Report de la Présidentielle : Trois mois pour pomper les derniers sous

Ouf ! Ont-ils certainement lâché de joie, ces citoyens qui avaient souhaité au plus profond d’eux mêmes que la Présidentielle ivoirienne soit une fois de plus reportée. Ouf ! Enfin ! Tout dépendant de la dose d’anxiété ou d’impatience qui les torturait à cause des usufruits qu’ils ont toujours tirés des incessants rebondissements de la crise ivoirienne. C’est que depuis 2002 et au dam de l’économie sous-régionale qui en pâtit, des milliers de personnes d’ici et d’ailleurs n’ont de raison de vivre que par rapport à la crise ivoirienne, dont l’existence et surtout la pérennisation leur donne du travail… donc des revenus. Le dernier CPC de Ouaga vient de leur donner trois mois supplémentaires pendant lesquels, certains pomperont jusqu’au dernier des sous qu’ils ont à gérer. Avec la hantise de ne plus être là où ils sont présentement, ces derniers mettront fin à leurs taches officielles nécessitant des dépenses régulières, à moins de s’adonner purement et simplement à de la surfacturation. Les grands commis de la République, prometteurs d’entreprises prête-noms accéléreront les commandes fictives et surévaluées. Les derniers frères, neveux, cousins et amis seront vite casés même s’il n’y a pas de tache à effectuer, l’important étant d’émarger sur le dos de la Princesse, large à souhait. En un mot comme en cent, les gens peu soucieux de l’avenir économique et financier de la Côte d’Ivoire, ne manqueront pas d’imagination pour détourner une partie du budget national dont ils ont la charge. Le ministre de l’Economie et des Finances ainsi que les inspecteurs qui pillulent dans l’Administration ivoirienne doivent donc redoubler de vigilance. Le cordon ombilical liant la Côte d’Ivoire et la communauté financière internationale tient raide, grâce au tandem Gbagbo-Diby et le maestria de l’Administration financière nationale. Ce lien ne doit en aucun cas être fragilisé, par les actes peu scrupuleux de qui que ce soit, rien qu’à cause du développement durable dépendant de l’atteinte du point d’achèvement.

Franck Boyo