Sept ans de crise ivoirienne, sept ans de crise franco-ivoirienne aussi. Excellence, dans quel état votre prédécesseur vous a-t-il laissé la coopération entre la France et la Côte d’Ivoire ?
Sept ans de crise ivoirienne qui ne sont évidemment pas passés inaperçus dans la relation franco-ivoirienne dans la mesure où tout cela a été naturel, tant notre relation est si proche, si imbriquée que lorsque les choses vont mal en Côte d’Ivoire, forcément, on le ressent aussi douloureusement à Paris et, peut-être aussi, dans les relations entre nos deux pays. Je crois que la Côte d’Ivoire fait son histoire et elle la fait seule. Il faut rendre hommage à cet état de fait, même s’il est douloureux, même s’il y a des événements qu’on peut regretter, il faut regarder vers l’avenir aussi en s’appuyant sur le passé comme toujours. Cette relation franco-ivoirienne, je le disais, était, très imbriquée avec une très grande proximité, quelque chose d’assez singulier. Il y a peu d’exemples comme ça dans le monde des relations d’Etat à Etat.
Aujourd’hui, forcément, tout cela doit laisser des traces, tout cela doit demeurer dans ce qu’il avait de meilleur et il faut aussi moderniser cette relation, la corriger, la faire évoluer vers un partenariat ou une véritable relation d’égalité, d’écoute réciproque. Moi je suis optimiste, je crois que nous sortons d’une période difficile, délicate, qu’il faut savoir tourner la page de ce qui a été douloureux pour rebâtir ensemble quelque chose de solide, je crois que les bases existent pour cela. La Côte d’Ivoire est en train de sortir de sa crise, on le voit tous les jours, on le mesure depuis les accords de Ouagadougou de 2007 et chaque mois qui passe, en tout cas c’est ce que je mesure depuis que je suis arrivé l’été dernier, marque un progrès vers cette sortie de crise et vers naturellement le processus électoral qui en est un des aspects importants, ce n’est pas le seul, mais c’est très important, et je crois que des progrès considérables ont été réalisés et continuent à être réalisés chaque jour.
Comment jugez-vous le processus électoral en cours ?
On a voulu avoir en Côte d’Ivoire un processus électoral exemplaire, ça a été la volonté des Ivoiriens d’abord, et c’est elle qui compte, ça a été aussi la volonté de la communauté internationale, ça a été la base de tous les accords qui ont permis la sortie de crise. Dès lors que l’on veut un processus exemplaire, on s’aperçoit qu’il y a des difficultés, des chausse-trappes qu’il faut surmonter à chaque étape, et j’observe que c’est ce qui a été fait et naturellement, cela a pris du temps, plus de temps que, peut-être par excès d’optimisme, certains l’espéraient, mais je crois qu’on arrive aujourd’hui dans la dernière ligne droite et, au bout du compte, c’est cela qui est important.
Quelle appréciation faites-vous du nouveau report de l’élection présidentielle ivoirienne ?
Ce nouveau report n’est pas une surprise, tous les observateurs le voyaient arriver nécessairement. Il s’agit d’un report technique, dès lors que les listes électorales n’étaient pas achevées, il est évident que l’élection ne pouvait se tenir. Maintenant il est à observer que des efforts ont été faits depuis l’enrôlement de la fin juin pour que les listes provisoires soient établies, publiées, pour que les électeurs soient recoupés avec d’autres fichiers et soient rétablis dans leurs droits. Nous sommes actuellement dans la dernière phase du contentieux où toutes les corrections nécessaires peuvent être apportées. Je crois que nous auront au bout du compte un produit fini extrêmement fiable et unique. C’est important parce qu’il résout, en grande partie, le problème de l’identité nationale, de l’identification qui était au cœur de la crise ivoirienne. Donc que les choses aient été difficiles, compliquées et lentes, je crois que tout le monde peut le comprendre.
La France apportera-t-elle un appui à l’organisation pratique de ce scrutin ?
La France suit de très près l’organisation de cette élection, elle fait partie du comité d’évaluation des accords de Ouagadougou, elle participe au panier de fonds électoral qui est géré par les Nations unies et l’Union européenne. Donc effectivement nous apportons une contribution qui est à la limite de nos moyens, nous ne sommes pas les seuls, mais nous sommes présents.
