Refusant toute polémique sur son soutien au candidat Gbagbo Laurent, Samba Coulibaly n’entend pour autant pas se taire. Nous l’avons rencontré entre deux avions en compagnie de ses proches. Echanges brefs mais enrichissants.
Samba Coulibaly est un homme discret. Un homme pressé aussi. Il fait partie des 17 personnalités du Nord de la Côte d`Ivoire qui ont choisi de participer à la réélection du candidat Laurent Gbagbo, et qui se sont affichées publiquement à ses côtés. Entre deux meetings à Daloa, sa terre de prédilection, entre deux avions pour parcourir le monde dans la conduite de ses affaires. Nous l`avons rencontré, hier à l`aéroport, au moment où il s`apprêtait à prendre un vol pour Genève. Courtois et affable, mais gardant toujours une certaine réserve, il nous reconnaît, nous salue gentiment. Dans le salon Vip où il s`installe, nous insistons pour lui arracher quelques mots. Il décline poliment l`offre d`interview. « Attendez mon retour de Genève et nous en reparlerons ».
Mais nous insistons. Comment en effet, ne pas insister quand on se trouve avec l`un des hauts cadres du Nord, qui, contre toute attente, ont choisi de miser sur un cheval autre que le leur.
Pourquoi Samba Coulibaly, si peu politique a priori, a-t-il choisi de s`engager dans ces élections et, surtout, aux côtés de Gbagbo ? « Je sais pourquoi j`ai pris cette décision. Personne, je dis bien personne, ne porte autant que moi la cause du Nord en lui. La «cause», je l`ai profondément ancrée en moi. Et cela ne date pas d`aujourd`hui. Tout le monde connaît mon engagement pour la défense des intérêts du Nord. Ce n`est pas ici que je vais l`étaler. Le moment venu, j`en parlerai».
Et de se plonger dans l`examen attentif du contenu d`un dossier cartonné. Mais ses proches qui l`accompagnent, nous expliquent pourquoi l’ancien directeur général de la Cidt s`est lancé dans la politique. Et pourquoi, il ne s`aligne pas derrière Henri Konan Bédié, le candidat de son parti(Parti démocratique de Côte d`Ivoire) ou Alassane Ouattara, son frère du Nord. Ibrahim F., un proche parmi les proches nous explique. « Rappelez-vous, avant les indépendances, quand les députés africains sont allés à Paris au palais Bourbon, la tendance naturelle était de se regrouper entre Africains, de constituer un groupe parlementaire avec les élus des colonies de l`Aof (Afrique occidentale française, ndlr). Il y avait Félix Houphouët-Boigny, Fily Dabo Sissoko, Blaise Diagne, Ouezzin Coulibaly, Kaboré Zinda etc. Mais Houphouët a dit non : si on reste entre nous, notre combat ne va pas aboutir. Répartissons-nous entre les groupes parlementaires français. Et chacun dans son groupe doit sensibiliser ses camarades à la cause nègre. Tout le monde a choisi et il ne restait que le groupe parlementaire communiste où personne ne voulait aller, qui, pourtant, était un groupe fort. Houphouët-Boigny est donc allé s`inscrire dans ce groupe. Le résultat de cette action visionnaire, c`est quand la loi sur l`abolition du travail forcé a été présentée, elle est passée comme une lettre à la poste. Parce que les Africains qui étaient dans les différents groupes parlementaires avaient déjà sensibilisé leurs collègues sur cette injustice». L`histoire n`est pas un perpétuel recommencement, mais plutôt un perpétuel enseignement conclut-il. Nous en retenons que pour être efficace en politique, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Cette lecture fait sourire la petite assemblée. Un frère de M. Samba Coulibaly renchérit pour éclairer la posture politique de son aîné. « Dieu nous a créés différents, pour que nous apprenions à nous connaître. C`est dans le Coran. Il aurait pu nous créer tous similaires, de la même race, parlant la même langue etc. Il nous a fait différents pour que nous nous connaissions et, partant, tirions avantage de cette différence. Si nous restons dans un réflexe de caste, fermés aux autres, hostiles envers eux, comment pourrons-nous les connaître, ce qu`ils pensent de nous et tirer avantage de cette connaissance ? »
Samba Coulibaly s`écarte du groupe pour téléphoner. Et la discussion se poursuit. N`est-ce pas un acte de trahison que de s`allier à Gbagbo à la veille de cette élection, interrogeons-nous. En tant que cadre du Nord, l`on pensait qu`il se serait allié soit à Alassane Ouattara (Candidat du Rassemblement des républicains), originaire de Kong au nord, soit à Bédié. Sur cette question, nos interlocuteurs sont sans complexe. « Quand vous parlez de trahison, j`ai aussi entendu cela, ici et là. Moi personnellement, je suis surpris de constater que cela ne vienne pas du Pdci, son parti, mais des autres. Ceux qui disent que le président Samba Coulibaly est un traître, je leur demande : il est traître à quelle cause, à quel engagement, à quel serment ? Quand ceux qui s`acharnent le plus contre vous, qui médisent le plus contre vous, qui cherchent le plus à vous détruire sont ceux-là mêmes qui se disent vos frères, quel sens donnent-ils à la fraternité ? Être frères, est-ce être tous contraints d`avoir le même chemin, la même vision, la même stratégie, la même destinée ? S`il est vrai que tous nous disons que nous nous battons pour le Nord, pour le bien-être de notre communauté, de nos parents, n`a-t-on pas le droit de rechercher ce bien-être par des chemins différents ? »,interroge le proche cité plus haut. Une discussion s`engage sur le thème : en politique, cherchons-nous notre bien-être personnel, égoïste ou cherchons-nous le bien-être général? Il apparaît évident que les attaques personnelles virulentes dans la presse contre ces cadres, qui ont fait le choix de se battre pour le Nord en s`alignant derrière Gbagbo, contiennent des germes de déchirure et de guerre fratricide. « Monsieur le journaliste, le revers de tout cela, de toutes ces attaques basses, c`est la cristallisation des positions, la crispation des uns et des autres, le basculement idéologique et au finish, une guerre fratricide entre les fils du Nord. Tous ceux que l`on traîne dans la boue, ont une famille, des amis, des parents, des alliés… Vous voyez où cela peut nous mener? »
Allassane S., qui participait avec véhémence à nos échanges fait cette remarque. « Observez bien. Avez-vous une seule fois lu ou entendu que le Fpi s`est acharné à détruire un de ses cadres parce qu`il pense différemment? Regardez Ouraga Obou. Chacun sait qu`il critique certaines prises de position du Fpi à l`occasion, mais avez-vous lu une seule ligne dans les journaux du Fpi où on traite Ouraga Obou de tous les noms, de traître, d`assaillant alimentaire, de vendu ? Ils ne se livrent pas au lynchage cynique auxquels les nôtres s`adonnent sur leurs parents. Ils ont du respect pour leurs parents, leurs cadres, même quand ils ne sont pas d`accord avec eux. » Continuant sur sa lancée, cet ami de longue date de M. Samba Coulibaly, va plus loin dans sa démonstration. « Quand on voit Wattao avec Blé Goudé, nos parents qui sont au Rdr crient qu`il a trahi la cause. Avez-vous une seule fois entendu le Fpi dire que Blé Goudé a trahi la cause en s`affichant avec Wattao? Pourtant ils auraient pu le dire puisque c`est Wattao et ses amis qui les ont attaqués, qui ont causé des pertes en vies humaines de beaucoup de leurs parents, qui ont fait que beaucoup de cadres Fpi ont perdu leur emploi et les privilèges qui y étaient attachés. C`est nous qui crions toujours à la trahison. Est-ce parce que nous manquons de confiance en nous-mêmes ? Est-ce parce que nous pensons que le Fpi est plus fort que nous, plus stratège que nous, plus habile manipulateur que nous ? »
La discussion s`engage alors sur des questions de politique et stratégie. Plusieurs questions reviennent, dont celle-ci : le Fpi a-t-il une réelle supériorité politique sur ses adversaires, ou sont-ce ces derniers qui n`arrivent pas à se mettre au niveau d`efficacité que requiert la lutte pour le pouvoir suprême ? Beaucoup d`entre nous abondent dans le sens de ce que le Fpi n`est pas un foudre de guerre, mais tient la route face à ses adversaires parce que ceux-ci n`arrivent pas encore à faire leur mue idéologique pour se transformer de parti d`opposition en parti de combat politique. Les schémas politiques axés sur la communauté, sur le grand-frérisme, sont encore prédominants. Personne ne discute une option politique, même catastrophique, si elle émane d`un aîné, au nom du droit d`aînesse. « Notre problème dans notre communauté, c`est que nous faisons la politique avec les sentiments, et non pas avec la raison. Conséquence : toutes nos décisions, toutes nos réactions, toute notre stratégie est basée sur l`émotion. Or, il n`y a rien de plus prévisible que l`émotion. Un adversaire émotif est dix fois plus facile à battre qu`un adversaire froid et rationnel. Sortons de l`émotivité, et sortons nos atouts pour les examiner froidement dans ce grand poker électoral où notre région joue son destin» asserte le frère de Samba Coulibaly. La discussion touche à sa fin. Avant de nous en aller, nous posons une question à Samba Coulibaly, qui, tout ce temps a évité de se mêler des discussions. Nous lui demandons quels seront ses rapports avec les imams, qui sont ses amis, depuis qu`il a fait une prise de position politique publique. Il lâche sans hésiter : « Par rapport aux imams, j`ai été reçu par le Cheikh Fofana et par l`imam Samassi. Je leur ai parlé de mon choix. Ils me connaissent profondément. Ils savent qui je suis et quel est mon combat. Ils savent intimement quelle est la flamme qui m`anime. Ils savent que là où je suis, l`argent ou la recherche d`un bien-être matériel personnel ne peut plus être le moteur de mon engagement. Ils ont compris. Ils m`ont dit que Dieu, qui est plus proche de nous que notre veine jugulaire, connaît mieux que quiconque le fond de notre cœur. Et que leur devoir envers moi est de faire des bénédictions pour moi. Cela me suffit.»
Et de conclure, avant que nous partions : «à tous cela, je dis que la politique passera, les élections passeront, mais le sang et la lignée demeureront. Gardons-nous de toucher à cela».
Touré Moussa
Samba Coulibaly est un homme discret. Un homme pressé aussi. Il fait partie des 17 personnalités du Nord de la Côte d`Ivoire qui ont choisi de participer à la réélection du candidat Laurent Gbagbo, et qui se sont affichées publiquement à ses côtés. Entre deux meetings à Daloa, sa terre de prédilection, entre deux avions pour parcourir le monde dans la conduite de ses affaires. Nous l`avons rencontré, hier à l`aéroport, au moment où il s`apprêtait à prendre un vol pour Genève. Courtois et affable, mais gardant toujours une certaine réserve, il nous reconnaît, nous salue gentiment. Dans le salon Vip où il s`installe, nous insistons pour lui arracher quelques mots. Il décline poliment l`offre d`interview. « Attendez mon retour de Genève et nous en reparlerons ».
Mais nous insistons. Comment en effet, ne pas insister quand on se trouve avec l`un des hauts cadres du Nord, qui, contre toute attente, ont choisi de miser sur un cheval autre que le leur.
Pourquoi Samba Coulibaly, si peu politique a priori, a-t-il choisi de s`engager dans ces élections et, surtout, aux côtés de Gbagbo ? « Je sais pourquoi j`ai pris cette décision. Personne, je dis bien personne, ne porte autant que moi la cause du Nord en lui. La «cause», je l`ai profondément ancrée en moi. Et cela ne date pas d`aujourd`hui. Tout le monde connaît mon engagement pour la défense des intérêts du Nord. Ce n`est pas ici que je vais l`étaler. Le moment venu, j`en parlerai».
