Dans l`interview qui suit, le député Martin Sokouri Bohui, secrétaire national chargé des élections au FPI et directeur national adjoint de campagne chargé des opérations électorales et des DDC, donne des instructions extrêmement importantes pour le contentieux électoral. Un document que doivent nécessairement se procurer les DDC et tous les patriotes.
Notre Voie: Dix jours après le démarrage du contentieux électoral, quel bilan partiel peut-on faire ?
Martin Sokouri Bohui: L`opération du contentieux électoral consiste à mettre sur la liste électorale 1 million 33 mille de nos compatriotes qui n`ont pu être croisés positivement par les fichiers historiques qu`ont l`INS et la SAGEM pour déterminer la liste des électeurs dans notre pays. Sur ces 1. 033 million de personnes, il y a certes des fraudeurs qui doivent être naturellement rejetés, mais il y a également beaucoup de nos militants et sympathisants qu`on peut évaluer entre 500 et 600 000 personnes. C`est-à-dire un peu plus de la moitié. L`objectif, c`est de mettre sur la liste électorale, la totalité de nos militants et sympathisants que les DDC connaissent aujourd`hui après l`affichage. Je tiens à féliciter tous nos responsables locaux qui se battent depuis le premier jour du contentieux pour intégrer nos militants et sympathisants sur la liste. Je suis en contact avec eux et je sais que ce n`est pas facile. Parce que la CEI dominée par l`opposition, dans certains endroits, fait des blocages à l`entrée des nôtres sur la liste. Si on doit faire le point aujourd`hui, après 10 jours, on peut estimer ce qui a été déjà fait au 1/4 de nos objectifs à atteindre alors que nous sommes au 1/3 du temps imparti pour le faire. Il y a donc beaucoup d`efforts à fournir encore si nous voulons atteindre nos objectifs. C`est-à-dire, faire entrer 100% de nos militants et sympathisants sur la liste. C`est peut-être difficile à réaliser, mais c`est la condition pour renforcer notre victoire dès le premier tour. Je demande aux DDC de faire preuve d`imagination et de faire appel à la CEI en cas de blocage lié aux comportements zélés de certains responsables locaux de la CEI. Nos DDC ont le devoir de réunir toutes les conditions dont la principale est le certificat de nationalité pour faire entrer les nôtres sur la liste électorale définitive. Le DNCA chargé des opérations électorales et des DDC compte sur eux, le DNC compte sur eux et la majorité présidentielle compte sur eux.
N.V. : Beaucoup craignent que les corrections ne soient pas exécutées, est-ce qu`il y a un moyen de vérification ?
M.S.B. : C`est l`INS et la SAGEM-sécurité qui vont sortir la liste électorale définitive. Ces deux opérateurs techniques travaillent globalement bien. Je voudrais rappeler que ces élections sont des élections de sortie de crise. Il faut éviter qu`elles conduisent à une autre guerre. Tous les acteurs du processus dont l`INS et la SAGEM en sont suffisamment conscients. De sorte qu`ils ne devraient pas saboter un travail qu`ils ont si bien commencé.
N.V. : Un cas de fraude a été constaté à l`école nationale de gendarmerie où le nommé Bagoro Joseph de nationalité burkinabé est devenu sur la liste Bilé Amon Alain un nom ivoirien de nationalité ivoirienne.
N`est-ce pas sur ces cas de fraude que certains candidats compte quand ils proclament déjà leur victoire?
