Le dernier CPC (Cadre Permanent de Concertation) qui a eu lieu le jeudi 03 décembre dernier, vient de fixer une période pour la tenue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Maintes fois reportée, cette nouvelle date semble réjouir la classe politique ivoirienne notamment les partis de l’opposition. Pour les partisans de Bédié et de Ouattara, c’est une victoire que viennent d’arracher leurs leaders au camp présidentiel. On se demande bien ce qui réjouit tant l’opposition quand on sait que ce n’est pas la première fois que le Cpc arrête une date sans que cela ne soit respectée. Pour la date du 29 novembre dernier, les Ivoiriens se souviennent que le président du Rdr, Alassane Ouattara avait déclaré que cette date n’était pas négociable tout en rassurant ces militants que les élections auront bel et bien lieu ce jour là. Le président du Pdci, Henri Konan Bédié, pour sa part avait déclaré qu’il ne transigerait pas sur cette date. Cependant, ils n’ont rien pu faire pour éviter ce sixième report des élections pourtant fixées par le Cpc. Aujourd’hui, la dernière réunion qui a eu lieu à Ouagadougou ne donne même pas une date précise mais une période à laquelle pourrait se tenir le premier tour de l’élection présidentielle. Là encore, Alassane Ouattara revient à la charge pour affirmer que cette fois, cette période ne sera pas reportée. Faut-il y croire ? Qu’est-ce qui lui donne une telle assurance ? L’opposition a-t-elle trouvé la potion pour forcer la main à Gbagbo afin que cette date soit respectée ? Autant de questions que se posent les ivoiriens. Car l’opposition a fini par les habituer à de grands discours sans pour autant réussir à faire respecter le chronogramme défini pour les élections. Ce qui sans doute a fini par convaincre Gbagbo qu’il n’a pas d’adversaire, qu’ «il n’y a rien en face ». Le candidat de la mouvance présidentielle devenant ainsi le seul maître du jeu politique. Il conduit le processus électoral à sa guise sans en être inquiété. Pour ridiculiser ses adversaires, Laurent Gbagbo va jusqu’à déclarer qu’il n’est pas fatigué de signer les décrets pour fixer les dates des élections. Comme pour leur dire certainement que sa signature ne vaut rien et que les élections se tiendront si et seulement s’il le souhaitait. A cette allure, il ne serait pas étonnant de s’attendre à un septième report de la date des élections en Côte d’Ivoire. A moins que pour cette fois, l’opposition ait obtenu une garantie. Ce qui n’est pas évident. Ou, elle a trouvé une solution pour faire fléchir Gbagbo. Mais là encore, attendons de voir.
Lance Touré
lancetoure2006@yahoo.fr
Lance Touré
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