A l’instar de toutes les villes sous contrôle des Forces armées des Forces Nouvelles, l’entrée et la sortie de Bouaké sont soumises à un droit de péage. Le non- respect de cette procédure entraîne d’office des conséquences fâcheuses pour la personne qui s’y oppose. M. Loukou Kouamé, instituteur de son état à Tchélèkro, village situé sur l’axe Bouaké-Béoumi, en a fait les frais. Les faits remontent au mardi 1er décembre 2009. M. Loukou Kouamé, pour se rendre à son service, doit franchir chaque jour le corridor ouest installé sur l’axe Bouaké-Béoumi. Ce jour là, en route pour Bouaké après les cours du matin, il sera, comme à l’accoutumée, soumis au contrôle de routine des éléments des forces nouvelles. S’il s’y soumet sans broncher en présentant sa carte professionnelle, il refusera par contre de payer le droit de péage de midi, prétextant qu’il n’allait pas passer tout son temps à donner de l’argent avant de pouvoir se rendre au travail ou à la maison. Ces propos n’ont pas été du goût des militaires de service qui se sont rués sur lui, lui faisant passer un très mauvais quart d’heure. Après quoi il sera déshabillé et forcé de s’asseoir à même le sol afin de servir d’exemple à tous ceux qui seraient tentés de s’opposer au droit de péage. Il n’aura son salut qu’à des collègues et amis de passage audit corridor qui alerteront son inspecteur. Tiré des griffes de ses bourreaux par ce dernier, il sera conduit au centre de santé le plus proche afin de recevoir les premiers soins que nécessitait son état de santé (il saignait des oreilles et des narines). Correspondance particulière de Nyck St. Val.
Société Publié le mardi 8 décembre 2009 | Notre Voie