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Politique Publié le jeudi 12 novembre 2009 | Le Mandat

Opinion : Les vérités de Bédié qui fâchent le FPI

Dans sa parution d'hier, mercredi 11 novembre 2009, "Notre Voie", le quotidien pro FPI, a cru révélateur de publier un article signé au titre non moins provocateur : " En tournée politique dans le nord - Bédié entre haine et contrevérités ". D'entrée de jeu, le confrère Délon's Zadé évoque l'adage selon lequel "a beau mentir qui vient de loin". Comme pour vouloir démontrer que le Président du PDCI-RDA est un fieffé menteur.

Pour étayer son argumentaire, il rapporte "un pan" de l'intervention du Président Bédié au cours du meeting du dimanche 08 novembre 2009, à Korhogo, que voici : "…votez pour moi et rejetez ceux qui ont mis le pays à genoux, c'est-à-dire le FPI et ses refondateurs. Arrivé au pouvoir dans le sang, le FPI n'a pas sauvegardé l'intégrité du territoire ivoirien. Deux ans après son accession au pouvoir, la Côte d'Ivoire a été divisée en deux. Ils ont instauré ici une sorte d'apartheid qui s'est installé avec eux dans ce pays, à l'image de ce qui se passait en Afrique du Sud. Le FPI s'est rendu coupable de nombreuses et graves violations des droits de l'homme. Les refondateurs ont les mains sales. Elles sont trempées du sang des Ivoiriens. Le FPI a ruiné l'économie pendant que ses dignitaires étaient en train de piller tranquillement la Côte d'Ivoire. Le FPI n'a posé aucun acte concret pour valoriser l'héritage économique laissé par notre parti, le PDCI-RDA. Le FPI, bien que convaincu de sa minorité dans le pays, veut quand même se maintenir au pouvoir envers et contre tout. C'est sa principale obsession. Il veut régner par tous les moyens au mépris de la vie des citoyens, en s'appuyant sur l'armée et ses milices qu'il a créées.

Sans scrupule, sans vergogne et sans se soucier de son illégitimité à la tête de l'Etat, depuis 2005, Laurent Gbagbo multiplie les stratégies pour échapper au verdict implacable du peuple ivoirien irrémédiablement déçu de sa gestion sanguinaire et scabreuse. Ils viendront sans doute dire que la guerre ne leur a pas permis de développer le pays. C'est là un gros mensonge pour passer sous silence les vrais problèmes dont ils sont responsables : écoles, santé, paupérisation généralisée, chômage grandissant, détournements massifs des deniers publics et des revenus des paysans, déversement criminel des déchets toxiques". Tels sont les propos du candidat Bédié qui ont chatouillé les pontes de la refondation au point de commanditer un article aux relents des plus tendancieux. Oui, le Président Félix Houphouët-Boigny a certainement mis en congé son jeune Ministre de l'Economie et des Finances pour des raisons que lui seul connaissait. Si tant est que le Ministre Henri Konan Bédié avait été remercié du Gouvernement pour "sa gestion scabreuse des affaires publiques en tant que ministre de l'Economie puis président de la République", ainsi que le soutient "Notre Voie", comment expliquer alors toute la confiance que le Président Houphouët-Boigny a pu lui faire par ailleurs, en le nommant Ambassadeur aux Nations Unies, et en le positionnant au poste très stratégique de Président de l'Assemblée Nationale ? Alors que rien ne présageait la mise à l'écart du charismatique Philippe Grégoire YACE. Le Président Bédié n'a jamais dit qu'il voulait paraître politiquement "vierge". Le mensonge n'étant pas sa tasse de soupe. Là où il passe, il invite les Ivoiriens à comparer son "marché" et celui de son adversaire pomponné par une certaine Mouvance Présidentielle si honteuse du FPI, la chapelle politique originelle de Gbagbo. A en croire le confrère, les "départements de la partie nord du pays (Ouangolodougou, Ferkessédougou, Boundiali, M'Bengué, Kouto, Tengrela et Sinématiali) où il faisait campagne" ont paru aux yeux de Bédié constituer "des localités ne faisant plus partie de la Côte d'Ivoire".

Si telle était la pensée du candidat du PDCI-RDA, elle est totalement partagée par les populations de cette partie de la Côte d'Ivoire qui ont souffert les affres des bombardements de ces fameux MI-24 qui les ont terrorisés au début de novembre 2004. Et il est tout à fait normal que le bâtisseur, le paisible Bédié se croit "en territoire étranger", tant il est vrai que le Grand Nord a été intégralement défiguré.

Comme toutes les régions du pays, du reste. Qu'elle soit de "la Côte d'Ivoire utile" ou de "la Côte d'Ivoire inutile". L'expression n'est pas de Bédié ! En quoi est-ce donc "une injure au public" de rappeler que la Refondation, dans sa volonté de déconstruire les œuvres du PDCI-RDA, à travers les Présidents Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, a semé violences, désolations et morts sur l'ensemble du territoire national ? Où est donc cette incongruité au nom de laquelle les tares d'un régime, fut-il celui du courageux Christ de Mama, ne doivent être dévoilées ? Par ailleurs, ce n'est pas au Président Bédié qu'il faut apprendre que c'est la République qui a été attaquée dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. Lui qui a connu l'exil brutal et forcé du fait des forces coalisées du Mal. Lui dont la mise en congé forcé a été saluée par l'opposant Gbagbo qui affirmait sur les ondes de RFI qu'"il y a des coups d'Etat qui font avancer la démocratie". Si Bédié avait été malhonnête, rancunier et bien plus haineux, il aurait milité à Marcoussis pour l'éviction pure et simple de Gbagbo, au moment où la rébellion l'exigeait comme préalable à toutes discussions. Ce dialogue direct, dont Gbagbo se plaît à parler avec tant d'enthousiasme, Gbagbo l'a rejeté du revers de la main quand Bédié le lui recommandait aux premières heures de la crise. Convaincu qu'il était de "la force de feu" de notre armée ! Cette armée si républicaine qui n'hésite plus à ouvrir le feu sur d'autres citoyens ivoiriens assoiffés de liberté et de démocratie. Pour protéger le régime de la Refondation. En ce qui concerne "l'ivoirité", arrêtons de porter des œillères et voyons la réalité en face. Ceux qui ont la chance de sortir de la Côte d'Ivoire savent à quoi reconnaître un Ivoirien. C'est cela l'"ivoirité". Et ceux qui ont voulu galvauder ce concept, ces anciens caciques du PDCI-RDA, ont tourné casaque pour rejoindre Gbagbo dans sa lutte contre l'houphouétisme.

Oui, "l'ivoirité a été mal comprise". Et le RDR n'a pas été créé par la volonté de Bédié. Celui qui a provoqué la rupture, par sa démarche anti démocratique, se nomme Laurent Dona Fologo : ancien Directeur de campagne de Félix Houphouët-Boigny, ancien Directeur de campagne de Henri Konan Bédié, ancien Secrétaire Général du PDCI-RDA (sous Bédié), ancien ennemi juré de Gbagbo, aujourd'hui nouveau laudateur et conseiller politique dans l'équipe de campagne de Gbagbo . Que les porte-voix de la refondation veuillent nous faire admettre que le FPI ne s'est jamais rendu "coupable de nombreuses et graves violations des droits de l'homme", est intolérable ! Il est donc injurieux d'affirmer que "les Ivoiriens auraient été heureux de connaître ces violations" est une insulte à l'intelligence du peuple de Côte d'Ivoire. En ce qui concerne l'épisode de Charles Blé Goudé enchaîné sur son lit d'hôpital, son auteur est également connu. Il se nomme Dibonan, Ministre en charge de la Sécurité au moment des faits, et actuel membre très actif de la Mouvance Présidentielle. Sous Bédié, des journalistes ont connu l'incarcération à la MACA pour leurs opinions. De même que sous Gbagbo d'ailleurs. Mais aucun d'entre eux n'est porté disparu ou n'est passé de vie à trépas. Si l'Union européenne (UE) a suspendu son aide à la Côte d'Ivoire suite à ce qu'il conviendrait d'appeler "l'affaire des 18 milliards de FCFA", le principal mis en cause, le Pr. Maurice Kakou Guikahué, a été blanchi par la Justice.

Et l'Union Européenne a repris sa coopération avec notre pays. Si la gestion économique et financière actuelle est aussi saine que les laudateurs de la Refondation tentent de le faire admettre, qu'ils nous disent ce que font les Angeline Kili, tapé Do, Placide Zoungrana et autres Amouzou à la MACA depuis bientôt 24 mois. Sous les régimes successifs du PDCI-RDA, les Ivoiriens n'ont jamais entendu d'un quelconque commerce des déchets toxiques. L'université publique et les cités universitaires n'existent que de nom, soumises qu'elles sont au diktat de la nébuleuse FESCI dont le chef de l'Etat se réclame courageusement le parrain.

Comment convaincre, par ailleurs, la majorité silencieuse des Ivoiriens, que Gbagbo n'use pas de "subterfuges pour se maintenir au pouvoir"? Lui pour qui tous les sondages des amis de la SOFRES sont au vert, qui a réuni 80% des partis politiques de Côte d'Ivoire, et qui ne cesse de se jouer du Président de la CEI. Avec la dernière sortie du candidat-président Gbagbo, tout le monde a compris que Beugré Mambé n'a pas les coudées franches pour conduire le processus électoral comme il l'aurait souhaité. C'est bien à Gbagbo, et non au Président de la CEI, que l'INS et la SAGEM téléphonent pour informer qu'ils ont finalisé la liste électorale provisoire. Gbagbo est l'alpha et l'omega de tout le processus électoral en Côte d'Ivoire. Il l'a dit à Yamoussoukro. N'est-ce pas lui qui se plaît à lancer cette boutade : "s'il n'y a pas d'élection le 29 novembre, ça fait quoi ! " Et il n'y aura pas d'élection le 29 novembre 2009. Il n'est donc pas malsain de dire que le président Gbagbo refuse d'organiser les élections. Pour dire vrai, le Président Henri Konan Bédié, candidat du PDCI-RDA à l'élection présidentielle prochaine n'a pas nagé dans les eaux troubles de la haine et des contrevérités. Quel est le bilan de toutes les promesses électoralistes qui ont été faites par Laurent Gbagbo ? Telles sont les interrogations soulevées par les propos du Président Bédié dans la région des Savanes, et partout ailleurs où il s'est rendu.

Tout autre commentaire n'est que distraction ! Vraiment, "a beau mentir qui vient de loin" ! De toutes les manières, les Ivoiriens n'ont pas besoin de loupes pour reconnaître leur Boulanger !

Kouaman Bomio
kouaman.bomio@yahoo.fr
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