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Politique Publié le vendredi 6 novembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Yao-N`dré a déjà ruiné sa crédibilité et son impartialité

Mais qu'arrive t-il à Yao-N'dré ? Un président d'une institution judiciaire aussi importante que le Conseil constitutionnel qui s'étale sans réserve, au grand jour, sur des questions aussi sensibles que des sujets qui sont pendants devant sa juridiction (l'éligibilité à la présidence de la République) ou le désarmement, cela est tout simplement renversant. De fait, Yao-N'dré a déjà vidé son délibéré, il a déjà statué et pris clairement position. "Pas de désarmement, pas d'élection" Les Ivoiriens peuvent crier, les hommes politiques peuvent hurler encore plus fort, le président du Conseil constitutionnel qui n'a même pas encore été saisi du sujet a déjà sa réponse bien calée dans son esprit. Il n'y aura pas d'élection tant que les rebelles n'auront pas désarmé. N'allez surtout pas lui parler de Ouaga IV, Yao-N'dré n'a eu rien à foutre. Sur la date des élections, il lance une boutade : "Dans un tel contexte, la date doit être toujours indicative". N'en déplaise aux adeptes du fétichisme des dates. Plus grave, le président du Conseil constitutionnel enfile sa casquette de militant Fpi et lance des raids acerbes contre des ivoiriens qui ne peuvent être que des opposants au régime de Gbagbo "Si les problèmes ne sont pas résolus et qu'on va aux élections, les mêmes que vous voyez (…) Maintenant je ne fais pas de politique, avant on n'en faisait, on avait peur de l'adversaire. Quand il organise, on dit voilà l'Etat a encore un problème alors que c'est le même qui disait, il faut aller aux élections et tenir la date" accuse Yao-N'dré apparemment ulcéré par les exigences de l'opposition. Yao-N'dré se saisit maladroitement d'un incident survenu au nord entre une délégation de Coulibaly Gervais et les ex-rebelles pour remettre sur la table la question de la sécurité et faire asseoir sa conviction que les élections ne pourront se faire sans désarmement. Pour sûr, les Ivoiriens ne sont pas au bout de leurs surprises encore moins de leurs peines. Car après le problème d'éligibilité qu'il vient de soulever, Yao-N'dré est prêt à bloquer le processus électoral si les ex-rebelles refusent de désarmer. Où peut-on aller avec des dirigeants qui sont résolus à ne pas avancer ? Yao-N'dré est en mission, il y a longtemps que nous avons écrit cela.
Akwaba Saint Clair
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