Et de se plonger dans l`examen attentif du contenu d`un dossier cartonné. Mais ses proches qui l`accompagnent, nous expliquent pourquoi l’ancien directeur général de la Cidt s`est lancé dans la politique. Et pourquoi, il ne s`aligne pas derrière Henri Konan Bédié, le candidat de son parti(Parti démocratique de Côte d`Ivoire) ou Alassane Ouattara, son frère du Nord. Ibrahim F., un proche parmi les proches nous explique. « Rappelez-vous, avant les indépendances, quand les députés africains sont allés à Paris au palais Bourbon, la tendance naturelle était de se regrouper entre Africains, de constituer un groupe parlementaire avec les élus des colonies de l`Aof (Afrique occidentale française, ndlr). Il y avait Félix Houphouët-Boigny, Fily Dabo Sissoko, Blaise Diagne, Ouezzin Coulibaly, Kaboré Zinda etc. Mais Houphouët a dit non : si on reste entre nous, notre combat ne va pas aboutir. Répartissons-nous entre les groupes parlementaires français. Et chacun dans son groupe doit sensibiliser ses camarades à la cause nègre. Tout le monde a choisi et il ne restait que le groupe parlementaire communiste où personne ne voulait aller, qui, pourtant, était un groupe fort. Houphouët-Boigny est donc allé s`inscrire dans ce groupe. Le résultat de cette action visionnaire, c`est quand la loi sur l`abolition du travail forcé a été présentée, elle est passée comme une lettre à la poste. Parce que les Africains qui étaient dans les différents groupes parlementaires avaient déjà sensibilisé leurs collègues sur cette injustice». L`histoire n`est pas un perpétuel recommencement, mais plutôt un perpétuel enseignement conclut-il. Nous en retenons que pour être efficace en politique, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Cette lecture fait sourire la petite assemblée. Un frère de M. Samba Coulibaly renchérit pour éclairer la posture politique de son aîné. « Dieu nous a créés différents, pour que nous apprenions à nous connaître. C`est dans le Coran. Il aurait pu nous créer tous similaires, de la même race, parlant la même langue etc. Il nous a fait différents pour que nous nous connaissions et, partant, tirions avantage de cette différence. Si nous restons dans un réflexe de caste, fermés aux autres, hostiles envers eux, comment pourrons-nous les connaître, ce qu`ils pensent de nous et tirer avantage de cette connaissance ? »
Samba Coulibaly s`écarte du groupe pour téléphoner. Et la discussion se poursuit. N`est-ce pas un acte de trahison que de s`allier à Gbagbo à la veille de cette élection, interrogeons-nous. En tant que cadre du Nord, l`on pensait qu`il se serait allié soit à Alassane Ouattara (Candidat du Rassemblement des républicains), originaire de Kong au nord, soit à Bédié. Sur cette question, nos interlocuteurs sont sans complexe. « Quand vous parlez de trahison, j`ai aussi entendu cela, ici et là. Moi personnellement, je suis surpris de constater que cela ne vienne pas du Pdci, son parti, mais des autres. Ceux qui disent que le président Samba Coulibaly est un traître, je leur demande : il est traître à quelle cause, à quel engagement, à quel serment ? Quand ceux qui s`acharnent le plus contre vous, qui médisent le plus contre vous, qui cherchent le plus à vous détruire sont ceux-là mêmes qui se disent vos frères, quel sens donnent-ils à la fraternité ? Être frères, est-ce être tous contraints d`avoir le même chemin, la même vision, la même stratégie, la même destinée ? S`il est vrai que tous nous disons que nous nous battons pour le Nord, pour le bien-être de notre communauté, de nos parents, n`a-t-on pas le droit de rechercher ce bien-être par des chemins différents ? »,interroge le proche cité plus haut. Une discussion s`engage sur le thème : en politique, cherchons-nous notre bien-être personnel, égoïste ou cherchons-nous le bien-être général? Il apparaît évident que les attaques personnelles virulentes dans la presse contre ces cadres, qui ont fait le choix de se battre pour le Nord en s`alignant derrière Gbagbo, contiennent des germes de déchirure et de guerre fratricide. « Monsieur le journaliste, le revers de tout cela, de toutes ces attaques basses, c`est la cristallisation des positions, la crispation des uns et des autres, le basculement idéologique et au finish, une guerre fratricide entre les fils du Nord. Tous ceux que l`on traîne dans la boue, ont une famille, des amis, des parents, des alliés… Vous voyez où cela peut nous mener? »
