Le premier tour de la présidentielle ayant été fixé dans la période de fin février début mars par la dernière Cpc, les quatorze candidats et leurs états-majors affûtent les armes pour les campagnes. L’enjeu de ces campagnes c’est d’arriver à appâter les ivoiriens à travers un programme réaliste et convaincant. C’est justement à ce niveau que le président sortant, Laurent Gbagbo est en très mauvaise posture. Dans l’ordre normal des choses le candidat du Fpi devait porter en bandoulière le bilan de ses neuf ans de règne à la tête de la Côte d’Ivoire. Mais malheureusement, le bilan de Laurent Gbagbo est très mauvais, on dirait même catastrophique. Il le sait et n’en est pas fier. C’est pourquoi pendant toutes ses tournées dites d’Etat mais aux relents de campagne, le chef des frontistes n’a jamais daigné prononcer une seule virgule sur ce bilan. Le fils de pauvre qui allait à l’école à pieds nus sait que les ivoiriens vivent au seuil de la misère. L’Amu annoncée à coups de tambours et trompettes est restée un leurre. La nouvelle école sous le régime des enseignants a pris des allures cauchemardesques avec ses interminables grèves et des résultats catastrophiques. La paix est devenue un lointain souvenir laissant la place à une recrudescence du banditisme et de la criminalité. La démocratie a reculé de plusieurs années et l’ivoirien a complètement perdu le reflexe du vote sous Laurent Gbagbo. L’économie, l’une des fiertés nationales est dans l’agonie. La Côte d’Ivoire, en moins de dix ans a chuté de son piédestal pour se retrouver dans l’enfer des pays pauvres très endettés (Ppte). Avec un tel bilan, celui qui disait détenir la panacée pour hisser la Côte d’Ivoire au rang des grandes nations de notre planète est devenu aphone. Il ne veut non plus faire dans des promesses car il sait que ses concitoyens ont de la mémoire. Ils ont encore à l’esprit toutes ces nombreuses promesses faites en 2000 et dont aucune n’a connu un début de réalisation. C’est pourquoi en lieu et place des vraies campagnes, Gbagbo les déguise en des tournées dites d’Etat. Parce qu’il n’a rien à dire, parce qu’il n’a rien à proposer aux ivoiriens. Tel un mauvais nageur jeté à l’eau, Gbagbo pose des actes que le plus simple des ivoiriens s’explique difficilement. A quoi répond la signature d’un pacte avec les jeunes à Yopougon ? Gbagbo a été surpris par la jeunesse ivoirienne de ruser avec elle. C’est parce que l’époux de Ehivet n’a rien à proposer aux ivoiriens contrairement aux autres candidats prêts sur ce plan et qui restent sûrs qu’il ne veut pas d’élection en Eburnie. Nous le savons. Alors si Gbagbo n’a pas de programme pour gouverner la Côte d’Ivoire, Konan Bédié, Ado et les autres en ont pour sauver ce pays du gouffre. Quand on n’a plus de souffle il faut arrêter la course.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha