Les conséquences des mouvements de grève des greffiers et des personnels des sous-préfectures sont incommensurables pour de nombreux pétitionnaires à Bouaflé. Le département compte à lui seul quelque 18000 cas litigieux. Principalement, des personnes que la Cei a classées dans la catégorie C3. Elles doivent verser à leurs dossiers, soit un certificat de nationalité, soit un certificat d’individualité, ou un extrait d’acte de naissance. Les deux premiers documents cités se produisent à la justice. A Bouaflé, la majorité des personnes recalées parmi les populations naturalisées doivent obligatoirement accompagner leur dossier de réclamation avec un certificat d’individualité et de nationalité. «Nous avons l’impression qu’on laisse faire ces grèves pour perturber le processus électoral», se lamentait, hier, un responsable local de parti politique. «Sans la justice, tout ceci est bloqué et c’est sûr que ces personnes ne pourront pas prendre part aux scrutins», a-t-il poursuivi. Rien que dans les trois villages des ressortissants burkinabés, où l’on enregistre le gros lot de personnes naturalisées à Bouaflé, quelques 400 pétitionnaires sont concernées. Autres catégories de personnes directement frappées par ces kyrielles de grèves, les populations vivant en sous-préfecture. «Je dois braver les coupeurs de route sur 35 kilomètres pour me rendre en ville, la sous-préfecture est fermée pour, dit-on, cause de grève. Je dois joindre un extrait d’acte de naissance à ma réclamation. Cela fait trois semaines que je défile. Je n’en peux plus ! Qu’ils gardent leurs papiers», explique Kouadio Ruffin, natif de Diacohou- sud. Selon une source proche de la Cei locale, le nombre total de cas litigieux dans toute la sous-préfecture de Bouaflé, l’une des plus vastes du pays, s’élève à plus de 3000. «C’est certain que ces personnes ne seront pas pris en compte», avertit notre source.
Inza D. Kader
Correspondant régional
Inza D. Kader
Correspondant régional