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Politique Publié le samedi 14 novembre 2009 | L’expression

Post-scriptum : « Tous coupables »

Et rebelote ! Dans l’indifférence quasi-générale des Ivoiriens, Robert Mambé, président de la Cei, a admis le report des élections. Il a annoncé mercredi que « la date du 29 novembre sera déplacée un peu ». Sans plus. Aucune indication précise sur le temps dont il a besoin pour rendre (enfin) effectif le scrutin présidentiel. Et Laurent Gbagbo d’enfoncer le clou : « si on ne fait pas les élections le 29, ça fait quoi ? ». Jusqu’à ce jour, Henri Konan Bédié, président du Pdci Rda, et Alassane Dramane Ouattara, président du Rdr, qui convoitent le fauteuil présidentiel n’ont pas encore répondu à cette question qui les interpelle au premier chef. « Ça fait quoi ? », la question est posée.

Or c’est connu, depuis plusieurs semaines, les deux poids lourds de l’opposition sont en tournée à l’intérieur du pays pour appeler leurs concitoyens à leur apporter leur suffrage ce 29 novembre.

En pays Akyé, précisément à Bécédi Brignan, le 17 septembre, le président du Pdci a sonné la charge. « Ils ont usurpé le pouvoir, c’est pourquoi, ils n’ont pas envie d’aller aux élections. C’est aussi pourquoi ces temps-ci, ils parlent de report de ces élections mais, c’est aussi la raison pour laquelle nous disons non à un nouveau report. Je retourne à Abidjan demain pour évoquer cette situation avec le président Compaoré. Le Pdci et ses alliés s’opposent au report des élections. »

Le même jour à Daoufla, en pays Gouro, Alassane Ouattara a embouché la même trompette. « Nous ne voulons plus de prolongation. Je lance un appel à la Cei pour lui dire que son devoir est de faire ces élections le 29 novembre ».

Depuis le 17 septembre, ils n’ont de cesse de répéter partout où ils animent des meetings leur intention de ne point accepter un autre report du scrutin.

A deux semaines du 29 novembre, les jeux sont faits. Mabri Toikeusse, président de l’Udpci, l’a reconnu au cours des échanges avec les journalistes de l’Expression, lundi. Tout comme d’autres poids lourds de l’opposition. « Je ne sais pas s’il y a un seul Ivoirien qui croit à la tenue de l’élection le 29 novembre. Il n’est plus question de rêver à la possibilité des élections à cette date », a-t-il lâché.

Alors, le commun des mortels s’interroge. De quels moyens disposent Bédié et Ouattara pour refuser un cinquième report. Autrement dit, quelle stratégie ont-ils élaboré pour amener le chef de l’Etat à respecter sa parole et à tenir ses engagements?

En tout cas, s’il y a une stratégie, elle n’est pas perceptible par le citoyen lambda. De toute façon, c’est peu probable qu’il y ait un plan commun aux deux leaders pour obtenir l’organisation des élections. D’ailleurs, la question de Laurent Gbagbo, « ça fait quoi s’il n’y a pas d’élection», laisse supposer que ses services de renseignements et lui sont convaincus qu’il n’y aurait rien en cas de non-élection. Il voit mal ses opposants lui forcer la main pour mettre en jeu le fauteuil présidentiel qu’il occupe si bien sans élection, de prolongation en prolongation. A cette allure, s’il ne redoute rien de ses opposants, il y a fort à parier que même dans encore 10 ans, il n’y ait aucune élection. C’est à ses adversaires de faire leur travail d’opposants car Gbagbo trouvera toujours un alibi en béton pour ne pas mettre son fauteuil en jeu.

Plus personne ne prend aujourd’hui pour argent comptant la parole du chef de l’Etat. Mais, le même syndrome guette ses opposants qui disent non, non et oui, après. Mais entre temps, la Côte d’Ivoire s’enfonce. Pourtant, comme nous l’a démontré Jules Renard en janvier 1898 , « le temps perdu ne se rattrape jamais ».

Par Traoré M. Ahmed.
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