M.S.B. : Dans ce type de fraude, il y a deux cas. L`on a les individus qui viennent de leur propre gré pour tenter de régler définitivement et illégalement leur problème de nationalité. A ceux-là, il faut rappeler qu`il y a une procédure pour devenir Ivoirien. C`est la naturalisation qui a même été simplifiée par le président de la République. Mais il y a aussi et surtout les fraudeurs qui sont actionnés par le RDR pour servir de bétail électoral. Et si Ouattara dit “TchocoTchoco nous allons gagner”, c`est sur ce type de fraude qu`il compte. C`est le lieu d`appeler nos responsables locaux à la vigilance. Au niveau de chaque bureau d`affichage, il faut des jeunes qui n`auront pour seule tâche que la recherche des fraudeurs qui ont été introduits sur la liste par le RDR comme c`est le cas de celui de l`école nationale de la gendarmerie. Nous mettons un point d`honneur à cela parce que, c`est sur ceux-là que Ouattara compte pour avoir quelques suffrages. Or il ne faut pas biaiser l`élection. Ouattara ne doit avoir que le suffrage qu`il mérite réellement. Vous avez constaté que l`institut français de sondage, TNS-SOFRES a donné les vrais chiffres. Ouattara ne se promène plus de pays en pays pour dire qu`il pèse ceci ou cela. Et quand on parle de sondage, il dit que les sondés ne sont pas sur la liste électorale. En réalité, c`est parce qu`il compte sur la fraude. Il faut donc enrayer cette fraude-là, c`est ce que je demande aux DDC et à tous les patriotes qui veulent préserver leur pays des prédateurs. Ce combat, je vous l`affirme, va annihiler le hold-up parfait que Ouattara s`évertue à réaliser dans un pays qu`il ne connaît que depuis seulement environ 20 ans. En effet, si dans le cahier des charges, nous avons obtenu que l`affichage se fasse avec les photos, c`est justement pour démasquer les fraudeurs qu`ils viennent individuellement ou qu`ils soient manipulés par le RDR. Il faut donc scruter le tableau d`affichage partout avec la plus grande attention pour rayer de la liste, ceux qui sont frauduleusement inscrits. Dans tous les cas, les fraudeurs qui passeront entre les mailles du filet ne seront pas plus nombreux que les Ivoiriens. En disant qu`il va gagner à tout prix, Ouattara qui voit bien venir sa défaite inéluctable, veut maintenir autour de lui, ceux qui croient encore en ses rêves. Car de toute évidence, aucun Ivoirien digne de ce nom, n`a de raisons pour voter pour lui. Mais alors, pourquoi, voterait-on pour Ouattara ? Est-ce parce qu`il a défiguré la Côte d`Ivoire en y envoyant une guerre absurde qui a endeuillé les Ivoiriens et fait tant de mutilés ? Est-ce parce qu`il est à l`origine de la misère des Ivoiriens ? Est-ce parce qu`il a introduit un salaire à double vitesse dans le milieu des enseignants ? Est-ce parce qu`il change de nationalité au gré de ses intérêts ? Nous savons tous que cet homme a été décoré ici en Côte d`Ivoire le mercredi 22 décembre 1982 à l’Hôtel Ivoire en sa qualité de national voltaïque, exerçant au poste de vice-gouverneur de la BCEAO. Poste réservé à la Haute-Volta à ce moment-là. Il a été décoré au grade de chevalier de l’ordre national de Côte d’Ivoire en même temps que M. Patrice Kouamé, lui ivoirien à l’époque directeur des opérations financières de la BCEAO, par le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances d’alors M. Abdoulaye Koné. Et pourtant il nie aujourd`hui tout ce passé si proche parce qu`il veut être candidat à l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire. Comme s`il était infamant d`être ou d`avoir été burkinabé. Pour moi, ce n`est pas tant la nationalité de Ouattara qui me pose problème. C`est surtout sa propension à vouloir effacer son passé pour assouvir ses intérêts immédiats. Un tel homme qui, de tout évidence, va être battu, s`il trouve qu`il n`a plus d`intérêt en Côte d`Ivoire, ne va-t-il pas effacé son histoire avec notre pays pour se trouver un troisième pays pour tenter d`être candidat à l`élection présidentielle de cet autre pays? Peut-on vraiment prendre ce monsieur au sérieux au point de lui confier la magistrature suprême de la Côte d`Ivoire.
N.V. : L`actualité, c`est aussi l`agression du directeur national de campagne (DNC) du président Gbagbo par le ministre Amadou Gon Coulibaly. Qu`est-ce que cela vous inspire ?
