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Politique Publié le mercredi 30 décembre 2009 | Le Patriote

evenements marquants de l’année 2009 - La candidature de Ouattara -L’aboutissement d’une longue et harassante lutte

S’il y a un fait qui a marqué le microcosme politique ivoirien en cette année 2009, c’est bien la validation de la candidature du docteur Alassane Dramane Ouattara par le Conseil constitutionnel. Que n’a-t-on pas entendu et vu dans ce pays au sujet de cette candidature ? Pour une simple candidature, les régimes qui se sont succédé après la mort du président Félix Houphouët-Boigny, ont mobilisé tout l’appareil d’Etat contre le mentor des Républicains. La justice a été actionnée contre l’unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny. On a inventé un concept qui se voulait au départ, selon ses auteurs, culturel pour servir les besoins de la cause : l’ivoirité. Mais dans la pratique, il s’est avéré dangereux pour la cohésion nationale. Non seulement ce concept a été utilisé pour écarter le président du RDR de la course à la présidence, mais en plus, on lui a donné forme dans notre loi fondamentale pour enlever, au président du RDR, tout espoir de briguer un jour le poste de président de la République. Les dispositions de l’article 35 de la Constitution ivoirienne ont été taillées sur mesure pour barrer la route du pouvoir à Alassane Dramane Ouattara. Laurent Gbagbo l’a avoué lors de son passage au Forum pour la réconciliation nationale en novembre 2001. « On a créé l’article 35 pour régler le cas Ouattara », avait-il révélé à cette occasion. Le RDR et ses militants se sont élevés contre cette injustice. La répression a été féroce. Parfois sauvage et aveugle. Plusieurs milliers de sympathisants et militants sont tombés. Le RDR a souffert. Son président doublement. Mais ni l’un ni l’autre n’a abdiqué. Le sang des innocents militants tombés sous les balles assassines du pouvoir commandaient de poursuivre le combat. Pour la liberté. Pour la dignité. La crise qui, au départ, visait une personne, est devenue une crise identitaire à l’échelle nationale. L’étincelle allumée par des parjures imprudents est devenue un incendie. Pour la première fois de l’Histoire de la Côte d’Ivoire, les armes ont tonné. Les Ivoiriens se sont entredéchirés. Les victimes sont comptées par centaines de milliers. La Côte d’Ivoire est balafrée et méconnaissable. Puis, interviennent les accords de Linas Marcoussis. Les négociations prennent plus d’un mois. Elles produisent un effet cathartique. On s’invective. On se parle. Finalement, on chante l’Abidjanaise à l’unisson. On se dit que la Côte d’Ivoire est sauvée. Que non ! Les vieux démons de la haine et de la division ont la peau dure. Marcoussis stagne. Tout est pratiquement à refaire. On sourit à son prochain, tout en ayant un couteau caché derrière le dos. Et surviennent les bombardements de novembre 2004. L’opération « Dignité » tourne court. Mais les victimes se comptent par centaines. Les accords de Pretoria, en 2005, essayent de recadrer les choses. Des compromis significatifs sont trouvés. Tous les signataires de Linas Marcoussis qui le souhaitent, peuvent désormais être candidats. Mais le processus piétinent par la faute du camp présidentiel. Pour la première fois de son Histoire, la Côte d’Ivoire n’a pas pu tenir l’élection présidentielle à la date constitutionnellement fixée. Entre-temps, le docteur Alassane Ouattara continue de prôner la réconciliation et la paix. Qui, pour lui, passent nécessairement par des élections libres et ouvertes à tous. On refuse de l’écouter. Comme toute réponse, le corps de sa mère est exhumé au cimetière de Williamsville où elle avait été inhumée. Le président du RDR, stoïque, encaisse le coup. Mais continue d’appeler à l’apaisement et à la réconciliation entre les Ivoiriens. Les audiences foraines se déroulent dans un contexte explosif. On frôle une fois de plus la guerre civile. Mais elles finissent par se tenir et s’achever. L’enrôlement suit. Avec son cortège de désagréments. Mais s’achève le 30 juin 2009. Jusqu’au 16 octobre 2009, les candidatures sont enregistrées à la Commission électorale indépendante. Celle du candidat du RDR à la prochaine élection figure en bonne position. Le lundi 12 octobre 2009, jour du dépôt de la candidature, se transforme en une fête populaire. Les militants et tous les inconditionnels de l’ancien directeur général adjoint du FMI n’ont pas voulu rater l’événement. Le jeudi 20 novembre 2009, le Conseil constitutionnel rend public la liste définitive des candidats à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. La candidature du docteur Alassane Dramane Ouattara fait partie des quatorze candidatures validées. ADO est enfin candidat ! Pour lui, « c’est une injustice qui a été réparée ». Pour les autres militants, « c’est l’aboutissement d’une longue lutte acharnée ». « La validation de ma candidature est une première victoire », s’évertue à répéter le mentor des Républicains. Il reste donc à transformer l’essai. Le porter à la tête de la Côte d’Ivoire par les urnes. On attend le jour du match capital.
Jean-Claude Coulibaly
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