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Politique Publié le mardi 1 décembre 2009 | Le Patriote

Politisation des lieux de culte : Le dérapage dangereux du Fpi

Il est établi que la politique et la religion ne font pas bon ménage. L’un étant du domaine de la croyance, de la dévotion à Dieu et l’autre celui où, au nom de la logique selon laquelle « la fin justifie les moyens », l’on est toujours à la recherche des stratégies saines ou malsaines pour triompher de son vis-à-vis. Alors, confondre ces deux choses, c’est faire un mélange de genre qui débouche inéluctablement sur un dérapage dangereux. C’est ce mélange de genre avec une forte dose de manipulation et de dilatoire que fait le Front populaire ivoirien ces derniers temps. Et ce, au grand dam de l’éthique qui doit sous-tendre l’action de toute formation politique responsable, digne de ce nom. Et pourtant c’est le même FPI qui, hier encore, accusait à longueur de journée, le RDR de mener un combat religieux dans le débat politique. Depuis quelques mois en effet, le FPI s’évertue à transporter forcément le débat politique sur le terrain religieux en voulant coûte que coûte attirer sur lui, la sympathie des hommes de Dieux, par des méthodes aussi grotesques que révoltantes. Il s’y prend si mal, avec une brutalité débordante digne de gladiateur, que ces opérations de charme envers les religieux, provoquent toujours des tollés. Il n’y a pas longtemps, c’était la première Dame en personne qui demandai à un groupe de chrétiens de décréter un jeûne de quarante jours en faveur de son époux de président pour attirer sur lui la grâce de Dieux afin qu’il ne puise pas perdre son pouvoir. La réponse de ces religieux a été un niet catégorique. Quelques jours après cette douche froide de la première Dame, c’est le maire de Yopougon, Gbamanan Djidan qui s’est permis d’appeler les fidèles d’une Eglise à voter Laurent Gbagbo, sous prétexte que « les autres ont déjà choisi leur candidat ». Tel le molosse qui ne change jamais sa déhontée manière de s’asseoir, le FPI a récidivé dans ses basses manœuvres préjudiciables à la cohésion nationale, le jour de la fête de la tabaski, à Korhogo. Le directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo, contre toute règle préétablie en la matière, a tenté de prendre la parole après le sermon de l’Imam. Avec la complicité d’un préfet qui a étalé sa partialité aux yeux de tous, Malick Coulibaly, anonyme personnalité à Korhogo, il y a quelques mois seulement, a voulu prendre la parole pour livrer un message de son candidat, alors que le représentant de l’Etat était déjà intervenu. Le faisant, il savait pertinemment qu’il y aurait des réactions. La vérité, c’est que ce geste politiquement incorrect du pion de Gbagbo à Korhogo, cache l’idée de présenter le RDR comme un parti qui s’accommode mal avec la démocratie d’une part. Et d’autre part, montrer que les partisans des autres partis sont martyrisés au nord. Toutes ces gesticulations et autres opérations de charme en direction des religieux dénotent de la fébrilité d’un pouvoir aux abois qui, comme un naufragé, s’accroche à tout ce qu’il pense pouvoir le sauver. C’est peine perdue pour des gens qui, il y a quelques années seulement, avaient décidé de raser cette partie du pays de la carte en la bombardant et en y coupant l’eau et l’électricité pour faire souffrir les populations. Et ce, en plein mois de ramadan. L’obligé de Gbagbo croit que les habitants ont oublié.

Ibrahima B. Kamagaté
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