“Non, ça suffit ! On est fatigué des reports de l'élection présidentielle. Nous ne sommes pas contents parce que c'est aujourd'hui qu'on devrait aller voter. Ça suffit ! On ne peut pas reporter éternellement une élection". C'est en somme les propos qu'ont tenus les militants du Pdci-Rda qui se sont rassemblés hier dimanche au siège de leur parti à Cocody pour protester contre le non respect du 29 novembre, date à laquelle devrait se dérouler le premier tour du scrutin présidentiel en Côte d'Ivoire. Certes la mobilisation n'a pas été à la hauteur de l'attente de certains militants qui ont espéré voir la grande cour noire de monde, mais le parti du président Henri Konan Bédié a trouvé la formule, conformément à son idéologie, pour crier son ras le bol, pour dire non aux multiples reports de l'élection présidentielle. La déclaration de presse initialement prévue du Secrétaire général du Pdci-Rda Alphonse Djédjé Mady s'est muée en une déclaration publique. Vice-présidents, membres des Instances, responsables des structures féminines et de jeunesse, militants de base, tous ont ôté leurs différentes casquettes pour constituer une foule compacte en attente du mot d'ordre de leur "Général" Pr Djédjé Mady. Celui-ci ne s'est pas fait prier pour répondre à leur attente en lançant l'opération "Wourou Fatô" qui selon lui " consiste à faire du tintamarre sur toute l'étendue du territoire, dans les villes et agglomérations, en tapant sur des casseroles, en klaxonnant et sifflant, pendant 10 minutes, chaque jour à 12h ". Joignant l'acte à la parole, les militants du Pdci-Rda réunis au siège de leur parti à Cocody ont suivi le coup d'envoi donné par leur Secrétaire général en sifflant pendant dix minutes et en brandissant un carton jaune, en signe d'avertissement à Laurent Gbagbo qui ne cesse, selon eux, de multiplier les fautes sur l'aire de jeu. Dix mille (10 000) sifflets et plusieurs milliers de cartons jaunes ont ainsi été distribués. C'est dans cette ambiance de bruyants coups de sifflet avec des cartons jaunes en main que les militants ont été invités à regagner leur domicile après avoir entonné en chœur l'hymne national.
Paul Koffi
Paul Koffi