il appelle à voter Laurent Gbagbo) aux musulmans qui soutiendraient, si on lit bien entre les lignes, les autres candidats. Et étant entendu que ces autres candidats sont les promoteurs de la guerre (comme le dit sans ambigüité Gbamnan Djidan), il va sans dire que les musulmans seraient des partisans de la guerre. Quel objectif poursuit le maire Gbamnan Djidan en tenant de tels propos ? Veut-il réveiller les vieux démons ? Sans doute. Car dans un passé pas aussi lointain, l`on avait accusé le président du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Dramane Ouattara, de se présenter comme le candidat des musulmans et de susciter indirectement le braquage de ses coreligionnaires contre les autres prétendants au fauteuil présidentiel. Faisant son procès, ses adversaires ne s`étaient pas fait prier pour soutenir qu`il tentait d`opposer le Sud chrétien au Nord à majorité musulman. Mais voilà qu`un des pontes du régime au pouvoir, directeur départemental de Laurent Gbagbo, se risque à un jeu plus dangereux. «C`est scandaleux», a osé commenter un téléspectateur de la Télévision Ivoirienne, après avoir vu le reportage sur le culte d`action de grâce en question. Sa critique est si pertinente qu`elle rappelle à bien d`égards, l`une des recommandations du forum de réconciliation nationale invitant les chef religieux à bannir de leurs prêches les discours politiques. Pourrait-on tolérer que l`un des collaborateurs d`Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci-Rda) ou mieux, qu`un directeur de campagne d`Alassane Dramane Ouattara, court dans les mosquées pour dire aux fidèles musulmans que les chrétiens ont déjà choisi Laurent Gbagbo et qu`il leur revient, eux, de voter le leader du Rdr ? La seconde analyse qui découle de l`argumentation de Gbamnan Djidan Jean-Félicien, c`est qu`au-delà de l`unité nationale qu`elle met à mal, elle place son candidat dans une mauvaise posture. Car là où Laurent Gbagbo tente tant bien que mal de se définir comme le candidat de l`ouverture (en témoigne ses recrutements opérés aussi bien dans les supposés bastions de ses adversaires), son directeur départemental de campagne à Yopougon, lui, ne le voit que comme le candidat des seuls chrétiens. Le faisant, le maire de Yopougon met sérieusement à mal la stratégie de campagne de son mentor. Il frustre ainsi les musulmans qui ont décidé de prendre fait et cause pour le candidat Gbagbo. Non seulement M. Gbamnan Djidan leur dit que Gbagbo n`a pas besoin d`eux, vu qu`ils ont déjà choisi leur candidat mais en plus, le maire de Yopougon insinue qu`ils sont les partisans de la guerre.
Marc Dossa