M.S.B. : Je voudrais dire quand on est maître chez soi et qu`on est sûr de soi, on n`agit pas comme Amadou Gon. Depuis que Ouattara a choisi ce type comme directeur national de campagne, il a confirmé que son seul objectif, c`était d`être candidat à l`élection présidentielle et non de gagner. Sinon quelqu`un qui veut gagner une élection, ne peut pas choisir Amadou Gon comme DNC. Non seulement il est contesté par les militants de son parti, mais il est aussi contesté par ses camarades de la direction de son parti. Et tout le monde le sait, Amadou Gon n`est pas un exemple qui peut faire envie. En se comportant comme il l`a fait, Amadou Gon confirme ce qu`il est et ce qu`on pense de lui. C`est-à-dire un homme qui agit de façon légère. Voilà un ministre à qui on dit que le directeur de cabinet adjoint du président de la République a un message du chef de l`Etat et qui s`oppose à ce qu`on lui donne la parole. C`est la preuve qu`il n`a aucun égard pour le président de la République, son patron direct. Et pourtant, en conseil des ministres, il lui rend des honneurs en disant : “Monsieur le président de la République”. Quelle hypocrisie! Moi, Sokouri Bohui, je ne peux pas détester quelqu`un et faire la courbette devant cette personne. Si j`étais à la place d`Amadou Gon, j`aurais démissionné du gouvernement.
Par ailleurs, c`était un vendredi, jour saint pour le musulman, c`était le jour de la Tabaski, donc un jour doublement saint, et c`était dans la grande mosquée de Korhogo, un lieu saint. C`est ce moment-là et ce lieu saint qu`Amadou Gon a choisi pour poser un tel acte. C`est la preuve qu`il n`a aucune considération pour la religion musulmane. Il donne ainsi raison à ceux qui disent qui n`a jamais été un pratiquant. Il y a aussi que celui qu`on annonçait, Dr. Coulibaly Issa Malick, se trouve être son oncle. Lui qui devrait donc être fier de sa famille pour avoir donné les directeurs de campagne de deux de trois principaux candidats à l`élection présidentielle, c`est lui qui crache sur sa famille pour sa propre chapelle. Tout comme hier, son patron Ouattara a envoyé la guerre pour sa propre chapelle dans le pays. Ceci confirme l`adage qui dit : “Qui s`assemble se ressemble”. On constate que pour leur intérêt personnel, les dirigeants du RDR sont capables de tout. La violence toujours la violence. On comprend aisément pourquoi ils n`ont pas hésité à envoyer la guerre pour que Ouattara soit candidat.
N.V. : Qu`est-ce que vous inspire l`échec de l`opération “Wourou Fatô” lancé par le PDCI-RDA?
M.S.B. : Quand je dis souvent que c`est Bédié qui est le problème du PDCI, il y en a qui croit que c`est la politique politicienne. L`échec de cette opération “Wourou Fatô” vient simplement confirmer mon analyse. C`est avec Bédié que le RDR est sorti du PDCI en 1994. C`est avec Bédié que le PDCI est tombé en 1999 avec le coup d`Etat de Ouattara. C`est ce même Bédié qui s`est allié à Ouattara, son bourreau d`hier, qui a déclenché une crise armée contre la Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002. Et comme si depuis la mort du président Houphouet-Boigny, il n`y a plus personne dans ce parti., c`est Bédié qui est encore candidat à l`élection présidentielle pour le compte du PDCI. Autant dire que la défaite est assurée d`avance. Bédié ne sait pas qu`il est dépassé, qu`il est du passé et que son temps est passé. C`est pourquoi il lance un mot d`ordre saugrenu. Comment le PDCI-RDA, le parti du président Houphouet-Boigny, peut-il penser au 21ème siècle que pour obtenir quelque chose, il faut taper sur des casseroles alors qu`il existe des moyens légaux pour revendiquer. Même les militants du PDCI-RDA ne pourraient pas accepter cela. En lançant un tel mot d`ordre, les dirigeants de ce parti confirment que c`est vraiment la fin du grand PDCI-RDA. C`est pourquoi les militants de ce parti doivent sanctionner leurs responsables qui n`ont aucune imagination novatrice. Ils doivent se chercher d`autres leaders s`ils veulent ressusciter demain leur parti dans l`opposition. Avec les leaders actuels, le PDCI perd chaque jour du terrain. Il a même totalement disparu dans certaines régions du fait du comportement indécent de ses dirigeants dépassés par les événements.
Interview réalisée par Boga Sivori
Notre Voie: Dix jours après le démarrage du contentieux électoral, quel bilan partiel peut-on faire ?
Martin Sokouri Bohui: L`opération du contentieux électoral consiste à mettre sur la liste électorale 1 million 33 mille de nos compatriotes qui n`ont pu être croisés positivement par les fichiers historiques qu`ont l`INS et la SAGEM pour déterminer la liste des électeurs dans notre pays. Sur ces 1. 033 million de personnes, il y a certes des fraudeurs qui doivent être naturellement rejetés, mais il y a également beaucoup de nos militants et sympathisants qu`on peut évaluer entre 500 et 600 000 personnes. C`est-à-dire un peu plus de la moitié. L`objectif, c`est de mettre sur la liste électorale, la totalité de nos militants et sympathisants que les DDC connaissent aujourd`hui après l`affichage. Je tiens à féliciter tous nos responsables locaux qui se battent depuis le premier jour du contentieux pour intégrer nos militants et sympathisants sur la liste. Je suis en contact avec eux et je sais que ce n`est pas facile. Parce que la CEI dominée par l`opposition, dans certains endroits, fait des blocages à l`entrée des nôtres sur la liste. Si on doit faire le point aujourd`hui, après 10 jours, on peut estimer ce qui a été déjà fait au 1/4 de nos objectifs à atteindre alors que nous sommes au 1/3 du temps imparti pour le faire. Il y a donc beaucoup d`efforts à fournir encore si nous voulons atteindre nos objectifs. C`est-à-dire, faire entrer 100% de nos militants et sympathisants sur la liste. C`est peut-être difficile à réaliser, mais c`est la condition pour renforcer notre victoire dès le premier tour. Je demande aux DDC de faire preuve d`imagination et de faire appel à la CEI en cas de blocage lié aux comportements zélés de certains responsables locaux de la CEI. Nos DDC ont le devoir de réunir toutes les conditions dont la principale est le certificat de nationalité pour faire entrer les nôtres sur la liste électorale définitive. Le DNCA chargé des opérations électorales et des DDC compte sur eux, le DNC compte sur eux et la majorité présidentielle compte sur eux.
N.V. : Beaucoup craignent que les corrections ne soient pas exécutées, est-ce qu`il y a un moyen de vérification ?
M.S.B. : C`est l`INS et la SAGEM-sécurité qui vont sortir la liste électorale définitive. Ces deux opérateurs techniques travaillent globalement bien. Je voudrais rappeler que ces élections sont des élections de sortie de crise. Il faut éviter qu`elles conduisent à une autre guerre. Tous les acteurs du processus dont l`INS et la SAGEM en sont suffisamment conscients. De sorte qu`ils ne devraient pas saboter un travail qu`ils ont si bien commencé.
N.V. : Un cas de fraude a été constaté à l`école nationale de gendarmerie où le nommé Bagoro Joseph de nationalité burkinabé est devenu sur la liste Bilé Amon Alain un nom ivoirien de nationalité ivoirienne.
N`est-ce pas sur ces cas de fraude que certains candidats compte quand ils proclament déjà leur victoire?
M.S.B. : Dans ce type de fraude, il y a deux cas. L`on a les individus qui viennent de leur propre gré pour tenter de régler définitivement et illégalement leur problème de nationalité. A ceux-là, il faut rappeler qu`il y a une procédure pour devenir Ivoirien. C`est la naturalisation qui a même été simplifiée par le président de la République. Mais il y a aussi et surtout les fraudeurs qui sont actionnés par le RDR pour servir de bétail électoral. Et si Ouattara dit “TchocoTchoco nous allons gagner”, c`est sur ce type de fraude qu`il compte. C`est le lieu d`appeler nos responsables locaux à la vigilance. Au niveau de chaque bureau d`affichage, il faut des jeunes qui n`auront pour seule tâche que la recherche des fraudeurs qui ont été introduits sur la liste par le RDR comme c`est le cas de celui de l`école nationale de la gendarmerie. Nous mettons un point d`honneur à cela parce que, c`est sur ceux-là que Ouattara compte pour avoir quelques suffrages. Or il ne faut pas biaiser l`élection. Ouattara ne doit avoir que le suffrage qu`il mérite réellement. Vous avez constaté que l`institut français de sondage, TNS-SOFRES a donné les vrais chiffres. Ouattara ne se promène plus de pays en pays pour dire qu`il pèse ceci ou cela. Et quand on parle de sondage, il dit que les sondés ne sont pas sur la liste électorale. En réalité, c`est parce qu`il compte sur la fraude. Il faut donc enrayer cette fraude-là, c`est ce que je demande aux DDC et à tous les patriotes qui veulent préserver leur pays des prédateurs. Ce combat, je vous l`affirme, va annihiler le hold-up parfait que Ouattara s`évertue à réaliser dans un pays qu`il ne connaît que depuis seulement environ 20 ans. En effet, si dans le cahier des charges, nous avons obtenu que l`affichage se fasse avec les photos, c`est justement pour démasquer les fraudeurs qu`ils viennent individuellement ou qu`ils soient manipulés par le RDR. Il faut donc scruter le tableau d`affichage partout avec la plus grande attention pour rayer de la liste, ceux qui sont frauduleusement inscrits. Dans tous les cas, les fraudeurs qui passeront entre les mailles du filet ne seront pas plus nombreux que les Ivoiriens. En disant qu`il va gagner à tout prix, Ouattara qui voit bien venir sa défaite inéluctable, veut maintenir autour de lui, ceux qui croient encore en ses rêves. Car de toute évidence, aucun Ivoirien digne de ce nom, n`a de raisons pour voter pour lui. Mais alors, pourquoi, voterait-on pour Ouattara ? Est-ce parce qu`il a défiguré la Côte d`Ivoire en y envoyant une guerre absurde qui a endeuillé les Ivoiriens et fait tant de mutilés ? Est-ce parce qu`il est à l`origine de la misère des Ivoiriens ? Est-ce parce qu`il a introduit un salaire à double vitesse dans le milieu des enseignants ? Est-ce parce qu`il change de nationalité au gré de ses intérêts ? Nous savons tous que cet homme a été décoré ici en Côte d`Ivoire le mercredi 22 décembre 1982 à l’Hôtel Ivoire en sa qualité de national voltaïque, exerçant au poste de vice-gouverneur de la BCEAO. Poste réservé à la Haute-Volta à ce moment-là. Il a été décoré au grade de chevalier de l’ordre national de Côte d’Ivoire en même temps que M. Patrice Kouamé, lui ivoirien à l’époque directeur des opérations financières de la BCEAO, par le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances d’alors M. Abdoulaye Koné. Et pourtant il nie aujourd`hui tout ce passé si proche parce qu`il veut être candidat à l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire. Comme s`il était infamant d`être ou d`avoir été burkinabé. Pour moi, ce n`est pas tant la nationalité de Ouattara qui me pose problème. C`est surtout sa propension à vouloir effacer son passé pour assouvir ses intérêts immédiats. Un tel homme qui, de tout évidence, va être battu, s`il trouve qu`il n`a plus d`intérêt en Côte d`Ivoire, ne va-t-il pas effacé son histoire avec notre pays pour se trouver un troisième pays pour tenter d`être candidat à l`élection présidentielle de cet autre pays? Peut-on vraiment prendre ce monsieur au sérieux au point de lui confier la magistrature suprême de la Côte d`Ivoire.
N.V. : L`actualité, c`est aussi l`agression du directeur national de campagne (DNC) du président Gbagbo par le ministre Amadou Gon Coulibaly. Qu`est-ce que cela vous inspire ?
