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Politique Publié le vendredi 4 décembre 2009 | Le Patriote

6ème réunion du cadre permanent de concertation (CPC) - Les secrets du huis-clos:Comment Gbagbo a été piégé

Ils avaient la lourde responsabilité d’arracher la tenue de l’élection présidentielle à Gbagbo, lors de la réunion de la 6e réunion du Cadre Permanent de Concertation (CPC) qui s’est tenue hier à Ouaga. Eh bien, ils l’ont réussi ! De fort belle manière. Selon nos sources, Laurent Gbagbo, comme il fallait le deviner aisément, s’est rendu à cet important rendez-vous avec la ferme volonté de ne point aller aux élections. Le candidat de la Refondation était tellement assis sur ses certitudes qu’il prévoyait les élections après l’épuisement du contentieux électoral. Comme nous l’avons d’ailleurs si bien révélé hier. Ainsi, il est sûr de demeurer encore à son poste étant donné que si l’on devait d’abord éplucher la question du contentieux, il fallait remettre les élections à la Saint glin-glin. Seulement voilà. Il avait peut-être tout prévu, sauf l’essentiel et le plus important. C’était sans compter sur la détermination des deux poids lourds de l’opposition. A savoir les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. C’est d’ailleurs le candidat du PDCI qui a déjoué tous les plans de Gbagbo en lui portant le ‘’coup fatal’’. Nos interlocuteurs soutiennent que c’est le leader du PDCI qui, avec la volonté de Gbagbo de ne point aller aux élections, aurait fait cette remarque de taille, qui a fait basculer tout. Et affaibli Gbagbo. Bédié, avancent des indiscrétions, a touché au talon d’Achille du chef de file de la Refondation. En évoquant de prime à bord, la question du statut de l’actuel locataire du Palais présidentiel : «A quel titre est-il dans cette salle? Son mandat est terminé depuis».

Les élections pour ‘’fin février-début mars’’

Il n’en fallait pas plus pour que, désarçonné, Gbagbo baisse la garde. Car il est convaincu que s’il continuait dans sa logique de vouloir imposer son point de vue et de se comporter comme le candidat qui veut rester dans sa posture sans aller aux élections, il risquait gros. C’est donc ainsi qu’il aurait plié et accepté la tenue des élections pour ‘’fin février-début mars’’ comme le mentionne le communiqué final.
Mais les plus sceptiques pourraient rétorquer que Gbagbo peut avoir une marge de manœuvre dans la mesure où il n’a pas été clairement dit que les élections se tiennent à une date bien précise. Sur ce point, le RDR et le PDCI ont décidé de ne plus se laisser faire. Les deux partis, selon les informations en notre possession, pourraient travailler de plus en plus en étroite collaboration. A savoir, se réunir régulièrement, pour suivre comme du lait sur le feu, l’évolution du nouveau chronogramme contenu dans le dernier communiqué final du CPC. Et chacune des réunions sera très regardante sur les points du calendrier : «Si nous constatons que tel ou tel point n’a pas été respecté, nous allons le dénoncer et demander des explications à la CEI, qui est désormais le seul maître du processus électoral», argumente notre source. Avant de poursuivre : «Cette nouvelle stratégie, qui devrait d’ailleurs être proposée hier à l’occasion de la réunion de débriefing, a le mérite de mettre les militants des deux partis en confiance.
Mais aussi et surtout de susciter la peur dans le camp adverse. Car unis, le PDCI et le RDR font peur à Gbagbo». Les défenseurs de cette stratégie y tiennent tellement que pour eux, même s’il faut que le président du RDR se rende à Daoukro pour y rencontrer son aîné le président Henri Konan Bédié, il le fera.
Il reste maintenant la question de fond qui angoisse les Ivoiriens et les observateurs de la scène politique : Gbagbo va-t-il respecter sa signature ? Là dessus, on peut être plus ou moins sceptique quand on connaît la réputation de l’homme que le général Guéi a surnommé le “boulanger”
Pour le reste, le CPC d’hier s’est tenu, non pas au lieu habituel, à savoir à la Salle de conférence internationale de Ouaga 2000, mais au Palais de Kossyam, dans les tout nouveaux locaux de la Présidence de la République. La nouvelle ‘’Présidence du Faso’’, avec son architecture grandeur-nature, a suscité admiration et commentaires des invités. C’est un chef-d’œuvre.
Yves-M. ABET
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