‘’ (…) L’Accord de Ouagadougou comme tous les autres accords disent qu’il faut le désarmement. Ce qui va permettre aux citoyens d’exprimer librement leurs opinions à l’occasion du vote. Si un tel problème n’est pas résolu, est-ce qu’on peut aller aux élections? On ne peut pas. (…) On a appris qu’au nord, des partis politiques qui voulaient faire leur campagne, ont été bloqués. On a dit que ce sont des incidents isolés parce que provoqués par des éléments incontrôlés. Donc tous ces problèmes doivent être résolus. Parce que quand on fait la campagne électorale, elle est dure parce qu’on est virulent. Mais si vous voulez tenir des propos et que les gens sont en armes, vous ne pouvez pas. Donc voici les problèmes qu’il faut résoudre’’. Non, ce n’est pas un responsable au plus haut niveau du FPI qui tient ces propos. Pas plus que ce ne sont ceux d’un jeune patriote. L’auteur de ces propos est Paul Yao-N’Dré, président du Conseil constitutionnel. Il les a tenus avant-hier devant les dirigeants de l’UGTCI, dans la matinée et au siège de l’UDPCI, en fin d’après midi. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces propos donnent froid dans le dos. Non pas par leur teneur, mais par la qualité de celui qui les a prononcés. Car, cette déclaration tenue dans les locaux d’une formation politique traduit, si besoin en était encore, le parti pris flagrant d’une personnalité qui a crié très tôt son impartialité. Mais en réalité, faut-il s’étonner de cette sortie du président du Conseil constitutionnel ? A la vérité, non ! La preuve, Yao-N’Dré est bien dans son rôle. Celui qui consiste à être la voix de son maître, pardon, de son ami Laurent Gbagbo qui l’a nommé à ce poste et qui s’en tape fièrement la poitrine d’ailleurs . Pour le Conseil Constitutionnel, la loi m’oblige de nommer quelqu’un qui connait le Droit ou qui a une pratique de l’Administration. Je pouvais même nommer un Préfet, un Professeur d’ Histoire, un Directeur d’ Ecole Primaire, parce qu’ils ont une pratique de l’Administration. Mais, j’ai nommé Yao N’ Dré Paul, un Agrégé de Droit, qui est mon ami ; je le répète, qui est mon ami, pour ceux qui ne le savent pas ». Et que peut faire un ami qui a été nommé au nom de l’amitié? Et bien, c’est de lui être reconnaissant. Et en terme de reconnaissance, one ne peut pas dire que le président du Conseil constitutionnel ne joue pas sa partition. Dans la mesure où, à l’entendre parler, on croirait écouter un militant pur et dur du FPI. Mais à l’analyse, ceux qui pensent que Yao-N’Dré et ‘’son ami’’, le chef de l’Etat Laurent Gbagbo sont dans un jeu de rôle, ne se trompent pas. D’un côté, le second donne l’impression de vouloir les élections, et de l ‘autre, Yao-N’Dré soutient qu’il est impossible d’aller à ces élections tant que le désarmement n’est pas encore fait. Le président du Conseil constitutionnel voudrait conduire les Ivoiriens aux élections en 2010 qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Car, réclamer le désarmement avant les élections, c’est vouloir des élections en 2010. Le processus de désarmement, comme l’ont reconnu les différents accords, ne se fait pas par un simple claquement de doigt. C’est d’ailleurs la complexité du processus de désarmement qui a fait dire à Laurent Gbagbo, qu’on ne sort pas d’une guerre comme on sort d’un dîner-gala. Yao-N’Dré l’ignore certainement.
YMA
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