S'il vous vient à l'idée ces jours-ci de faire un petit tour à Man dans la capitale de la région des Montagnes, prenez le soin de faire tous vos vaccins avant de prendre cette destination. Ne souriez pas et surtout ne croyez pas à une plaisanterie de notre part. Autre précaution, débarrassez-vous de tous vos vêtements blancs à moins que vous nourrissiez le secret espoir de les teindre en rouge sans bourse délier. A la vérité, les populations de cette cité sont à plaindre depuis deux ou trois semaines avec l'arrivée de l'harmattan et son vent sec. La ville s'est parée de rouge, un rouge poussière qui n'épargne personne. Cette poussière involontairement inhalée à longueur de journée n'est pas sans conséquences sur la santé des populations. Pour une fois, partisans et adversaires de Laurent Gbagbo font chorus pour réclamer au grand woody de tenir sa promesse d'offrir au moins cinq kilomètres de goudron à Man au lieu des 25 demandés par le maire Albert Flindé. Les jeunes de la commune avaient obtenu au forceps cette promesse de cinq kilomètres de goudron à Laurent Gbagbo lors de sa récente visite d'Etat dans la région des Montagnes. Mais après cet exploit, rien ne pointait vraiment à l'horizon pour laisser penser que le goudron ferait enfin son retour à Man. Les plus optimistes avaient cessé de rêver. Avec l'harmattan, c'est presque des supplications à l'endroit du tout puissant woody que le tout Man lui adresse. Avant le chemin de fer, avant le pont reliant Kouibly à Odienné, avant l'université de Man, etc…, Man aura-t-il ses cinq petits kilomètres de goudron pour rester en bonne santé ?
THERESA DIE
THERESA DIE