A l`Elysée, la tendance est sûrement à la saine appréciation de la situation socio-politique ivoirienne, avec le coup de fil de Sarkozy à Gbagbo.Paris ne voudrait peut-être plus se comporter en parti d`opposition dans la crise ivoirienne. C`est pourquoi, après avoir soutenu à bout de bras, une opposition qui ne pèse rien devant Gbagbo, elle veut maintenant jouer la carte de l`apaisement. Sûrement que là-bas, ils ont compris qu`il est mieux d`avoir Gbagbo avec soi que de l`avoir contre soi. En fait, les temps changent. Et Sarkozy sait bien que dans les relations internationales, les Etats n`ont pas d`amis, mais des intérêts. A Ouaga, avant la réunion du Cpc, le Président français s`est donc donné du plaisir à appeler le chef de l`Etat ivoirien. Pour le féliciter pour les avancées dans le processus de sortie en Côte d`Ivoire. Ce n`est pas un rêve. Mais bien la réalité. Et Paris heureuse de la longue conversation qu`elle a eue avec Gbagbo, met en branle tout son réseau mondial d`information, à savoir l`Afp et bien d`autres médias internationaux qui dépendent de son pouvoir. Ce n`est plus à Abidjan qu`on jubile, mais bien du côté de la Seine. En un laps de temps, la France se rend compte qu`il y a eu des avancées dans le processus de paix. Alors qu`il n`y a pas longtemps que Joyandet, le secrétaire d`Etat à la coopération, disait qu`il n`y a jamais eu de liste électorale parfaite. Partant de ce fait, la Côte d`Ivoire pouvait aller aux élections. Après cette sortie de route, l`homme s`est vu obligé de nuancer ses propos, en mettant balle à terre. Avant lui, Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, s`est cru obligé de s`inviter maladroitement dans la crise ivoirienne, lors d`un de ses voyages à Dakar. Même le patron de l`Elysée, Sarkozy, s`est permis de heurter directement son homologue ivoirien. En confiant qu`il fait " des promesses fallacieuses. " Parce qu`à Paris, on refusait de voir la réalité en face. En embouchant le discours de l`opposition qui consiste à dire que Gbagbo ne veut pas aller aux élections. L`argument tout trouvé, c`est qu`il ne veut pas quitter le pouvoir. Et comme du côté de l`Hexagone, tout ce qui dépeint Gbagbo en noir est pris pour parole d`Evangile, tout a été avalé. Puis il y a eu l`effet des sondages qui à plusieurs reprises donnent Gbagbo gagnant, loin devant Bédié et Ouattara. Et même ceux commandités par l`opposition le place loin en tête. Evidemment, un tel homme ne peut pas refuser d`aller aux élections pour légitimer son pouvoir. Comme le temps sait faire son effet, Paris a finalement compris que les retards constatés dans le processus ne sont pas du fait du pouvoir en place. Mais bien des difficultés que rencontrent les structures impliquées dans l`organisation des élections. Sarkozy qui semble avoir compris le dossier ivoirien, change même de lunettes pour regarder son homologue ivoirien. D`abord, il demande à Ouattara qui prétend être son ami, de s`allier au potentiel vainqueur de la présidentielle. Puisqu`il est clair qu`il ne peut pas remporter une élection présidentielle en Côte d`Ivoire. De deux, Il dégomme Bruno Joubert, l`un de ses conseillers qui dans la crise ivoirienne, le conduisait tout droit dans le mur. A la vérité, dans le bourbier ivoirien, Paris esseulé à l`échelle internationale dans les discours anti-Gbagbo veut jouer la carte de l`apaisement. A l`Onu. La France ne peut plus se permettre ce qu`elle veut. Elle ne peut plus aussi manipuler les organisations africaines comme l`Ua et la Cedeao.
Guéhi Brence
Guéhi Brence