Excellence, en parlant d’identité nationale, il y a, actuellement, un débat sur ce thème en France. A quel besoin répond-il ?
Le problème de l’identité nationale est un problème important dans les pays où vivent ensemble toutes les communautés qui ont des cultures, des religions, des origines différentes. Les nations qui n’ont pas d’apports extérieurs sont rares au monde aujourd’hui, et même d’hier dans le passé, la France elle-même est faite de l’addition d’un certain nombre de couches de populations, de peuples qui sont venus rejoindre le creuset initial au cours des siècles. depuis que les Romains sont venus chez les Gaulois, il y a eu des strates successives. Et ce qui fait l’identité d’un pays, c’est l’amalgame de ces différentes cultures, c’est l’appropriation par tous d’un certain nombre de valeurs communes, et je crois que c’est cela l’identité nationale, et c’est cela qu’il faut préserver, c’est un socle commun de valeurs partagées à partir desquelles on peut amalgamer des croyances, des coutumes, des habitudes différentes. Je crois qu’il y a une très grande richesse dans le partage, dans le dialogue et que rien n’est pire que le repli identitaire. Le débat sur l’identité nationale, d’abord, c’est un débat, ça veut dire que chacun doit s’exprimer, chacun doit donner sa conception, c’est quelque chose qui est d’essence démocratique. Il faut bien garder à l’esprit que ce qui a fait la richesse d’un pays comme le nôtre, ou d’un pays comme la Côte d’Ivoire aussi, c’est cette capacité de vivre ensemble avec des vents qui sont différents. Et quand on vit ensemble et qu’on est différents, il faut à la fois pouvoir conserver ses différences, mais aussi adhérer à un certain nombre de valeurs communes, ce qui permet précisément de vivre ensemble. Donc c’est un débat qui est compliqué, qui demande de l’humilité, qui demande de ne pas avoir trop de certitudes préétablies et je crois qu’il faut essentiellement garder à l’idée cet aspect, la richesse de l’échange, la richesse du dialogue.
Selon un sondage Ifop, 72% des Français sont convaincus que ce débat est une stratégie utilisée par l’Ump pour gagner les élections régionales…
Les élections régionales sont des élections comme les autres et le problème de l’identité est un sujet politique comme beaucoup d’autres, qu’il soit présent dans le débat électoral est naturel. Maintenant, qu’on ait voulu en faire un thème principal, je crois qu’on exagère un peu les choses.
Plusieurs milliers de personnes ont défilé récemment dans les rues de Paris pour la régulation de tous les travailleurs sans-papiers. Qu’en pensez-vous ?
La régularisation des sans-papiers est un thème récurrent. On en parle depuis des années, il y a eu des phases de régularisation. Là-dessus les choses sont claires. Elles doivent d’ailleurs l’être.
Nos économies développées attirent des populations qui sont en souffrance, en chômage, sans espoir dans leur pays et qui croient venir trouver dans nos pays industrialisés le paradis terrestre. Or malheureusement, si ces populations le font dans des conditions de clandestinité, elles ne trouvent pas le paradis terrestre, mais plutôt l’enfer.
Donc, non seulement il s’agit de préserver nos pays d’afflux incontrôlés et massifs, qu’on ne saurait absorber, mais aussi de protéger les populations en question dont on sait comment elles arrivent chez nous dans des conditions parfois dramatiques d’exploitation et même de dangers physiques.
Je crois qu’une politique d’immigration est nécessaire. Les pays industrialisés ayant besoin d’apports extérieurs, il peut y avoir des débouchés venant des pays du sud. Cela doit se faire dans la concertation et non pas de façon désordonnée, sauvage qui ne peut aboutir qu’aux catastrophes. La Côte d’Ivoire, qui est aussi un pays d’immigration, connaît bien ce problème. Il y a des régulations ; nos pays accueillent la main d’œuvre étrangère. Ils doivent demeurés ouverts. C’est leurs intérêts, mais ils sont ouverts selon des règles. Je crois donc que la régularisation des sans-papiers n’est pas forcément la bonne solution pour régler ces problèmes. Parce qu’elle ne peut qu’encourager, par la suite, cette immigration incontrôlée.
