Eburnews - ‘’Penser la construction post-conflit en Côte d’Ivoire’’, est la deuxième parution de la Revue scientifique de l’Université de Bouaké-la neuve. Témoins d’un évènement historique qui a marqué leur vie et leur institution, (délocalisée à Abidjan du fait de la guerre), les enseignants-chercheurs de l’Université de Bouaké-la neuve, après avoir adopté dans le numéro précédent, ‘’Penser la crise ivoirienne’’, la posture de l’interprète de la crise ivoirienne, choisissent dans ce deuxième numéro, de revêtir la tunique de l’architecte. Ainsi, le 23 décembre 2009, au Goethe institut, les différents auteurs de cette Revue ont présenté à la presse, ce document. Il comprend 8 communications d’une importance capitale en vue de la reconstruction efficace post-conflit de la Côte d’Ivoire, il a été édité en France par MENAIBUC.
‘’Penser la construction post-conflit en Côte d’Ivoire’’, s’ouvre avec une contribution capitale du Professeur titulaire Lazare Poamé, Président de l’Université de Bouaké-la-neuve, président du Comité consultatif national de bioéthique (Ccnb) avec pour thème ‘’Jalons pour une éthique de la reconstruction post-conflit en Côte d’Ivoire’’.
L’auteur souligne que dans l’édifice à bâtir à la faveur de la reconstruction, l’éthique ne doit pas apparaitre comme une pierre quelconque. Contre les conceptions technicistes de la reconstruction, il voit plus tôt dans l’éthique la pierre philosophale de la reconstruction. Pour se poser comme telle, l’éthique ne doit pas être perçue comme une éthique dans la reconstruction, mais plus tôt comme une éthique de la reconstruction.
L’auteur a fait remarquer que reconstruire la Côte d’Ivoire post-conflit en faisant table rase de l’existant est le choix qui a prévalu pour certains, dans la mise en route du processus électoral. Pour d’autres, il faut retourner à l’ère Houphouët-Boigny ou à la Côte d’Ivoire d’avant-guerre.
Face a ces extrêmes donc, le professeur Lazare Poamé, affirme que l’éthique recommande que s’opère un dépassement non pas unilatéral mais dialectique.
Du point de vue spéculatif, l’auteur note qu’il n’y a pas plus de sens à célébrer triomphalement un présent victorieux du passé qu’à clamer la victoire du passé sur le présent.
Aussi, face à l’influence des partis politiques, la reconstruction du topos des partis politiques conduit à ne considérer comme vraiment nécessaire que trois formations politiques : la droite, la gauche et le parti contriste.
Il note aussi, la nécessité de placer la reconstruction sous le signe d’un grand déploiement des forces spirituelles de la nation. Il s’agira pour l’Etat de percevoir au profit des Institutions religieuses reconnues un impôt spirituel. L’auteur en donne deux raisons essentielles : D’abord parce que cet impôt est destiné à soigner l’esprit d’un peuple grièvement blessé, ensuite parce qu’il s’agit d’un impôt dû uniquement par les personnes physiques dévotes ou spirituellement distinguées. Ces personnes ne seront imposables sur le revenu que sur la base d’une déclaration libre, conforme aux dispositions légales. Les sommes retenues iront aux représentants légaux des deux grands registres de la spiritualité : l’un, enraciné dans le divin, l’autre, dans l’humain.
Le professeur Lazare Poamé aborde également la reconstruction par le travail producteur, le patriotisme dans la reconstruction post-conflit.
Abordant les maux qui minent l’école ivoirienne, l’auteur propose par le truchement d’une charte, un déminage et le dévoilement de la véritable nature de l’école. L’école doit être, le lieu où l’on vient non pur prendre ou donner des instructions, mais pour apprendre. Apprendre, c’est le prendre médié par l’apprentissage ; celui-ci indique que l’école est le lieu où se tisse avec une humilité savante la toile du savoir qui libère, élève et fortifie notre être.
Si le Professeur Lazare Poamé estime que la reconstruction post-conflit doit se faire dans la trame de l’éthique, le professeur Bah Henri dans ‘’Perspective de reconstruction du lien social post-conflit : La piste de l’acteur pluriel’’ a ajouté qu’il faut reconstruire le lien social en s’appuyant sur l’ouest de la Côte d’Ivoire qui offre le modèle type orienté vers le vivre-ensemble. L’auteur note qu’il y a tant de champ sociaux qui regroupent et rapprochent les Ivoiriens, en dépit de l’hétérogénéité de leurs cultures, qu’il faut être optimiste quant à la reconstruction du lien social par le biais des schèmes d’action de l’acteur pluriel.
Une langue commune recommandée
Le professeur Léa Marie Laurence N’Goran Poamé (ngoranpoame@yahoo.fr) pour sa part fait une approche linguistique de la reconstruction à travers le thème ‘’Reconstruction post-conflit et restructuration du paysage linguistique ivoirien’’. Elle constate que la Côte d’Ivoire, à cause de la diversité de ses langues dont la conséquence majeure est l’absence d’une identité nationale, est en proie à une crise sans précédent dont elle cherche, aujourd’hui encore, à se soustraire. Cela signifie selon l’auteur, qu’elle ne peut véritablement se poser comme un Etat-nation parce qu’il lui manque cet élément central, une langue commune, marquer d’identité nationale parce que porteur de la culture, de la vision commune du monde de tout un peuple. Cela signifie pour le professeur Léa Marie Laurence N’Goran Poamé, également que la crise ivoirienne peut trouver une solution durable dans l’érection d’une langue nationale commune à tous les ivoiriens. La mise en œuvre de la politique linguistique qu’elle préconise ne peut se faire selon, l’auteur, sans l’implication de l’Etat et sans la création d’un Institut national de Langues. D’une part, parce que la tâche et les moyens qu’elle nécessite sont énormes et d’autres part, parce qu’il s’agit du devenir de la nation toute entière.
