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Politique Publié le samedi 26 décembre 2009 | Le Temps

Election présidentielle en Cote d`Ivoire : Les derniers verrous à faire sauter

A quelques jours de la fin de l'étape du traitement du contentieux électoral, la commission électorale indépendante semble être tout près du but. Et pourtant, quelques écueils en suspend risquent de plomber tout le processus.

En recevant un chèque de 180 millions de Fcfa de la part du comité national de soutien aux forces de la réunification, le Conasfor, le ministre de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, Moussa Dosso, a loué l'esprit civique des initiateurs du Conasfor pour leur soutien à la paix. Au-delà de ce don, se pose l'épineuse question du financement de la sortie de crise. Le gouvernement ivoirien et la Cei qui affichent une farouche volonté de sortir rapidement de la crise par la tenue de l’élection présidentielle, sont souvent atomisés par la rareté de moyens financiers. Les charges de l'Etat étant uniquement supportées par 40% du territoire depuis le 19 septembre 2002. Pour permettre à l'Etat de retrouver la plénitude de toutes ses ressources, l'Accord politique de Ouaga a prévu, dans le cadre global du processus de sortie de crise, le redéploiement de toute l'administration, notamment les régies financières dans les zones anciennement tenues par les ex-rebelles. Deux ans après la signature d'Ouaga, l'unicité des caisses de l'Etat est loin d'être une réalité.

Unicité des caisses de l'Etat, un sésame

Le Président Laurent Gbagbo a toujours soutenu que la Côte d'Ivoire est un pays solide. Et cette solidité repose sur l'immensité et la diversité de ses ressources. En 2000, les Ivoiriens ont pu expérimenter cela par l'élaboration d'un budget dit " sécurisé ". Un budget concocté essentiellement avec les ressources propres du pays. La Côte d'Ivoire est capable de financer ses projets de développement. On pouvait encore compter sur les recettes douanières et celles tirées des impôts sur tout le territoire national. Aujourd'hui, du fait de la guerre, l'Etat perd une partie de ses ressources financières. Toutes les activités économiques dans les zones centre nord et ouest sont sous la trésorerie des Forces nouvelles. Selon les statistiques du ministère de l'Economie et des finances, ce sont plus de 50 milliards de Fcfa qui échappent au contrôle du trésor public ivoirien. Au titre des recouvrements fiscaux et douaniers par an. Ce qui veut dire que depuis 2002, l'Etat a perdu 350 milliards de Fcfa. La Côte d'Ivoire, au titre du Droit unique de sortie (Dus) sur la commercialisation du binôme café-cacao, selon une enquête de Human Right, perd 70 milliards de Fcfa à chaque traite. La zone de Vavoua et de Man représente 20% de la production nationale. Ce sont donc plus de 110 milliards qui prennent la direction des caisses des hommes de Soro. Véritables mannes financières pour les com'zones qui refusent d'appliquer les résolutions consensuelles arrêtées à Ouaga. Cet argent pouvait servir à financer les différentes étapes cruciales du processus qui demandent beaucoup de moyens. Notamment le déploiement et l'équipement du Centre de commandement intégré (Cci) et l'encasernement des ex-rebelles, deux mois avant la tenue du premier tour de la présidentielle. Le ministre Moussa Dosso à qui le Conasfor a remis un chèque de 180 millions de Fcfa pour équiper le Cci, en sa qualité de financier des Forces nouvelles, ne devrait pas avoir besoin du soutien du Conasfor si lui et ses " collecteurs de fonds " s'inscrivaient résolument dans l'esprit de Ouaga en ouvrant leurs zones à l'autorité financière de l'Etat. La Côte d'Ivoire a les moyens pour financer le processus de sortie de crise. Pourvu qu'elle recouvre la totalité de ses ressources financières et économiques. On ne peut pas continuer de bénéficier des largesses de l'Etat et prendre en otage une partie des richesses du pays.

L'encasernement

Au dernier Cadre permanent de concertation (Cpc), le problème de l'encasernement des ex-rebelles n'a pas été évoqué. Et pourtant, cette étape est inscrite en lettre d'or dans le 4e accord complémentaire de Ouaga. Il faut encaserner tous les ex- rebelles deux mois avant les élections.

Au moment où il est de plus en plus question de l'encasernement des ex-soldats de l'ex-rébellion, Shérif Ousmane, commandant de la zone de Bouaké, forme plus de 1000 éléments qu'il déverse dans les rues de la capitale du centre. Sur le terrain, les centres devant accueillir ces soldats sont presqu'inexistants. Le Cci qui devait piloter les opérations, n'a pas encore été déployé sur toutes les zones Cno. Le processus électoral risque d'être plombé si ces étapes très importantes dans la sortie de crise ne sont pas respectées.

Zéré de Mahi
gnolou06823266@yahoo.fr
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