Au fur et à mesure qu'approche l'élection présidentielle, les Ivoiriens sont nombreux à s'interroger sur la capacité du candidat Gbagbo à gagner cette élection. Même si des sondages (Sofrès) dont on ne sait le commanditaire, le donnent gagnant au premier et au second tours. Ces Ivoiriens qui sont sceptiques quant à la victoire du candidat de la mouvance présidentielle ont-ils vraiment tort ? Difficile de répondre par l'affirmative car bien d'éléments militent en faveur d'une défaite programmée de Laurent Gbagbo. D'abord, le président de la République sortant a abandonné la casquette du parti qui l'a fait pour arborer une autre, celle de la Mouvance présidentielle qui comprend 10 petits partis politiques insignifiants et presque inconnus des ivoiriens. Là, demeure la première faiblesse du candidat Gbagbo. En effet, c'est parce qu'il ne fait plus confiance au Fpi qui est d'ailleurs reconnu comme un parti qui n'a aucune représentativité nationale de poigne comme le Pdci-Rda, que Gbagbo a opté pour d'autres partis qui, malheureusement, ne pèsent pas un clou. Combien de militants, en effet, comptent ces partis que sont : le Rppp, le Mnc, l'Urd, l'Aird, l'Udcy, le Prci, l'Usd, l'Ung, le Purci. Ensuite, la cacophonie qui règne dans le camp présidentiel n'est pas en faveur d'une victoire du " candidat du peuple ". Ce n'est un secret pour personne, les sorties contradictoires de Mamadou Koulibaly, (président de l'Assemblée Nationale, no 2 du régime) aux positions actuelles du " candidat du peuple " en sont les preuves. Récemment à Koumassi, lors d'une manifestation des femmes ressortissantes de la Vallée du Bandama, il prenait le contre-pied de Gbagbo en demandant que les 1,5 million de personnes non retenues sur la liste électorale provisoire soient insérées. Dans le même temps, beaucoup de barons du Fpi, dont Dano Djédjé, Bohoun Bouabré et bien d'autres ont gardé le silence. De sources sûres, ils ne verraient pas d'un bon œil la nouvelle stratégie de leur candidat qui préfère de nouvelles recrues comme les Gervais Coulibaly. Un grand malaise règne également dans l'écurie de campagne de Gbagbo. La nomination de Coulibaly Malick fait des grincements de dents. Ce dernier en a rajouté au malaise en limogeant des directeurs locaux de campagne au profit d'autres. Par ailleurs, la guerre que Gbagbo, président de la République, n'a pu éviter à la Côte d'Ivoire. Le mécontentement des populations qui ont leurs fils ou cadres emprisonnés à la Maca, depuis 17 mois sans jugement dans le cadre de l'affaire de la filière café Cacao, les promesses tenues et non réalisées " dans la Côte d'Ivoire utile " comme " dans la Côte d'Ivoire inutile " (les expressions sont de Gbagbo lui-même), le déversement des déchets toxiques à Abidjan ; la grande pauvreté des Ivoiriens, la paralysie de l'école et du système sanitaire, les bombardements des populations du nord en 2004 etc, sont autant de faits qui risquent de gripper la machine de persuasion du candidat Gbagbo.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory