Cela relève de la pathologie, mais au Fpi, personne ne s'est encore rendu compte qu'il faut vite trouver un remède pour mettre fin à cette fâcheuse tendance à vouloir se rassurer de l'amour de son peuple par l'usage abusif de sondages chèrement commandités et qui donnent chaque fois les mêmes résultats sur le même sujet dans un pays où la population, à 70% , n'arrive plus à manger à sa faim et meurt dans les hôpitaux " comme des poulets ", pour utiliser la joyeuse expression de Mamadou Koulibaly, un homme demeuré honnête et qui souffre de voir ce que sont devenus les refondateurs, tous convaincus qu'avec les fortunes " injustement "acquises selon Ouraga Obou, ils ne feront que d'une bouchée, leurs adversaires à la prochaine élection présidentielle. Et le fait de commanditer et de publier les résultats amusants des sondages, quasiment tous les 45 jours, participe de cette conviction qu'à force de faire croire aux Ivoiriens qui n'en peuvent plus de souffrir de la faim, du chômage et de la maladie, que le candidat Gbagbo, en aucune manière, ne pourrait perdre les élections à venir, qu'ils finiront par intégrer comme vérité, ce message subliminal dans leur esprit pour justifier un futur hold up électoral. Et les refondateurs sont convaincus que pour gagner les élections à venir, ils disposent déjà, à contrario de leurs adversaires, des deux plus importants atouts : l'argent de l'Etat et la force armée. On se souvient qu'après plus de 5 ans de " politique de gros cœur " selon Mamadou Koulibaly, le président Gbagbo avait fini par découvrir cette belle vérité : " Si je savais que l'argent pouvait acheter les hommes, je n'aurais pas dépensé autant d'argent pour acheter des armes ". La mise en pratique de cette vérité a eu les résultats que tous les Ivoiriens constatent au quotidien avec le débauchage de nombreux responsables de partis politiques de l'opposition à " coups de millions ". Lesquels n'hésitent pas, pour mériter leur salaire, de faire preuve d'un zèle des plus lamentables aux côtés du " débaucheur " en maître qui incarne à leurs yeux (à contrario de leur propre personne), la plus grande concentration de valeurs qui puissent exister sur terre. Les refondateurs sont donc devenus des gens riches. Exit donc le souvenir de cette somme de 10 mille francs donnée par le refondateur en chef comme participation, aux parents d'Houphouët Boigny, pour les funérailles de ce dernier. Aujourd'hui, la pauvreté n'est plus qu'un mauvais souvenir. Car, des milliards, les refondateurs en disposent à présent, après neuf ans de " guerre " pour utiliser leur propre terme, à perte de chiffres. Et comptent les utiliser à fond pour gagner les élections en inondant le pays de billets de banque. Convaincus que même les militants de l'opposition peuvent être " achetés " à tour de bras. Quant à la force armée, elle fait rêver les refondateurs qui sont aussi convaincus qu'un président en exercice compte parmi ses plus farouches partisans, les éléments des forces de défense et de sécurité dont le président sortant demeure, même en période électorale, le chef suprême et pourrait donc à ce titre, les utiliser pour opérer un passage en force ? D'où les précisions du genre " je suis 100% candidat et 100% président " ? Mais en réalité, les calculs des refondateurs ont une petite faiblesse. Ils sont au pouvoir, ou disons pour leur faire plaisir, qu'ils ne sont pas au pouvoir depuis bientôt dix ans et que pour cela, ils n'ont rien fait pour leur peuple dans son ensemble et encore moins pour " la partie utile du pays " qui n'a pas avancé d'un centimètre en comparaison à " la partie inutile " où se sont installés les rebelles avec " les faveurs " des populations selon le bon mot du président. D'où vient-il donc, qu'ils possèdent aujourd'hui de grandes " fortunes " qu'ils pourraient " perdre " selon leur chef, s'il n'est plus au pouvoir ? Qu'ont-ils fait pour amasser ces fortunes pendant que le peuple est au fond de l'abîme ? Comment ont-ils fait pour avoir ces fortunes alors qu'ils ne sont pas au pouvoir ? Si donc, ils sont devenus riches, c'est que tout ce qu'ils possèdent a été acquis à la sueur du peuple et que cela doit revenir au peuple comme l'a souhaité Ouraga Obou : " Que les biens de ces prédateurs acquis dans le mal et dans le déshonneur, reviennent à l'Etat…à force de transgresser les vertus sociales, ces refondateurs jouisseurs n'ont que la verve de la refondation. ". Et c'est justement ce qui va se passer pendant les élections. Les Ivoiriens qui ont été appauvris pendant neuf ans n'auront pour seule occasion de récupérer leur argent qu'en prenant tout ce que les refondateurs leur donneront pendant la campagne pour rechercher leurs voix. " Si le Pdci vous donne l'argent, prenez, bouffez et votez-moi. C'est votre argent ! ". Disait un certain opposant nommé Gbagbo. On se demande bien pour quelles raisons les jeunes chômeurs, les paysans appauvris, les ménagères affamées, bref tous ceux qui ne mangent plus par miracle qu'une seule fois par jour depuis des années ne se souviendraient plus de ce merveilleux enseignement pendant la prochaine campagne électorale.
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO
