Ils disent qu'ils veulent aller aux élections. Tous les sondages qu'ils ont commandités aux frais du contribuable ivoirien les donnent gagnants dans tous les cas de figure. Leur slogan est "on gagne ou on gagne". Mais dans les faits, les refondateurs n'ont absolument aucune envie d'aller aux élections. Leur intention la plus profonde est de tout mettre en œuvre pour qu'il n'y ait pas d'élection aussi longtemps qu'ils le voudront. Cela a commencé par les audiences foraines qu'ils ont stoppées à plusieurs reprises. Puis ce fut le tour de l'identification qu'ils ont tout mis en œuvre pour retarder au maximum en volant les valises de la Sagem, en semant la violence dans les centres d'enrôlement. Maintenant, la dernière trouvaille, c'est le sabotage direct de tout le processus électoral en cours. Depuis quelques jours, des Ivoiriens ne cessaient d'appeler à notre rédaction pour l'informer des manœuvres diaboliques du Fpi sur le terrain. Les informations recueillies étaient en train d'être recoupées quand le communiqué de la Cei est tombé : "Des informations de plus en plus persistantes font état de ce que, depuis un moment, des individus procèdent à la collecte des récépissés d'identification et d'élection sur l'ensemble du territoire national sous le prétexte de consulter leur nom sur la liste électorale provisoire. La Commission Electorale Indépendante dégage sa responsabilité dans ces actions qui sont de nature à saper le processus électoral". Telle est la substance du communiqué de la Cei. De quoi s'agit-il en réalité ? Selon des sources très crédibles, le Fpi qui s'est procuré une copie de la liste électronique provisoire, aurait converti cette liste "électronique" en liste "papier" qu'il aurait distribué sous le manteau, à toutes ses structures de base sur toute l'étendue du territoire pour les besoins d'une sinistre opération. Sous le prétexte d'une vérification des noms de leurs militants sur cette liste provisoire, les envoyés spéciaux du régime (tel qu'ils l'ont fait pendant leur opération inondation) auraient installé des points de collecte des récépissés d'identification un peu partout sur le territoire national. Notamment à Abobo, à Adjamé, à Yopougon précisément derrière "l'allocodrome" de Niangon sur un espace appelé "mairie" et dans la ville de San-Pedro. Possédant des ordinateurs selon nos sources, ils collectent les récépissés et vérifient les noms. A certains, ils déclarent que leur nom figure sur la liste et à d'autres, qu'ils sont introuvables. Les récépissés de ces derniers sont gardés par ces curieux "agents enrôleurs" qui promettent de les leur rendre plus tard, une fois qu'ils auront fait le nécessaire pour les inscrire. Comment ? En réalité, il s'agirait soit pour ses nouveaux "agents enrôleurs", de retirer les récépissés de tous ceux qui sont effectivement sur la liste électorale mais dont le nom permet (selon les critères des refondateurs) de les soupçonner comme étant des militants de l'opposition afin que le moment venu et ne disposant pas de récépissé, ils ne puissent pas retirer leur carte d'électeur, soit de biffer carrément leur nom afin qu'ils ne se retrouvent pas sur la liste qui sera affichée. L'objectif étant au final, de créer une confusion et des contestations telles qu'il sera impossible d'organiser les élections avant une longue période. Quand on sait la proximité du régime avec l'un des opérateurs clés du processus électoral qu'est l'Ins, on ne peut que mieux comprendre la finalité de cette sinistre opération menée encore par le Fpi. En réalité, ce parti ne veut pas aller aux élections. Il met tout en œuvre pour retarder les élections, allumant des feux chaque fois qu'on parvient à éteindre un, dans l'objectif de détourner l'attention de tous ceux qui veulent les élections. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la sortie avant-hier du président du Conseil Constitutionnel, M. Yao-N'dré Paul (l'ami personnel du refondateur en chef) qui a déclaré sans que personne ne le lui demande, qu'il n'y aura pas d'élection tant que le désarmement ne sera pas fait. Ainsi, après l'opération inondation, après la collecte des extraits de naissance, après l'achat des timbres fiscaux, après la fabrication des faux extraits de naissance, la refondation a décidé de saboter tout le processus électoral par l'opération "je vérifie si mes militants sont sur la liste électorale.". La vigilance de tous ceux qui veulent les élections est donc appelée. Pour faire échec à cette énième manœuvre du régime Fpi.
PAUL KOUDOU
PAUL KOUDOU