Notons qu’à la suite de la présentation de chaque texte, les journalistes ont pu échanger avec les auteurs.
P.K
‘’Penser la construction post-conflit en Côte d’Ivoire’’, s’ouvre avec une contribution capitale du Professeur titulaire Lazare Poamé, Président de l’Université de Bouaké-la-neuve, président du Comité consultatif national de bioéthique (Ccnb) avec pour thème ‘’Jalons pour une éthique de la reconstruction post-conflit en Côte d’Ivoire’’.
L’auteur souligne que dans l’édifice à bâtir à la faveur de la reconstruction, l’éthique ne doit pas apparaitre comme une pierre quelconque. Contre les conceptions technicistes de la reconstruction, il voit plus tôt dans l’éthique la pierre philosophale de la reconstruction. Pour se poser comme telle, l’éthique ne doit pas être perçue comme une éthique dans la reconstruction, mais plus tôt comme une éthique de la reconstruction.
L’auteur a fait remarquer que reconstruire la Côte d’Ivoire post-conflit en faisant table rase de l’existant est le choix qui a prévalu pour certains, dans la mise en route du processus électoral. Pour d’autres, il faut retourner à l’ère Houphouët-Boigny ou à la Côte d’Ivoire d’avant-guerre.
Face a ces extrêmes donc, le professeur Lazare Poamé, affirme que l’éthique recommande que s’opère un dépassement non pas unilatéral mais dialectique.
Du point de vue spéculatif, l’auteur note qu’il n’y a pas plus de sens à célébrer triomphalement un présent victorieux du passé qu’à clamer la victoire du passé sur le présent.
Aussi, face à l’influence des partis politiques, la reconstruction du topos des partis politiques conduit à ne considérer comme vraiment nécessaire que trois formations politiques : la droite, la gauche et le parti contriste.
Il note aussi, la nécessité de placer la reconstruction sous le signe d’un grand déploiement des forces spirituelles de la nation. Il s’agira pour l’Etat de percevoir au profit des Institutions religieuses reconnues un impôt spirituel. L’auteur en donne deux raisons essentielles : D’abord parce que cet impôt est destiné à soigner l’esprit d’un peuple grièvement blessé, ensuite parce qu’il s’agit d’un impôt dû uniquement par les personnes physiques dévotes ou spirituellement distinguées. Ces personnes ne seront imposables sur le revenu que sur la base d’une déclaration libre, conforme aux dispositions légales. Les sommes retenues iront aux représentants légaux des deux grands registres de la spiritualité : l’un, enraciné dans le divin, l’autre, dans l’humain.
Le professeur Lazare Poamé aborde également la reconstruction par le travail producteur, le patriotisme dans la reconstruction post-conflit.
Abordant les maux qui minent l’école ivoirienne, l’auteur propose par le truchement d’une charte, un déminage et le dévoilement de la véritable nature de l’école. L’école doit être, le lieu où l’on vient non pur prendre ou donner des instructions, mais pour apprendre. Apprendre, c’est le prendre médié par l’apprentissage ; celui-ci indique que l’école est le lieu où se tisse avec une humilité savante la toile du savoir qui libère, élève et fortifie notre être.
Si le Professeur Lazare Poamé estime que la reconstruction post-conflit doit se faire dans la trame de l’éthique, le professeur Bah Henri dans ‘’Perspective de reconstruction du lien social post-conflit : La piste de l’acteur pluriel’’ a ajouté qu’il faut reconstruire le lien social en s’appuyant sur l’ouest de la Côte d’Ivoire qui offre le modèle type orienté vers le vivre-ensemble. L’auteur note qu’il y a tant de champ sociaux qui regroupent et rapprochent les Ivoiriens, en dépit de l’hétérogénéité de leurs cultures, qu’il faut être optimiste quant à la reconstruction du lien social par le biais des schèmes d’action de l’acteur pluriel.
Une langue commune recommandée
Le professeur Léa Marie Laurence N’Goran Poamé (ngoranpoame@yahoo.fr) pour sa part fait une approche linguistique de la reconstruction à travers le thème ‘’Reconstruction post-conflit et restructuration du paysage linguistique ivoirien’’. Elle constate que la Côte d’Ivoire, à cause de la diversité de ses langues dont la conséquence majeure est l’absence d’une identité nationale, est en proie à une crise sans précédent dont elle cherche, aujourd’hui encore, à se soustraire. Cela signifie selon l’auteur, qu’elle ne peut véritablement se poser comme un Etat-nation parce qu’il lui manque cet élément central, une langue commune, marquer d’identité nationale parce que porteur de la culture, de la vision commune du monde de tout un peuple. Cela signifie pour le professeur Léa Marie Laurence N’Goran Poamé, également que la crise ivoirienne peut trouver une solution durable dans l’érection d’une langue nationale commune à tous les ivoiriens. La mise en œuvre de la politique linguistique qu’elle préconise ne peut se faire selon, l’auteur, sans l’implication de l’Etat et sans la création d’un Institut national de Langues. D’une part, parce que la tâche et les moyens qu’elle nécessite sont énormes et d’autres part, parce qu’il s’agit du devenir de la nation toute entière.
Notons qu’à la suite de la présentation de chaque texte, les journalistes ont pu échanger avec les auteurs.
P.K