M.S.B. : Je voudrais dire quand on est maître chez soi et qu`on est sûr de soi, on n`agit pas comme Amadou Gon. Depuis que Ouattara a choisi ce type comme directeur national de campagne, il a confirmé que son seul objectif, c`était d`être candidat à l`élection présidentielle et non de gagner. Sinon quelqu`un qui veut gagner une élection, ne peut pas choisir Amadou Gon comme DNC. Non seulement il est contesté par les militants de son parti, mais il est aussi contesté par ses camarades de la direction de son parti. Et tout le monde le sait, Amadou Gon n`est pas un exemple qui peut faire envie. En se comportant comme il l`a fait, Amadou Gon confirme ce qu`il est et ce qu`on pense de lui. C`est-à-dire un homme qui agit de façon légère. Voilà un ministre à qui on dit que le directeur de cabinet adjoint du président de la République a un message du chef de l`Etat et qui s`oppose à ce qu`on lui donne la parole. C`est la preuve qu`il n`a aucun égard pour le président de la République, son patron direct. Et pourtant, en conseil des ministres, il lui rend des honneurs en disant : “Monsieur le président de la République”. Quelle hypocrisie! Moi, Sokouri Bohui, je ne peux pas détester quelqu`un et faire la courbette devant cette personne. Si j`étais à la place d`Amadou Gon, j`aurais démissionné du gouvernement.
Par ailleurs, c`était un vendredi, jour saint pour le musulman, c`était le jour de la Tabaski, donc un jour doublement saint, et c`était dans la grande mosquée de Korhogo, un lieu saint. C`est ce moment-là et ce lieu saint qu`Amadou Gon a choisi pour poser un tel acte. C`est la preuve qu`il n`a aucune considération pour la religion musulmane. Il donne ainsi raison à ceux qui disent qui n`a jamais été un pratiquant. Il y a aussi que celui qu`on annonçait, Dr. Coulibaly Issa Malick, se trouve être son oncle. Lui qui devrait donc être fier de sa famille pour avoir donné les directeurs de campagne de deux de trois principaux candidats à l`élection présidentielle, c`est lui qui crache sur sa famille pour sa propre chapelle. Tout comme hier, son patron Ouattara a envoyé la guerre pour sa propre chapelle dans le pays. Ceci confirme l`adage qui dit : “Qui s`assemble se ressemble”. On constate que pour leur intérêt personnel, les dirigeants du RDR sont capables de tout. La violence toujours la violence. On comprend aisément pourquoi ils n`ont pas hésité à envoyer la guerre pour que Ouattara soit candidat.
N.V. : Qu`est-ce que vous inspire l`échec de l`opération “Wourou Fatô” lancé par le PDCI-RDA?
M.S.B. : Quand je dis souvent que c`est Bédié qui est le problème du PDCI, il y en a qui croit que c`est la politique politicienne. L`échec de cette opération “Wourou Fatô” vient simplement confirmer mon analyse. C`est avec Bédié que le RDR est sorti du PDCI en 1994. C`est avec Bédié que le PDCI est tombé en 1999 avec le coup d`Etat de Ouattara. C`est ce même Bédié qui s`est allié à Ouattara, son bourreau d`hier, qui a déclenché une crise armée contre la Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002. Et comme si depuis la mort du président Houphouet-Boigny, il n`y a plus personne dans ce parti., c`est Bédié qui est encore candidat à l`élection présidentielle pour le compte du PDCI. Autant dire que la défaite est assurée d`avance. Bédié ne sait pas qu`il est dépassé, qu`il est du passé et que son temps est passé. C`est pourquoi il lance un mot d`ordre saugrenu. Comment le PDCI-RDA, le parti du président Houphouet-Boigny, peut-il penser au 21ème siècle que pour obtenir quelque chose, il faut taper sur des casseroles alors qu`il existe des moyens légaux pour revendiquer. Même les militants du PDCI-RDA ne pourraient pas accepter cela. En lançant un tel mot d`ordre, les dirigeants de ce parti confirment que c`est vraiment la fin du grand PDCI-RDA. C`est pourquoi les militants de ce parti doivent sanctionner leurs responsables qui n`ont aucune imagination novatrice. Ils doivent se chercher d`autres leaders s`ils veulent ressusciter demain leur parti dans l`opposition. Avec les leaders actuels, le PDCI perd chaque jour du terrain. Il a même totalement disparu dans certaines régions du fait du comportement indécent de ses dirigeants dépassés par les événements.
Interview réalisée par Boga Sivori