Le vainqueur de la prochaine élection présidentielle aura besoin de beaucoup plus que le soutien d`un parti politique, d`une région ou d`une ethnie. Les écuries des hommes politiques l`ont compris.
Chacune s`attelant à donner de son leader, une image d`ouverture. Les astuces politiques et autres stratégies de communication déployées à cet effet sont impressionnantes. Objectif, se débarrasser de l`étiquette de parti régionaliste ou ethnique. Au Rassemblement des républicains (Rdr) d`Alassane Ouattara, présenté comme « le candidat du Nord », l`on a décidé de rompre avec tout ce qui renvoie au malinké. Les slogans, les chansons de soutien au mentor ont été revus. En lieu et place de « ADO pissanci », « Nangaman », l`on a droit à « ADO solution ».
Ouattara s`entoure également de personnes originaires de régions autres que la partie septentrionale. Henriette Dagri Diabaté, la secrétaire générale de la case verte, est un joker qui compte énormement dans le jeu. Les petits-fils d`Houphouët Boigny, Augustin Thiam et Aka Boni, sont les laisser-passer en pays baoulé. L`ex-Directeur général-adjoint du Fmi, pour dire qu`il est proche de toutes les ethnies, s`exerce même à parler - saluer dans - la langue locale lors de ses tournées politiques. Et n`hésite pas à rendre hommage aux dignes fils des régions visitées. Autre camp, même visée. Le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, se présente comme le plus acharné à s`imposer dans les régions qui ne sont pas celles des bété, Attié, Abbey. Des ethnies réputées lui être favorables. Le « flirt » avec Siki Blon Blaise, président du conseil général de Man et membre fondateur du parti du Gal Guéi Robert, ne viserait, selon certains observateurs, qu`à avoir le contrôle de la région des 18 µontagnes. Le souci d`ouverture du candidat de la Mouvance présidentielle a également le «Nord RDR» dans son viseur. Le choix du Dr Issa Malick - qui n`est pourtant pas le plus expérimenté en politique au sein de la mouvance - pour diriger son équipe nationale de campagne, ne poursuivrait que ce but. La chanteuse, Aïcha Koné, s`en réjouissait d`ailleurs le jour du dépôt du dossier de candidature du président Laurent Gbagbo. En larme, elle avait confié : « Il a toujours été dit que le président Laurent Gbagbo n`aime pas les nordistes. En nommant Issa Malick à ce post, il vient de démontrer que tout ce qui se disait est faux. Et nous estimons qu`à travers Issa Malick, c`est à tous les nordistes qu`il rend hommage ». Le parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci) n`est pas en marge de la tendance. Henri Konan Bédié, son président, multiplie les actions pour se faire aimer des populations « acquises » à la cause du RDR et du FPI. Pour réussir, il a décidé d`utiliser comme moyen de donner une nouvelle interprétation de ses choix politiques passés. Comme ce fut le cas hier à Ferkéssédougou, où le « prince Nambê » a essayé d`expliquer que l`Ivoirité n`était pas une arme politique contre les nordistes. Cependant, disons-le tout net. Ces efforts des différentes formations politiques restent confrontés à la réalité du terrain. L`histoire politique du pays a fait naître des préjugés. Il n`est pas rare d`entendre les militants d`une formation parler des « autres » en évoquant une différence ethnique. Ils ont intériorisé cette façon de voir les choses. Pour eux, leur famille politique est le prolongement de leur village, de leur ethnie ou encore de leur clan. Cela, les campagnes de communication à coup de milliards ne pourront pas le faire disparaître. Il faudra du temps.
Bamba K. Inza (Stagiaire)
Chacune s`attelant à donner de son leader, une image d`ouverture. Les astuces politiques et autres stratégies de communication déployées à cet effet sont impressionnantes. Objectif, se débarrasser de l`étiquette de parti régionaliste ou ethnique. Au Rassemblement des républicains (Rdr) d`Alassane Ouattara, présenté comme « le candidat du Nord », l`on a décidé de rompre avec tout ce qui renvoie au malinké. Les slogans, les chansons de soutien au mentor ont été revus. En lieu et place de « ADO pissanci », « Nangaman », l`on a droit à « ADO solution ».
Ouattara s`entoure également de personnes originaires de régions autres que la partie septentrionale. Henriette Dagri Diabaté, la secrétaire générale de la case verte, est un joker qui compte énormement dans le jeu. Les petits-fils d`Houphouët Boigny, Augustin Thiam et Aka Boni, sont les laisser-passer en pays baoulé. L`ex-Directeur général-adjoint du Fmi, pour dire qu`il est proche de toutes les ethnies, s`exerce même à parler - saluer dans - la langue locale lors de ses tournées politiques. Et n`hésite pas à rendre hommage aux dignes fils des régions visitées. Autre camp, même visée. Le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, se présente comme le plus acharné à s`imposer dans les régions qui ne sont pas celles des bété, Attié, Abbey. Des ethnies réputées lui être favorables. Le « flirt » avec Siki Blon Blaise, président du conseil général de Man et membre fondateur du parti du Gal Guéi Robert, ne viserait, selon certains observateurs, qu`à avoir le contrôle de la région des 18 µontagnes. Le souci d`ouverture du candidat de la Mouvance présidentielle a également le «Nord RDR» dans son viseur. Le choix du Dr Issa Malick - qui n`est pourtant pas le plus expérimenté en politique au sein de la mouvance - pour diriger son équipe nationale de campagne, ne poursuivrait que ce but. La chanteuse, Aïcha Koné, s`en réjouissait d`ailleurs le jour du dépôt du dossier de candidature du président Laurent Gbagbo. En larme, elle avait confié : « Il a toujours été dit que le président Laurent Gbagbo n`aime pas les nordistes. En nommant Issa Malick à ce post, il vient de démontrer que tout ce qui se disait est faux. Et nous estimons qu`à travers Issa Malick, c`est à tous les nordistes qu`il rend hommage ». Le parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci) n`est pas en marge de la tendance. Henri Konan Bédié, son président, multiplie les actions pour se faire aimer des populations « acquises » à la cause du RDR et du FPI. Pour réussir, il a décidé d`utiliser comme moyen de donner une nouvelle interprétation de ses choix politiques passés. Comme ce fut le cas hier à Ferkéssédougou, où le « prince Nambê » a essayé d`expliquer que l`Ivoirité n`était pas une arme politique contre les nordistes. Cependant, disons-le tout net. Ces efforts des différentes formations politiques restent confrontés à la réalité du terrain. L`histoire politique du pays a fait naître des préjugés. Il n`est pas rare d`entendre les militants d`une formation parler des « autres » en évoquant une différence ethnique. Ils ont intériorisé cette façon de voir les choses. Pour eux, leur famille politique est le prolongement de leur village, de leur ethnie ou encore de leur clan. Cela, les campagnes de communication à coup de milliards ne pourront pas le faire disparaître. Il faudra du temps.
Bamba K. Inza (Stagiaire)
