Les Ivoiriens devaient en principe se réveiller ce matin avec le nom de leur nouveau président de la République. Hier dimanche 29 novembre 2009, date fétiche qui leur avait été annoncée et même confirmée par un décret du chef de l'Etat devait consacrer l'élection du nouveau locataire du palais présidentiel. Mais hélas, mille fois hélas, les Ivoiriens assaillis par tant de souffrances qui attendent les élections pour connaître un début de solution devront encore patienter. Offusqué par ces reports intempestifs, alors qu'il avait été annoncé également que l'accord de Ouaga accoucherait des élections dans seulement 10 mois et au regard des entraves artificielles maintes fois décriées par l'opposition, le Pdci Rda a décidé, hier, de crier son ras le bol. Alors qu'il avait prévu faire une conférence de presse, le parti du candidat Henri Konan Bédié a enfin opté pour une déclaration solennelle lue par le n°2 dudit parti, Pr Alphonse Djédjé Mady. L'heure était certes à l'ambiance des retrouvailles, mais elle était surtout à l'amertume, à la révolte de constater une fois encore un autre report de l'élection présidentielle. Brandissant un carton jaune et faisant usage d'un sifflet, les militants à l'image de l' arbitre lors d'un match de football, ont donné un avertissement au clan présidentiel considéré comme responsable des retards et autres reports du scrutin tant attendu. Cérémonie sobre mais importante aux yeux de tous, le Pdci, l'un des partis de l'opposition à avoir réagi a eu le mérite, hier, d'élever la voix pour dire " ça suffit " ! Marquant ainsi sa solidarité avec tous les Ivoiriens fatigués de la situation de crise et interpellant par ailleurs les différents acteurs impliqués dans le processus de paix pour qu'ils fassent en sorte que la prochaine date soit respectée. Cependant, soucieux de la paix, le Pdci Rda, toujours par la voix de Pr Alphonse Djédjé Mady, a tenu à faire cette recommandation : " Pour de vrais patriotes que nous sommes, nous allons mettre fin à notre manifestation par l'hymne de la Côte d'Ivoire et après, tous les militants sont appelés à rejoindre leurs domiciles consternés, dans la tristesse, dans le calme, sans aucune perturbation à l'ordre public. Nous commençons une action qui, nous l'espérons, se poursuivra sur toute l'étendue du territoire sans lieu précis de rassemblement où chacun fera entendre sa protestation dans la discipline et dans le calme. D'autres actions, si besoin était, vous seront signifiées le moment venu. Pour le moment, manifestons notre mécontentement dans le calme, lançons un cri vers le ciel pour que Dieu permette que la Côte d'Ivoire sorte de la crise malgré la volonté affirmée de certains de nous tenir en otage ".
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory