Depuis cinq ans, les Ivoiriens s’impatientent de se rendre aux urnes pour élire un nouveau Président de la République. Lassés des reports successifs de 2005, 2006 et 2008, les populations d’Eburnie semblaient tenir le bon bout avec le 29 novembre 2009. Mais très vite, les crédules ont dû se rendre à l’évidence. La date du 29 novembre ne pourra pas être tenue ! Une fois de plus, les esprits malins de la Refondation ont eu raison de la volonté collective. Le premier à lever le lièvre ? Laurent Gbagbo, Président par défaut depuis le 31 octobre 2005 et candidat de la Mouvance Présidentielle prochaine. Au moment où toutes les oreilles se tendaient vers la CEI pour vérifier l’information, c’est encore le Chef de l’Etat qui enfonce la porte qu’il a défoncée une semaine plus tôt à Yamoussoukro. Devant les parents de son ami Paul Yao N’dré, venus lui dire “merci” pour avoir nommé leur fils au poste de Président du Conseil Constitutionnel le 08 août dernier. Dans le langage journalistique, on parlerait de scoop. Le Chef de l’Etat n’est pas homme à se faire devancer sous quelque prétexte. Pour rien au monde, il ne pouvait louper l’occasion de paraître le maître du jeu. Lui l’omniscient et l’omnipotent. La preuve !
GBAGBO, PRESIDENT DE LA CEI
« l`Onuci s’est mis en branle pour que (les) listes arrivent dans les départements, les communes et dans les villages, pour que l`affichage ait lieu. Chers parents, vous avez une chose à faire. Allez dans les lieux où vous vous êtes fait enrôler. Vérifiez que vos noms et prénoms sont bien écrits. Que vos photos aussi y sont. Parce que la liste de cette année, est affichée avec les photos en couleur. Vous avez un mois pour aller devant la Cei de votre localité, avec votre récépissé, pour dire que vous êtes enrôlés, mais votre nom ne figure pas sur la liste. On va te poser des questions : qui est ton père, qui est ta mère, tu es de quel village etc. on va te poser une série de questions. Mais s’il se trouve que c’est une erreur, parce que c’est quand-même à une machine qu’on a confié ce travail. L’homme va rectifier cette erreur. Tu peux aussi voir la tête de quelqu’un avec un autre nom. Il faut dire à la Cei qu`elle s’est trompée. Si je vois la tête de Declercq que l’on connait bien dans le Sud-Bandama et si je vois en face de son nom : Ahipo Kokro, je vais aller aussi dire à la Cei qu`elle s`est trompée. Parce qu’il ne s’appelle pas Kokro, il s’appelle Declercq. Je crois que c`est pour ça qu`on donne un mois, pour que les listes soient claires, propres et nettes. Vous avez du travail à faire, faites-le. Après, pour ceux qui iront devant les juridictions, s’il y a lieu, ils ont 8 jours. Et après on va l’apurer, et la Cei va mettre en mouvement la liste définitive. On va l’apurer, l’afficher avant de fixer la date de l’élection. […] Il nous reste seulement un mois de contrôle sur la liste provisoire, plus 8 jours pour les magistrats. Et après, c’est fini. » et d’ajouter : « Bientôt, on affiche les listes électorales provisoires. » Ces propos sont du candidat de la Mouvance Présidentielle Laurent Gbagbo. De quoi faire pâlir d’amertume la Primature et la CEI!
SORO ET MAMBE : DE SIMPLES FAIRE VALOIR !
Comme si cela ne suffisait pas, le Chef de file de la Refondation a poursuivi son entreprise de sabotage de la CEI en ces termes : « La Cei ne fait que ramasser les résultats du vote des Ivoiriens, pour venir les donner au Conseil constitutionnel pour qu`il les proclame. » On l’aura donc compris, « (…) Yao N’Dré est nommé à un endroit très important pour la Côte d`Ivoire (..)et au moment venu, Yao N’Dré Paul et le Conseil constitutionnel vont proclamer le candidat élu. C’est tout ! » Dès lors, et contrairement aux idées reçues, Paul Yao N’dré n’a donc pas été nommé pour ses qualités intrinsèques d’homme de droit. Mais juste pour porter la contestation du FPI à son niveau ultime. Sale besogne que n’aurait pas consenti à faire le Constitutionnaliste de Grand-Akoudzin. Même s’il justifie la nomination de son ami Paul par sa volonté d’équilibrer la balance de la CEI. Là-dessus, aucune polémique n’est possible ; à moins que Laurent Gbagbo ait délibérément décidé de saboter tout le processus de paix en cours. Pas si sûr !
