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Politique Publié le mercredi 9 décembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Auguste Sévérin Miremont (secrétaire permanent de la Cei) à propos du dépôt des candidatures et de la présidentielle - “Nous pourrons tenir cette fois le délai prescrit… Je ne peux pas garantir le décaissement des fonds par l`Etat”

Ancien ministre de la communication, Auguste Miremont est l'actuel secrétaire permanent de la Cei. Dans cette interview, il revient sur la période de dépôt des candidatures pour l'élection présidentielle. Il se prononce également sur la période pour l'organisation de ladite élection.

Monsieur le ministre, en votre qualité de secrétaire permanent de la Commission électorale indépendante (Cei), vous avez eu l'honneur de recevoir tous les citoyens qui sont venus déposer leurs dossiers de candidature à la présidentielle. Quel sentiment vous a animé à cette période de réception desdites candidatures ?
C'est le même sentiment de fierté que j'ai eu à avoir été désigné par mon parti politique (Ndlr : Udpci) pour le représenter au sein de la Commission électorale indépendante. C'est le même sentiment de fierté aussi d'avoir été élu comme secrétaire permanent. Et dans ces fonctions-là, de jouer pleinement mon rôle. Donc c'est le même sentiment de fierté et puis d'abnégation qui me conduit aussi dans l'exercice de mes fonctions comme d'ailleurs tous les collègues parce que ce que nous voulons c'est amener la Côte d'Ivoire à sortir de la crise et on attend de nous des élections transparentes. Donc j'ai été très fier de recevoir ces candidats parmi lesquels il y a ceux que l'on connaît comme le président Gbagbo, comme le Premier ministre Alassane Ouattara, comme le président Bédié et puis d'autres candidats comme les candidatures des ministres Anaky, Mabri et Wodié. Et d'autres qui sont peut-être plus modestes. Adama Dahico, avec lequel nous avons bien rigolé. Tout cela participe du jeu démocratique et nous sommes heureux d'y participer.

Quels ont été les moments difficiles de cette période de dépôt de candidatures ?
Disons que nous étions quand même sur les nerfs. Nous vivions une période de stress puisqu'il fallait faire en sorte que les critères et les documents que nous réclamions collent à la loi. Il y a eu beaucoup d'interférences mais nous avons maintenu le cap jusqu'au dépôt des dossiers au Conseil constitutionnel. Et puis il y avait aussi le fait que nous étions, trois jours par semaine quand même d'astreinte pour pouvoir permettre aux candidats de déposer leurs dossiers. Donc il y avait peut-être l'importance de la tâche qui jouait également sur nos nerfs. Nous avons travaillé dans le stress.

Vous avez eu des moments de stress. Y a-t-il eu des candidats qui vous ont créé quelques problèmes ?
Non, absolument aucun. Puisque de toutes les façons, quand nous les recevions, ou ils étaient en règle, ou ils ne l'étaient pas. Nous leur signalions uniquement que leur dossier était prêt. Et nous les transmettions au Conseil constitutionnel si le dossier n'était pas prêt, nous leur disions ce qui manquait et puis nous leur donnions le délai nécessaire. Au bout de ce délai, si le dossier n'était pas toujours complet, nous le transmettions quand même, quitte au Conseil constitutionnel à jouer son rôle, ce qui il a fait d'ailleurs.

Quel est votre état d'esprit aujourd'hui après le dernier Cpc qui a fixé la période fin février, début mars pour la tenue de l'élection présidentielle ?
Vous avez bien dit, ce n'est qu'une période qui a été élaborée. Et c'est seule la Commission électorale indépendante qui fixera la date. On a seulement donné les périodes qui nous attendent, les étapes qui nous séparent des élections. Ecoutez, en tant qu'Ivoirien, je suis heureux et fier que les choses se passent dans le calme, dans la paix, dans la compréhension. D'aucuns auraient pu prendre le prétexte que les élections n'aient pas eu lieu à la date indiquée pour appuyer leur indignation. Même si certains l'ont fait, c'est quand même dans un certain ordre, patriotique disons.

L'opération "Wourou fatô" par exemple?
Oui par exemple, mais qui n'a pas débordé et qui n'a pas créé le désordre dans le pays. Donc je dirais que cela nous permet de travailler dans la sérénité mais avec le sentiment que les Ivoiriens attendent beaucoup de nous et attendent que les choses se passent rapidement.

Croyez-vous au respect de cette période pour aller aux élections. La Cei sera-t-elle en mesure de donner une date précise dans cette même période ?
Oui, parce que regardez par exemple la période du contentieux des réclamations qui semblait être la période la plus ardue. Là, les choses se passent autant que faire se peut vraiment dans le calme. Les Ivoiriens ayant compris qu'on n'avait pas besoin de se bagarrer pour cela. Mes collègues qui étaient sur le terrain en reviennent après 20 jours pour pouvoir régler les différents problèmes. Donc non, je crois que nous pourrons tenir cette fois le délai prescrit d'autant plus que la première fois a été pour nous une expérience. Nous savons qu'il ne faut pas nous bloquer dans des délais très précis qui pourraient nous conduire à d'autres problèmes. Nous nous adaptons aux réalités du terrain. C'est avec ça que nous ferons les opérations nécessaires.

La Cei propose la date de l'élection présidentielle. C'est le président Gbagbo qui signe. Ne redoutez-vous pas qu'il ne signe pas et que cela conduise à un 7ème Cpc ?
Le président Gbagbo, jusqu'à présent ainsi que le Premier ministre, n'ont jamais fait d'obstacle aux propositions que nous donnons. A partir du moment où ils sont convaincus de la justesse de nos propositions, le Premier ministre, à qui nous proposons ces dates, avec qui nous discutons de la date arrêtée par la commission centrale de la Cei, l'a proposée au Chef de l'Etat qui, avec le président de la Cei essaye de comprendre tous les aspects, tous les tenants et aboutissants et puis ensuite proposé cette date au gouvernement. Et le président de la République signe le décret. Il n'a jamais fait opposition aux propositions de la Cei en ce qui concerne nos prérogatives.

Au dernier Cpc, il a été décidé d'un décaissement au niveau du gouvernement le 15 décembre pour permettre à la Cei de travailler. Un autre décaissement est prévu pour le 15 janvier. Etes-vous sûr que vous aurez l'argent ? Avez-vous eu l'assurance du gouvernement?
Je ne peux pas être sûr d'une chose qui ne m'appartient pas. C'est le gouvernement qui doit décaisser. Nous, nous prenons acte de l'assurance qui a été donnée au niveau de la communauté internationale. C'est le Cpc qui, dans un communiqué final, nous a garanti ces différents décaissements, comme les précédents. Donc nous attendons, nous sommes confiants comme nous l'avons toujours été. Vous dire donc que je vous garantis cela, je ne peux le faire parce que le décaissement vient de quelque part.
Interview réalisée
par Diarrassouba Sory et Liah Ignace

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