A la veille des campagnes électorales, il y a une nouvelle ferveur dans la dynamique dans la création des mouvements et clubs de soutien. Mais à la vérité, beaucoup de ces structures sont souvent sous la coupole de ceux qu’elles sont sensées soutenir
Combien sont les mouvements et clubs de soutien qui gravitent autour des partis politiques et qui se proposent de faire la promotion du président du parti afin de faciliter son élection et/ou sa réélection ? La période électorale qui s’annonce constitue pour les leaders politiques, l’occasion de véhiculer leur projet de société et de séduire l’électorat. A contrario, c’est pour d’autres une période de traite où c’est la seule occasion de se remplir les poches en rançonnant tous les prétendants à un poste électif. Pour y parvenir, les techniques ne manquent pas. Le parrainage des activités socio-culturelles ou sportives, création de clubs de soutien, confection de tee-shirts ou d’autres gadgets de campagne, bref, c’est la seule période où on peut ‘‘manger’’ sur le dos des politiciens. Pour certains, si les clubs de soutien qui seront mis à rude épreuve pour mener la campagne sur le terrain ont des ambitions nobles, ils constituent pour d’autres des structures pour arnaquer les acteurs politiques. Dans les chapelles politiques, les clubs de soutien se comptent par dizaines, voire par centaines surtout dans le camp des trois poids lourds de la politique ivoirienne : le Pdci Rda, le Fpi, le Rdr et même chez certains candidats indépendants. Avant les campagnes électorales, il importe de se pencher sur les relations entre clubs de soutien et leaders politiques. Qui soutient qui ?
Typologie des clubs de soutien
On peut le dire, les Ivoiriens ont l’imagination très fertile quand il s’agit de trouver leur ‘‘mangement’’ avec les acteurs politiques. C’est sous le pouvoir Bédié que le phénomène a connu ses heures de gloire. Autour de N’Zuéba, les mouvements de soutien ont poussé comme des champignons en saison des pluies. Le Cercle national Bédié (Cnb) de Pierre Yagni N’Da, Bédié Ambikô de Balla Kéïta, pour ne citer que les plus médiatiques faisaient la pluie et le beau temps avec le coup de pouce du Sphinx de Daoukro. « Laissez fleurir les mille fleurs », ne cessait de rappeler Bédié à l’endroit des militants Pdci qui s’inquiétaient de la montée en puissance des clubs de soutien au détriment des structures formelles du parti doyen. Avec l’arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir, l’on avait cru que les Ivoiriens allaient tourner le dos à cette nouvelle forme de faire la politique. Surtout qu’au début de son mandat, le président Gbagbo avait juré, la main sur le cœur, qu’il est opposé à la création des clubs de soutien. Erreur! Sous la refondation, le phénomène s’est amplifié, parce qu’il nourrit ses auteurs. L’ancien président Henri Konan Bédié est mieux placé pour dire ce que les milles fleurs ont fait quand son pouvoir a vacillé le 24 décembre 1999. Au moment où il avait le plus besoin de leur soutien, ils étaient aux abonnés absents. « Les fleurs ont fané », reconnaît sur un ton moqueur un militant du Pdci. Le cercle de Pierre Yagni N’Da s’est brisé quand Balla et son groupe fuyaient le bateau en perdition. Thierry Légré et son Cercle Alassane Dramane Ouattara (Cado) n’ont pas fait mieux. Quand les ennuis de l’ancien Premier ministre d’Houphouët ont commencé, le fondateur du Cado a fait ses valises pour une nouvelle alliance avec la refondation au pouvoir. Car il y avait à manger et à boire à gogo dans le camp du nouveau régime. Aujourd’hui, mouvements et clubs de soutien se suivent et se ressemblent. En novembre 2007, au cours d’une rencontre entre les structures du monde associatif et le leader des républicains, Mme Coulibaly Yao Madiara, secrétaire national chargée des Ong a révélé qu’il y avait au total 168 mouvements enregistrés pour la cause du ‘‘Brave tchê’’, dont 64 Ong et 98 clubs de soutien. Le Pdci Rda en dénombre environ 300 mouvements et clubs de soutien à N’Zuéba. Au cours d’un forum littéraire, un panéliste a révélé que Laurent Gbagbo totalise, à lui seul, 817 clubs de soutien !