AU RYTHME DE GBAGBO
Une certitude pourtant. Laurent Gbagbo n’est pas du tout convaincu de la fiabilité de toutes les stratégies qu’il a conçues à ce jour pour se maintenir au pouvoir. Du refus de l’identification à “l’opération inondation”, en passant par l’empêchement de l’opération d’enrôlement, l’engrenage a pris chaque fois des grains de sable. « Je donne toujours l’exemple de quelqu’un qui s’en va à Gagnoa. Il roule normalement à 100 Km/h. Il a dépassé Divo, Lakota, Groguhia, et il est au carrefour des Guébié, à la frontière des départements de Lakota et de Gagnoa. Et quelqu’un qui est derrière lui dit : " mais il faut filer !" Pourquoi, voulez-vous qu’il s’expose inutilement à un accident, au moment où il est déjà arrivé ? » Encore qu’il manque une pièce au puzzle : quelle est la nouvelle vitesse à laquelle avance ce “quelqu’un” au point d’exaspérer le poursuivant direct ? Parce qu’on ne peut entraîner dans son sillage un autre usager de la route à 100 Km/h, et donner un coup de frein brusque sans exposer ceux qui nous suivent immédiatement à des risques réels de carambolage en chaîne ! Au demeurant, faut-il le rappeler, en conduite, le bon sens exige qu’on ne fasse pas entrave au passage à celui qui veut aller. Laurent Gbagbo ne l’ignore certainement pas. Lui pour qui tous les boulevards d’Abidjan doivent être interdits à la circulation chaque fois qu’il doit se déplacer. On peut aussi comprendre qu’il ne soit plus pressé d’arriver à Gagnoa, puisqu’il a déjà atteint son but ; mais cela ne lui donne pas le droit d’obliger ceux qui vont bien au-delà de sa ville natale de marquer le pas avec lui. Malgré eux.
LE VETO DE GBAGBO
Dans la Rome antique, lorsqu’un tribun du peuple voulait s’opposer aux décrets du Sénat, il utilisait une formule : le “veto”. Et l’enseignant d’histoire ne l’ignore pas qui use de ce stratagème pour influer sur le cours du processus de sortie de crise. Gbagbo est au cœur du système, et il ne manque pas de s’en vanter ! En narguant à souhait l’opposition politique : « Ah oui, si ce n`est pas le 29 novembre, …. " Mais, est-ce que vous étiez-là quand on fixait cette date-là ? Vous n`étiez même pas au courant. Vous ne savez pas comment la date est venue et vous vous excitez sur quelque chose que vous n`avez pas fabriqué. » Pour ceux qui ne le saurait donc pas, le 29 novembre est une “fabrication”. c’est-à-dire le résultat de la “mise en œuvre de plusieurs matières premières pour en faire des objets applicables à un usage déterminé”. Comme s’il s’agissait d’une baguette de pain issue d’une boulangerie. Donc le 29 novembre 2009 « […] est une fabrication qui résulte des propositions de la Cei, passée par la Primature pour arriver à la Présidence. Et c`est la Présidence seule, qui a la compétence pour apposer sa signature au bas d`une feuille pour fixer une date électorale. Le Président n`a pas dit qu`il est fatigué de signer les décrets […] Parce quand la Cei décide, elle propose à la primature, qui me propose la date. Si je suis d`accord, je signe. Si je ne suis pas d’accord, je ne signe pas. » Ainsi donc, c’est Laurent Gbagbo qui tire les ficèles et décide de tout. Ce qui compte, c’est la signature qui garantit ses intérêts personnels et ceux de son clan. La Primature et la CEI n’étant que de simples faire valoir. Voilà une bien singulière manière de ne pas interférer dans le travail de la CEI. A présent que report de la présidentielle est officielle, il faut espérer que le candidat Gbagbo se réveille de bon pied et soit de bonne humeur pour être “d’accord” avec la nouvelle date que la CEI va bientôt proposer. Et surtout qu’il signe sans hypocrisie le nouveau décret convoquant le collège électoral. En entendant, les opposants doivent circuler et cesser de s’exciter « […] dans une histoire dans laquelle ils n’ont rien à voir. » Madame et Messieurs les candidats à la magistrature suprême, Laurent Gbagbo vous dit que « ce dans quoi vous avez quelque chose à voir, c’est votre campagne. Allez la faire. » C’est tout !
