Un revers de taille à Korhogo, pour le Directeur national de campagne de Laurent Gbagbo, Dr Coulibaly Issa Malick. Le nouveau chantre du candidat Gbagbo n’a pas trouvé mieux que de faire de la politique dans une mosquée. Il l’aura appris à ses dépens. Lui qui a subi le courroux des fidèles de la grande mosquée de Koko, mosquée centrale de la ville et Lieu de culte du grand imam de la cité du Poro. L’homme a tout simplement été hué par les fidèles, dès qu’il a manifesté le désir de prendre la parole. Il avait voulu prendre prétexte de la fête de tabaski, occasion où cette mosquée reçoit chaque année lors de la grande prière, l’ensemble des cadres présents dans la cité du Poro ainsi que les autorités administratives et traditionnelles de la ville, pour des messages qui s’inscrivent dans le cadre du fonctionnement de l’administration. C’est donc pour cette raison que le préfet, Tahan Auguste, le chef de canton Bafao Coulibaly, le maire Amadou Gon, et le Directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat, Dr Issa Malick, également Directeur nationale de campagne du candidat Laurent Gbagbo, pour ne citer que ceux-là, étaient tous présents hier à l’occasion de ladite fête. Seulement voilà, un inhabituel incident de taille a marqué cette fête de la tabaski à la grande mosquée. Non seulement, les fidèles venus à la prière refuseront d’écouter Dr Issa Malick, qui avait souhaité prendre la parole pour transmettre un message du président Gbagbo, mais encore certains n’ont pas hésité à le huer. Pour deux raisons principales. D’abord, le non respect du protocole préétabli qui prévoyait trois messages après le prêche de l’imam. Celui du chef de canton, celui du maire de la ville et celui du préfet, le représentant du chef de l’état qui bouclait cette liste. Ensuite, les fidèles estiment que la mosquée n’est pas un lieu de propagande politique. Pour eux, si le préfet, en sa qualité de représentant du chef de l’Etat a fait son intervention, sous quelle casquette Dr Malick prend-il la parole pour donner un message du président Gbagbo, si ce n’est en sa qualité de DNC? «Même Gbagbo qui l’a envoyé ne peut pas accepter cela», commente Cissé Bomba. Il considère l’acte du collaborateur de Gbagbo comme un manque de respect pour son lieu de culte. C’est dans cette logique que, lorsque le préfet Auguste Tahan a annoncé l’intervention «de son jeune frère Issa Malick», les uns se sont levés pour quitter la mosquée et les autres ont proprement hué le DNC du candidat de la Refondation. D’ailleurs, pour éviter tout débordement, le chef de cabinet du commandant Fofié Kouakou Martin, l’adjudant-chef Dembélé et ses hommes ont escorté Issa Malick pour l’aider à quitter les lieux.
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant