A partir de dimanche, date probable du début de l’affichage public des listes électorales provisoires, il faudra compter 30 jours pour voir les Ivoiriens vérifier leur identification sur ces listes et porter d’éventuelles réclamations devant la CEI. Il faudra compter aussi 8 jours au cours desquels ces réclamations devront être réglées. Sur le calendrier annuel, nous serons déjà au 8 décembre 2009. Après ces deux travaux préalables, les techniciens chargés des opérations électorales retourneront dans leurs laboratoires pour faire rentrer les nouveaux éléments qu’ils auront sous la main. Logiquement, c’est après avoir mis tous les noms au propre que SAGEM s’en ira, sans doute en France, pour établir nos pièces d’identité et nos cartes d’électeur. Nous sommes incapables de dire le temps moyen que ce travail mettra. Supposons cependant que ce travail de nettoyage et de confection des cartes prenne un mois. Nous serons alors au 7 janvier 2010. C’est-à-dire, à trois jours de l’ouverture officielle de la 27è édition de la coupe d’Afrique des Nations de football qui se déroulera en Angola. Elle commence le 10 janvier pour prendre fin le 10 février. Nous présumons que comme c’est une manifestation grandeur nature qui tient en haleine toutes les populations de tous les pays, la CEI n’osera pas choisir cette période pour l’ouverture officielle de la campagne présidentielle qui, elle, dure quinze jours. Selon donc toute vraisemblance, c’est après la finale de la coupe d’Afrique de football que la campagne présidentielle s’ouvrira. C’est-à-dire, entre le 20 février et le 7 mars 2010. Soit quinze jours francs. L’élection présidentielle qui, selon la loi fondamentale reprise par le code électoral, a lieu au lendemain de la fin de la campagne, ne peut donc avoir lieu que le 8 mars 2010, compte non tenu du programme de désarmement qui traîne les pieds. Croisons donc les doigts pour que les techniciens finissent à temps leur travail afin que cette élection ait lieu enfin pour qu’un véritable gouvernement soit mis en place et s’attaque au problème de développement. La fin de ce gouvernement signifiera la fin du désordre et de l’apathie longtemps entretenus par ceux qui n’y ont pas droit et qui y sont. On sait que cette situation les arrange beaucoup. C’est pourquoi, ils crient sur tous les toits qu’ils veulent aller aux élections alors qu’en fait ils travaillent à garder le statu quo ante. N’est-ce pas pour rester longtemps dans le pouvoir qu’ils ont bataillé dur pour imposer SAGEM aux Ivoiriens et dévorer toute la trésorerie du pays ? Heureusement que dans trois mois, tout sera clair et tout redeviendra normal.
Abdoulaye Villard Sanogo
Abdoulaye Villard Sanogo