Kouaman Bomio
kouaman.bomio@yahoo.fr
GBAGBO, PRESIDENT DE LA CEI
« l`Onuci s’est mis en branle pour que (les) listes arrivent dans les départements, les communes et dans les villages, pour que l`affichage ait lieu. Chers parents, vous avez une chose à faire. Allez dans les lieux où vous vous êtes fait enrôler. Vérifiez que vos noms et prénoms sont bien écrits. Que vos photos aussi y sont. Parce que la liste de cette année, est affichée avec les photos en couleur. Vous avez un mois pour aller devant la Cei de votre localité, avec votre récépissé, pour dire que vous êtes enrôlés, mais votre nom ne figure pas sur la liste. On va te poser des questions : qui est ton père, qui est ta mère, tu es de quel village etc. on va te poser une série de questions. Mais s’il se trouve que c’est une erreur, parce que c’est quand-même à une machine qu’on a confié ce travail. L’homme va rectifier cette erreur. Tu peux aussi voir la tête de quelqu’un avec un autre nom. Il faut dire à la Cei qu`elle s’est trompée. Si je vois la tête de Declercq que l’on connait bien dans le Sud-Bandama et si je vois en face de son nom : Ahipo Kokro, je vais aller aussi dire à la Cei qu`elle s`est trompée. Parce qu’il ne s’appelle pas Kokro, il s’appelle Declercq. Je crois que c`est pour ça qu`on donne un mois, pour que les listes soient claires, propres et nettes. Vous avez du travail à faire, faites-le. Après, pour ceux qui iront devant les juridictions, s’il y a lieu, ils ont 8 jours. Et après on va l’apurer, et la Cei va mettre en mouvement la liste définitive. On va l’apurer, l’afficher avant de fixer la date de l’élection. […] Il nous reste seulement un mois de contrôle sur la liste provisoire, plus 8 jours pour les magistrats. Et après, c’est fini. » et d’ajouter : « Bientôt, on affiche les listes électorales provisoires. » Ces propos sont du candidat de la Mouvance Présidentielle Laurent Gbagbo. De quoi faire pâlir d’amertume la Primature et la CEI!
SORO ET MAMBE : DE SIMPLES FAIRE VALOIR !
Comme si cela ne suffisait pas, le Chef de file de la Refondation a poursuivi son entreprise de sabotage de la CEI en ces termes : « La Cei ne fait que ramasser les résultats du vote des Ivoiriens, pour venir les donner au Conseil constitutionnel pour qu`il les proclame. » On l’aura donc compris, « (…) Yao N’Dré est nommé à un endroit très important pour la Côte d`Ivoire (..)et au moment venu, Yao N’Dré Paul et le Conseil constitutionnel vont proclamer le candidat élu. C’est tout ! » Dès lors, et contrairement aux idées reçues, Paul Yao N’dré n’a donc pas été nommé pour ses qualités intrinsèques d’homme de droit. Mais juste pour porter la contestation du FPI à son niveau ultime. Sale besogne que n’aurait pas consenti à faire le Constitutionnaliste de Grand-Akoudzin. Même s’il justifie la nomination de son ami Paul par sa volonté d’équilibrer la balance de la CEI. Là-dessus, aucune polémique n’est possible ; à moins que Laurent Gbagbo ait délibérément décidé de saboter tout le processus de paix en cours. Pas si sûr !
