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Politique Publié le mardi 8 décembre 2009 | L’expression

Gestion du contentieux sur la liste provisoire : Gbagbo pousse les greffiers à la grève

De sérieuses menaces pèsent sur la gestion du contentieux sur la liste électorale provisoire avec la grève des greffiers qui paralyse les tribunaux.


Aucun acte administratif comme le certificat de nationalité ne peut s’établir en ce moment dans les tribunaux parce que les greffiers observent une grève illimitée. La faitière judiciaire dirigée par Kamagaté Ali, qui regroupe cinq syndicats de greffiers a entamé hier sa grève après avoir déposé un préavis. Quant au collectif autonome des syndicats des greffiers de Côte d’Ivoire de Dakoury Roger, depuis plus d’une semaine, il a arrêté de travailler sans aucune forme de procès. Les tribunaux sont donc totalement paralysés sur l’ensemble du territoire national. La raison de la colère des auxiliaires de justice tient en une seule ligne : ceux-ci sont fatigués d’attendre Laurent Gbagbo qui ne signe pas le décret d’application de leur nouveau statut dont l’ordonnance a été signée depuis février 2008.

Or pour la gestion du contentieux sur la liste électorale provisoire, les 1.033.000 personnes ont besoin de papier établis par la justice pour se rendre dans les 415 centres ouverts aux fins recevoir les réclamations. Les personnes inscrites sur la fameuse liste flottante ont 38 jours pour vider le contentieux. Au terme de la sixième réunion du Cadre permanent de concertation(Cpc) qui a eu lieu à Ouagadougou, il n’y a que ce mois de décembre qui est consacré à la gestion du contentieux puisqu’en janvier 2010, on passe à la « production et publication de la liste définitive , des listes d’émargement par bureau de vote ainsi que des cartes d’électeurs et des cartes nationales d’identité ».

Pourquoi, le chef de l’Etat tarde à signer « ce petit papier » alors que la grève des greffiers risque de chambouler le chronogramme qui doit permettre d’organiser les élections fin février–début mars ? « Ce sont là, des manœuvres pour retarder le processus. La démarche est d’autant plus suspecte que ce ne sont que 350 personnes qui sont concernées par cette situation et le statut que nous réclamons est presque similaire à celui des enseignants », a tranché sous le couvert de l’anonymat un des grévistes que nous avons rencontré au palais de justice, vendredi. De sources concordantes, au cours d’une rencontre entre les greffiers, le ministre de la Justice et Laurent Gbagbo à la veille de la tabaski le 26 novembre, ce dernier a estimé que s’il apposait sa signature au bas du papier portant nouveau statut des greffiers, les magistrats ne seraient pas contents.

Dimanche, une autre rencontre a eu lieu entre le chef de l’Etat et les ministres concernées par cette affaire, à savoir le ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de la Justice et celui de la Fonction publique. Grande a été la surprise de constater que le ministre de la Fonction publique Hubert Oulaye, qui a été associé à toutes les négociations depuis 2008, demande encore une fois à réétudier le dossier des greffiers.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, qui a signé tous les documents préparatoires sur le statut des greffiers, lui, indique qu’il a paraphé ce papier sous la pression du cabinet du Premier ministre Guillaume Soro. Pour la grande communauté des greffiers, ce jeu entre Gbagbo et ses ministres est de la poudre aux yeux, des manœuvres savamment organisées pour pousser les greffiers à durcir leur mouvement pour les besoins de la cause : ne pas aller vite, vite, vite aux élections.

Traoré M. Ahmed
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