A sa demande, le Rwanda vient d’être admis comme membre du Commonwealth. Comment la France accueille-t-elle cette démarche qui vise clairement à lui tourner le dos ?
Des pays appartiennent à la fois l’espace francophone et au Commonwealth. Il n’y a pas d’exclusion à cet égard. J’observe aussi, et vous l’avez noté, que la France et le Rwanda viennent de rétablir leurs relations diplomatiques, il y a quelques jours. C’est un signe très encourageant.
Excellence, il y a eu un référendum en Suisse qui a donné un résultat de 57% l’initiative de la droite française qui sont contre la construction des minarets. Faut-il craindre que d’autres pays européens ne suivent leur exemple ?
Les choses ne sont pas comparables. Nous avons en France une communauté musulmane extrêmement importante. Les premiers minarets sont apparus en France en 1930. On sait qu’il y en a très peu en Suisse. Les problèmes sont donc différents et comme je le disais tout à l’heure, c’est dans le dialogue des cultures, des religions, des civilisations que les pays et les peuples peuvent progresser.
L’exclusion est une très mauvaise chose. Les Suisses prennent leurs responsabilités selon les problèmes qui sont les leurs.
Mais Excellence, on a appris ce matin qu’au moins 40 % des Français ne souhaiteraient plus de construction de mosquée en France…
Je ne sais pas ce que veut dire ce type de sondage. J’observe que lorsqu’il y a une communauté qui a des croyances religieuses, elle doit dans un pays démocratique respectueux de la liberté de pensée permettre l’organisation de ce culte dans de bonnes conditions.
Je crois que rien n’est pire que de voir des mosquées sauvages comme on l’a vu à certains endroits ou comme à certaines époques dans notre histoire on a vu des temples protestants ou des églises catholiques clandestines. On n’est plus à l’époque des catacombes et que la liberté d’expression de ses convictions culturelles ou religieuses fait partie des droits de l’homme.
Propos recueillis par Ernest Aka Simon et Cyprien Tiessé
Sept ans de crise ivoirienne qui ne sont évidemment pas passés inaperçus dans la relation franco-ivoirienne dans la mesure où tout cela a été naturel, tant notre relation est si proche, si imbriquée que lorsque les choses vont mal en Côte d’Ivoire, forcément, on le ressent aussi douloureusement à Paris et, peut-être aussi, dans les relations entre nos deux pays. Je crois que la Côte d’Ivoire fait son histoire et elle la fait seule. Il faut rendre hommage à cet état de fait, même s’il est douloureux, même s’il y a des événements qu’on peut regretter, il faut regarder vers l’avenir aussi en s’appuyant sur le passé comme toujours. Cette relation franco-ivoirienne, je le disais, était, très imbriquée avec une très grande proximité, quelque chose d’assez singulier. Il y a peu d’exemples comme ça dans le monde des relations d’Etat à Etat.
Aujourd’hui, forcément, tout cela doit laisser des traces, tout cela doit demeurer dans ce qu’il avait de meilleur et il faut aussi moderniser cette relation, la corriger, la faire évoluer vers un partenariat ou une véritable relation d’égalité, d’écoute réciproque. Moi je suis optimiste, je crois que nous sortons d’une période difficile, délicate, qu’il faut savoir tourner la page de ce qui a été douloureux pour rebâtir ensemble quelque chose de solide, je crois que les bases existent pour cela. La Côte d’Ivoire est en train de sortir de sa crise, on le voit tous les jours, on le mesure depuis les accords de Ouagadougou de 2007 et chaque mois qui passe, en tout cas c’est ce que je mesure depuis que je suis arrivé l’été dernier, marque un progrès vers cette sortie de crise et vers naturellement le processus électoral qui en est un des aspects importants, ce n’est pas le seul, mais c’est très important, et je crois que des progrès considérables ont été réalisés et continuent à être réalisés chaque jour.
Comment jugez-vous le processus électoral en cours ?