AU RYTHME DE GBAGBO
Une certitude pourtant. Laurent Gbagbo n’est pas du tout convaincu de la fiabilité de toutes les stratégies qu’il a conçues à ce jour pour se maintenir au pouvoir. Du refus de l’identification à “l’opération inondation”, en passant par l’empêchement de l’opération d’enrôlement, l’engrenage a pris chaque fois des grains de sable. « Je donne toujours l’exemple de quelqu’un qui s’en va à Gagnoa. Il roule normalement à 100 Km/h. Il a dépassé Divo, Lakota, Groguhia, et il est au carrefour des Guébié, à la frontière des départements de Lakota et de Gagnoa. Et quelqu’un qui est derrière lui dit : " mais il faut filer !" Pourquoi, voulez-vous qu’il s’expose inutilement à un accident, au moment où il est déjà arrivé ? » Encore qu’il manque une pièce au puzzle : quelle est la nouvelle vitesse à laquelle avance ce “quelqu’un” au point d’exaspérer le poursuivant direct ? Parce qu’on ne peut entraîner dans son sillage un autre usager de la route à 100 Km/h, et donner un coup de frein brusque sans exposer ceux qui nous suivent immédiatement à des risques réels de carambolage en chaîne ! Au demeurant, faut-il le rappeler, en conduite, le bon sens exige qu’on ne fasse pas entrave au passage à celui qui veut aller. Laurent Gbagbo ne l’ignore certainement pas. Lui pour qui tous les boulevards d’Abidjan doivent être interdits à la circulation chaque fois qu’il doit se déplacer. On peut aussi comprendre qu’il ne soit plus pressé d’arriver à Gagnoa, puisqu’il a déjà atteint son but ; mais cela ne lui donne pas le droit d’obliger ceux qui vont bien au-delà de sa ville natale de marquer le pas avec lui. Malgré eux.
LE VETO DE GBAGBO
Dans la Rome antique, lorsqu’un tribun du peuple voulait s’opposer aux décrets du Sénat, il utilisait une formule : le “veto”. Et l’enseignant d’histoire ne l’ignore pas qui use de ce stratagème pour influer sur le cours du processus de sortie de crise. Gbagbo est au cœur du système, et il ne manque pas de s’en vanter ! En narguant à souhait l’opposition politique : « Ah oui, si ce n`est pas le 29 novembre, …. " Mais, est-ce que vous étiez-là quand on fixait cette date-là ? Vous n`étiez même pas au courant. Vous ne savez pas comment la date est venue et vous vous excitez sur quelque chose que vous n`avez pas fabriqué. » Pour ceux qui ne le saurait donc pas, le 29 novembre est une “fabrication”. c’est-à-dire le résultat de la “mise en œuvre de plusieurs matières premières pour en faire des objets applicables à un usage déterminé”. Comme s’il s’agissait d’une baguette de pain issue d’une boulangerie. Donc le 29 novembre 2009 « […] est une fabrication qui résulte des propositions de la Cei, passée par la Primature pour arriver à la Présidence. Et c`est la Présidence seule, qui a la compétence pour apposer sa signature au bas d`une feuille pour fixer une date électorale. Le Président n`a pas dit qu`il est fatigué de signer les décrets […] Parce quand la Cei décide, elle propose à la primature, qui me propose la date. Si je suis d`accord, je signe. Si je ne suis pas d’accord, je ne signe pas. » Ainsi donc, c’est Laurent Gbagbo qui tire les ficèles et décide de tout. Ce qui compte, c’est la signature qui garantit ses intérêts personnels et ceux de son clan. La Primature et la CEI n’étant que de simples faire valoir. Voilà une bien singulière manière de ne pas interférer dans le travail de la CEI. A présent que report de la présidentielle est officielle, il faut espérer que le candidat Gbagbo se réveille de bon pied et soit de bonne humeur pour être “d’accord” avec la nouvelle date que la CEI va bientôt proposer. Et surtout qu’il signe sans hypocrisie le nouveau décret convoquant le collège électoral. En entendant, les opposants doivent circuler et cesser de s’exciter « […] dans une histoire dans laquelle ils n’ont rien à voir. » Madame et Messieurs les candidats à la magistrature suprême, Laurent Gbagbo vous dit que « ce dans quoi vous avez quelque chose à voir, c’est votre campagne. Allez la faire. » C’est tout !
Kouaman Bomio
kouaman.bomio@yahoo.fr