Le règne de la ‘‘mangércratie’’
Le Mouvement J’aime Gbagbo (Mjg) de Touré Al Moustapha, 2 millions de filles pour Gbagbo d’Henriette Adjoua Lagou, le Cap Urlg de Gervais Coulibaly sont quelques uns des mouvements qui, grâce à l’entregent de leurs fondateurs et leurs entrées au palais, sont les plus en vue. Le milieu artistique n’est pas en reste. Les ‘‘All stars pour Gbagbo’’ d’Angelo Kabila, les Artistes associés pour Gbagbo (2Ag) avec Bailly Spinto, l’Association des artistes baoulé pour Gbagbo (Assaba) de Tantie Oussou attendent que la campagne s’ouvre pour que commence leur traite. Pour Kady Bakayoko, présidente nationale des Amazones d’ADO, très active sur le terrain pour la victoire de leur champion, sa structure n’attend pas l’appui du président du Rdr pour mener ses activités. « C’est une structure créée par le Rfr pour mobiliser la jeunesse féminine. Au départ, c’est Kandia Camara qui nous finançait avec l’appui d’Hamed Bakayoko et d’Amadou Gon Coulibaly. Nous œuvrons pour l’arrivée de notre président au pouvoir et croyez-moi, nous n’avons jamais sollicité un quelconque financement du président Alassane Ouattara pour mener nos activités», indique-t-elle. D’autres clubs de soutien ont vu le jour dans la case des républicains: Les « ADO boys » et « ADO girls », les « Jeunes filles choco pour ADO », tous parrainés par les cadres du parti. Les noms des ministres Cissé Ibrahim Bacongo et Hamed Bakayoko reviennent régulièrement comme étant les principaux « bailleurs de fonds ». Les candidats indépendants, quant à eux, ne sont pas épargnés par la fièvre des clubs de soutien. Le douanier Gnamien Konan draine derrière lui une multitude de groupement dont les plus actives sont Les incontournables de Gnamien Konan de Mme Anda, la Jeunesse féminine pour Gnamien Konan avec Madeleine Kouakou et Génération Gnamien Konan (2GK) de Dr Kouamé. Au total, que ce soit dans l’opposition ou chez les partisans du parti au pouvoir, les clubs de soutien existent et font leur bonhomme de chemin. Clubs de soutiens/leaders politiques, c’est la politique du : « On te soutient, tu nous soutiens ».
Kra Bernard
Légende : Gbagbo, Bédié et ADO ont des clubs de soutien qu’ils soutiennent à leur tour.
Combien sont les mouvements et clubs de soutien qui gravitent autour des partis politiques et qui se proposent de faire la promotion du président du parti afin de faciliter son élection et/ou sa réélection ? La période électorale qui s’annonce constitue pour les leaders politiques, l’occasion de véhiculer leur projet de société et de séduire l’électorat. A contrario, c’est pour d’autres une période de traite où c’est la seule occasion de se remplir les poches en rançonnant tous les prétendants à un poste électif. Pour y parvenir, les techniques ne manquent pas. Le parrainage des activités socio-culturelles ou sportives, création de clubs de soutien, confection de tee-shirts ou d’autres gadgets de campagne, bref, c’est la seule période où on peut ‘‘manger’’ sur le dos des politiciens. Pour certains, si les clubs de soutien qui seront mis à rude épreuve pour mener la campagne sur le terrain ont des ambitions nobles, ils constituent pour d’autres des structures pour arnaquer les acteurs politiques. Dans les chapelles politiques, les clubs de soutien se comptent par dizaines, voire par centaines surtout dans le camp des trois poids lourds de la politique ivoirienne : le Pdci Rda, le Fpi, le Rdr et même chez certains candidats indépendants. Avant les campagnes électorales, il importe de se pencher sur les relations entre clubs de soutien et leaders politiques. Qui soutient qui ?