On a voulu avoir en Côte d’Ivoire un processus électoral exemplaire, ça a été la volonté des Ivoiriens d’abord, et c’est elle qui compte, ça a été aussi la volonté de la communauté internationale, ça a été la base de tous les accords qui ont permis la sortie de crise. Dès lors que l’on veut un processus exemplaire, on s’aperçoit qu’il y a des difficultés, des chausse-trappes qu’il faut surmonter à chaque étape, et j’observe que c’est ce qui a été fait et naturellement, cela a pris du temps, plus de temps que, peut-être par excès d’optimisme, certains l’espéraient, mais je crois qu’on arrive aujourd’hui dans la dernière ligne droite et, au bout du compte, c’est cela qui est important.
Quelle appréciation faites-vous du nouveau report de l’élection présidentielle ivoirienne ?
Ce nouveau report n’est pas une surprise, tous les observateurs le voyaient arriver nécessairement. Il s’agit d’un report technique, dès lors que les listes électorales n’étaient pas achevées, il est évident que l’élection ne pouvait se tenir. Maintenant il est à observer que des efforts ont été faits depuis l’enrôlement de la fin juin pour que les listes provisoires soient établies, publiées, pour que les électeurs soient recoupés avec d’autres fichiers et soient rétablis dans leurs droits. Nous sommes actuellement dans la dernière phase du contentieux où toutes les corrections nécessaires peuvent être apportées. Je crois que nous auront au bout du compte un produit fini extrêmement fiable et unique. C’est important parce qu’il résout, en grande partie, le problème de l’identité nationale, de l’identification qui était au cœur de la crise ivoirienne. Donc que les choses aient été difficiles, compliquées et lentes, je crois que tout le monde peut le comprendre.
La France apportera-t-elle un appui à l’organisation pratique de ce scrutin ?
La France suit de très près l’organisation de cette élection, elle fait partie du comité d’évaluation des accords de Ouagadougou, elle participe au panier de fonds électoral qui est géré par les Nations unies et l’Union européenne. Donc effectivement nous apportons une contribution qui est à la limite de nos moyens, nous ne sommes pas les seuls, mais nous sommes présents.
Excellence, en parlant d’identité nationale, il y a, actuellement, un débat sur ce thème en France. A quel besoin répond-il ?
Le problème de l’identité nationale est un problème important dans les pays où vivent ensemble toutes les communautés qui ont des cultures, des religions, des origines différentes. Les nations qui n’ont pas d’apports extérieurs sont rares au monde aujourd’hui, et même d’hier dans le passé, la France elle-même est faite de l’addition d’un certain nombre de couches de populations, de peuples qui sont venus rejoindre le creuset initial au cours des siècles. depuis que les Romains sont venus chez les Gaulois, il y a eu des strates successives. Et ce qui fait l’identité d’un pays, c’est l’amalgame de ces différentes cultures, c’est l’appropriation par tous d’un certain nombre de valeurs communes, et je crois que c’est cela l’identité nationale, et c’est cela qu’il faut préserver, c’est un socle commun de valeurs partagées à partir desquelles on peut amalgamer des croyances, des coutumes, des habitudes différentes. Je crois qu’il y a une très grande richesse dans le partage, dans le dialogue et que rien n’est pire que le repli identitaire. Le débat sur l’identité nationale, d’abord, c’est un débat, ça veut dire que chacun doit s’exprimer, chacun doit donner sa conception, c’est quelque chose qui est d’essence démocratique. Il faut bien garder à l’esprit que ce qui a fait la richesse d’un pays comme le nôtre, ou d’un pays comme la Côte d’Ivoire aussi, c’est cette capacité de vivre ensemble avec des vents qui sont différents. Et quand on vit ensemble et qu’on est différents, il faut à la fois pouvoir conserver ses différences, mais aussi adhérer à un certain nombre de valeurs communes, ce qui permet précisément de vivre ensemble. Donc c’est un débat qui est compliqué, qui demande de l’humilité, qui demande de ne pas avoir trop de certitudes préétablies et je crois qu’il faut essentiellement garder à l’idée cet aspect, la richesse de l’échange, la richesse du dialogue.