Allassane S., qui participait avec véhémence à nos échanges fait cette remarque. « Observez bien. Avez-vous une seule fois lu ou entendu que le Fpi s`est acharné à détruire un de ses cadres parce qu`il pense différemment? Regardez Ouraga Obou. Chacun sait qu`il critique certaines prises de position du Fpi à l`occasion, mais avez-vous lu une seule ligne dans les journaux du Fpi où on traite Ouraga Obou de tous les noms, de traître, d`assaillant alimentaire, de vendu ? Ils ne se livrent pas au lynchage cynique auxquels les nôtres s`adonnent sur leurs parents. Ils ont du respect pour leurs parents, leurs cadres, même quand ils ne sont pas d`accord avec eux. » Continuant sur sa lancée, cet ami de longue date de M. Samba Coulibaly, va plus loin dans sa démonstration. « Quand on voit Wattao avec Blé Goudé, nos parents qui sont au Rdr crient qu`il a trahi la cause. Avez-vous une seule fois entendu le Fpi dire que Blé Goudé a trahi la cause en s`affichant avec Wattao? Pourtant ils auraient pu le dire puisque c`est Wattao et ses amis qui les ont attaqués, qui ont causé des pertes en vies humaines de beaucoup de leurs parents, qui ont fait que beaucoup de cadres Fpi ont perdu leur emploi et les privilèges qui y étaient attachés. C`est nous qui crions toujours à la trahison. Est-ce parce que nous manquons de confiance en nous-mêmes ? Est-ce parce que nous pensons que le Fpi est plus fort que nous, plus stratège que nous, plus habile manipulateur que nous ? »
La discussion s`engage alors sur des questions de politique et stratégie. Plusieurs questions reviennent, dont celle-ci : le Fpi a-t-il une réelle supériorité politique sur ses adversaires, ou sont-ce ces derniers qui n`arrivent pas à se mettre au niveau d`efficacité que requiert la lutte pour le pouvoir suprême ? Beaucoup d`entre nous abondent dans le sens de ce que le Fpi n`est pas un foudre de guerre, mais tient la route face à ses adversaires parce que ceux-ci n`arrivent pas encore à faire leur mue idéologique pour se transformer de parti d`opposition en parti de combat politique. Les schémas politiques axés sur la communauté, sur le grand-frérisme, sont encore prédominants. Personne ne discute une option politique, même catastrophique, si elle émane d`un aîné, au nom du droit d`aînesse. « Notre problème dans notre communauté, c`est que nous faisons la politique avec les sentiments, et non pas avec la raison. Conséquence : toutes nos décisions, toutes nos réactions, toute notre stratégie est basée sur l`émotion. Or, il n`y a rien de plus prévisible que l`émotion. Un adversaire émotif est dix fois plus facile à battre qu`un adversaire froid et rationnel. Sortons de l`émotivité, et sortons nos atouts pour les examiner froidement dans ce grand poker électoral où notre région joue son destin» asserte le frère de Samba Coulibaly. La discussion touche à sa fin. Avant de nous en aller, nous posons une question à Samba Coulibaly, qui, tout ce temps a évité de se mêler des discussions. Nous lui demandons quels seront ses rapports avec les imams, qui sont ses amis, depuis qu`il a fait une prise de position politique publique. Il lâche sans hésiter : « Par rapport aux imams, j`ai été reçu par le Cheikh Fofana et par l`imam Samassi. Je leur ai parlé de mon choix. Ils me connaissent profondément. Ils savent qui je suis et quel est mon combat. Ils savent intimement quelle est la flamme qui m`anime. Ils savent que là où je suis, l`argent ou la recherche d`un bien-être matériel personnel ne peut plus être le moteur de mon engagement. Ils ont compris. Ils m`ont dit que Dieu, qui est plus proche de nous que notre veine jugulaire, connaît mieux que quiconque le fond de notre cœur. Et que leur devoir envers moi est de faire des bénédictions pour moi. Cela me suffit.»
Et de conclure, avant que nous partions : «à tous cela, je dis que la politique passera, les élections passeront, mais le sang et la lignée demeureront. Gardons-nous de toucher à cela».
Touré Moussa