Typologie des clubs de soutien
On peut le dire, les Ivoiriens ont l’imagination très fertile quand il s’agit de trouver leur ‘‘mangement’’ avec les acteurs politiques. C’est sous le pouvoir Bédié que le phénomène a connu ses heures de gloire. Autour de N’Zuéba, les mouvements de soutien ont poussé comme des champignons en saison des pluies. Le Cercle national Bédié (Cnb) de Pierre Yagni N’Da, Bédié Ambikô de Balla Kéïta, pour ne citer que les plus médiatiques faisaient la pluie et le beau temps avec le coup de pouce du Sphinx de Daoukro. « Laissez fleurir les mille fleurs », ne cessait de rappeler Bédié à l’endroit des militants Pdci qui s’inquiétaient de la montée en puissance des clubs de soutien au détriment des structures formelles du parti doyen. Avec l’arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir, l’on avait cru que les Ivoiriens allaient tourner le dos à cette nouvelle forme de faire la politique. Surtout qu’au début de son mandat, le président Gbagbo avait juré, la main sur le cœur, qu’il est opposé à la création des clubs de soutien. Erreur! Sous la refondation, le phénomène s’est amplifié, parce qu’il nourrit ses auteurs. L’ancien président Henri Konan Bédié est mieux placé pour dire ce que les milles fleurs ont fait quand son pouvoir a vacillé le 24 décembre 1999. Au moment où il avait le plus besoin de leur soutien, ils étaient aux abonnés absents. « Les fleurs ont fané », reconnaît sur un ton moqueur un militant du Pdci. Le cercle de Pierre Yagni N’Da s’est brisé quand Balla et son groupe fuyaient le bateau en perdition. Thierry Légré et son Cercle Alassane Dramane Ouattara (Cado) n’ont pas fait mieux. Quand les ennuis de l’ancien Premier ministre d’Houphouët ont commencé, le fondateur du Cado a fait ses valises pour une nouvelle alliance avec la refondation au pouvoir. Car il y avait à manger et à boire à gogo dans le camp du nouveau régime. Aujourd’hui, mouvements et clubs de soutien se suivent et se ressemblent. En novembre 2007, au cours d’une rencontre entre les structures du monde associatif et le leader des républicains, Mme Coulibaly Yao Madiara, secrétaire national chargée des Ong a révélé qu’il y avait au total 168 mouvements enregistrés pour la cause du ‘‘Brave tchê’’, dont 64 Ong et 98 clubs de soutien. Le Pdci Rda en dénombre environ 300 mouvements et clubs de soutien à N’Zuéba. Au cours d’un forum littéraire, un panéliste a révélé que Laurent Gbagbo totalise, à lui seul, 817 clubs de soutien !
Le règne de la ‘‘mangércratie’’
Le Mouvement J’aime Gbagbo (Mjg) de Touré Al Moustapha, 2 millions de filles pour Gbagbo d’Henriette Adjoua Lagou, le Cap Urlg de Gervais Coulibaly sont quelques uns des mouvements qui, grâce à l’entregent de leurs fondateurs et leurs entrées au palais, sont les plus en vue. Le milieu artistique n’est pas en reste. Les ‘‘All stars pour Gbagbo’’ d’Angelo Kabila, les Artistes associés pour Gbagbo (2Ag) avec Bailly Spinto, l’Association des artistes baoulé pour Gbagbo (Assaba) de Tantie Oussou attendent que la campagne s’ouvre pour que commence leur traite. Pour Kady Bakayoko, présidente nationale des Amazones d’ADO, très active sur le terrain pour la victoire de leur champion, sa structure n’attend pas l’appui du président du Rdr pour mener ses activités. « C’est une structure créée par le Rfr pour mobiliser la jeunesse féminine. Au départ, c’est Kandia Camara qui nous finançait avec l’appui d’Hamed Bakayoko et d’Amadou Gon Coulibaly. Nous œuvrons pour l’arrivée de notre président au pouvoir et croyez-moi, nous n’avons jamais sollicité un quelconque financement du président Alassane Ouattara pour mener nos activités», indique-t-elle. D’autres clubs de soutien ont vu le jour dans la case des républicains: Les « ADO boys » et « ADO girls », les « Jeunes filles choco pour ADO », tous parrainés par les cadres du parti. Les noms des ministres Cissé Ibrahim Bacongo et Hamed Bakayoko reviennent régulièrement comme étant les principaux « bailleurs de fonds ». Les candidats indépendants, quant à eux, ne sont pas épargnés par la fièvre des clubs de soutien. Le douanier Gnamien Konan draine derrière lui une multitude de groupement dont les plus actives sont Les incontournables de Gnamien Konan de Mme Anda, la Jeunesse féminine pour Gnamien Konan avec Madeleine Kouakou et Génération Gnamien Konan (2GK) de Dr Kouamé. Au total, que ce soit dans l’opposition ou chez les partisans du parti au pouvoir, les clubs de soutien existent et font leur bonhomme de chemin. Clubs de soutiens/leaders politiques, c’est la politique du : « On te soutient, tu nous soutiens ».
Kra Bernard
Légende : Gbagbo, Bédié et ADO ont des clubs de soutien qu’ils soutiennent à leur tour.