Selon un sondage Ifop, 72% des Français sont convaincus que ce débat est une stratégie utilisée par l’Ump pour gagner les élections régionales…
Les élections régionales sont des élections comme les autres et le problème de l’identité est un sujet politique comme beaucoup d’autres, qu’il soit présent dans le débat électoral est naturel. Maintenant, qu’on ait voulu en faire un thème principal, je crois qu’on exagère un peu les choses.
Plusieurs milliers de personnes ont défilé récemment dans les rues de Paris pour la régulation de tous les travailleurs sans-papiers. Qu’en pensez-vous ?
La régularisation des sans-papiers est un thème récurrent. On en parle depuis des années, il y a eu des phases de régularisation. Là-dessus les choses sont claires. Elles doivent d’ailleurs l’être.
Nos économies développées attirent des populations qui sont en souffrance, en chômage, sans espoir dans leur pays et qui croient venir trouver dans nos pays industrialisés le paradis terrestre. Or malheureusement, si ces populations le font dans des conditions de clandestinité, elles ne trouvent pas le paradis terrestre, mais plutôt l’enfer.
Donc, non seulement il s’agit de préserver nos pays d’afflux incontrôlés et massifs, qu’on ne saurait absorber, mais aussi de protéger les populations en question dont on sait comment elles arrivent chez nous dans des conditions parfois dramatiques d’exploitation et même de dangers physiques.
Je crois qu’une politique d’immigration est nécessaire. Les pays industrialisés ayant besoin d’apports extérieurs, il peut y avoir des débouchés venant des pays du sud. Cela doit se faire dans la concertation et non pas de façon désordonnée, sauvage qui ne peut aboutir qu’aux catastrophes. La Côte d’Ivoire, qui est aussi un pays d’immigration, connaît bien ce problème. Il y a des régulations ; nos pays accueillent la main d’œuvre étrangère. Ils doivent demeurés ouverts. C’est leurs intérêts, mais ils sont ouverts selon des règles. Je crois donc que la régularisation des sans-papiers n’est pas forcément la bonne solution pour régler ces problèmes. Parce qu’elle ne peut qu’encourager, par la suite, cette immigration incontrôlée.
A sa demande, le Rwanda vient d’être admis comme membre du Commonwealth. Comment la France accueille-t-elle cette démarche qui vise clairement à lui tourner le dos ?
Des pays appartiennent à la fois l’espace francophone et au Commonwealth. Il n’y a pas d’exclusion à cet égard. J’observe aussi, et vous l’avez noté, que la France et le Rwanda viennent de rétablir leurs relations diplomatiques, il y a quelques jours. C’est un signe très encourageant.
Excellence, il y a eu un référendum en Suisse qui a donné un résultat de 57% l’initiative de la droite française qui sont contre la construction des minarets. Faut-il craindre que d’autres pays européens ne suivent leur exemple ?
Les choses ne sont pas comparables. Nous avons en France une communauté musulmane extrêmement importante. Les premiers minarets sont apparus en France en 1930. On sait qu’il y en a très peu en Suisse. Les problèmes sont donc différents et comme je le disais tout à l’heure, c’est dans le dialogue des cultures, des religions, des civilisations que les pays et les peuples peuvent progresser.
L’exclusion est une très mauvaise chose. Les Suisses prennent leurs responsabilités selon les problèmes qui sont les leurs.
Mais Excellence, on a appris ce matin qu’au moins 40 % des Français ne souhaiteraient plus de construction de mosquée en France…
Je ne sais pas ce que veut dire ce type de sondage. J’observe que lorsqu’il y a une communauté qui a des croyances religieuses, elle doit dans un pays démocratique respectueux de la liberté de pensée permettre l’organisation de ce culte dans de bonnes conditions.
Je crois que rien n’est pire que de voir des mosquées sauvages comme on l’a vu à certains endroits ou comme à certaines époques dans notre histoire on a vu des temples protestants ou des églises catholiques clandestines. On n’est plus à l’époque des catacombes et que la liberté d’expression de ses convictions culturelles ou religieuses fait partie des droits de l’homme.
Propos recueillis par Ernest Aka Simon et Cyprien Tiessé