La fumée blanche est enfin sortie hier du côté du Conseil constitutionnel. Le président de cette institution, Paul Yao-N’Dré, a rendu publique, la liste définitive des candidats à la prochaine élection présidentielle. Que retenir de cette décision si ce n’est qu’elle met fin à plusieurs années de palabres autour de l’éligibilité. Avec cette décision, les Ivoiriens assisteront pour la première fois, au scrutin le plus ouvert depuis l’accession de leur pays à l’indépendance. Pour la première fois en Côte d’Ivoire, les principaux leaders politiques s’affronteront sans exclusive dans une compétition démocratique. On se rappelle qu’en 1995, Laurent Gbagbo et le docteur Alassane Dramane Ouattara n’ont pas pu se présenter à l’élection présidentielle. L’opposition significative, rassemblée au sein du Front républicain, à cette époque avait décidé de boycotter le vote de façon active. Pour des raisons de transparence dans l’organisation du scrutin et dans les critères d’éligibilité. En 2000, c’est une décision de la Cour suprême qui a écarté les présidents Ouattara et Bédié sur la base de motifs assez discutables. La Côte d’Ivoire continue encore de payer le prix de cette décision regrettable. Aujourd’hui, la raison a pris le dessus sur la passion. L’équité sur l’arbitraire. L’instance de validation des candidatures de notre pays a décidé de dire le droit. Rien que le droit. Loin des pesanteurs et des calculs politiques. En appliquant les recommandations à la lumière de la loi, les accords internationaux. Paul Yao N’Dré sur les traces de la Commission électorale indépendante, a accédé à l’accord de Pretoria qui souhaite pour une sortie de crise que tous les signataires de l’accord de paix de Linas Marcoussis ainsi que tous ceux qui le désirent, soient candidats pour la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. C’est à son actif. Car la décision qu’il vient de prendre avec ses conseillers, non seulement grandit la Côte d’Ivoire, mais aussi la sauve. La sauve des incertitudes de l’injustice et l’éloigne davantage de la zone de turbulence qu’elle a traversée ces dernières années. Ce qu’il faut souhaiter maintenant, c’est que l’impartialité dont a fait preuve le Conseil constitutionnel hier perdure. Car il serait vraiment dommage que par sa faute, l’on replonge dans les travers du passé après avoir fait tout ce chemin. Après la validation des candidatures, il reste au président du Conseil constitutionnel, celle des résultats du scrutin présidentiel. Et même avant cette étape le déroulement de l’élection et les conditions dans lesquelles elle se déroule. Ici encore plus que jamais, les Ivoiriens attendent le Conseil constitutionnel. Ce sera à lui de confirmer en ces moments-là que la décision prise hier n’était pas un écran de fumée. Mais plutôt une ferme volonté de ramener la Côte d’Ivoire dans la stabilité.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
