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Politique Publié le jeudi 31 décembre 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

Grèves, ré-enrôlement, prorogation du contentieux … Vers un autre report de la présidentielle La présidentielle prévue fin février-début mars en Côte d’Ivoire bute déjà sur des obstacles.

La présidentielle se tiendra-t-elle comme prévu fin février-début mars prochain en Côte d’Ivoire? La question mérite d’être posée à moins de deux mois de la tenue de cette échéance. Tant les obstacles se sont multipliés et continuent de se multiplier sur la route de l’élection présidentielle. En effet, ce n’est un secret pour personne, le processus électoral a été perturbé deux semaines durant par une grève des greffiers.

L’incertitude plane sur la tenue de la présidentielle… L’arrêt de travail des greffiers a été suivi par celui des commissaires de la Commission électorale indépendante (CEI) chargés de la gestion du contentieux électoral. Ils réclamaient principalement le paiement intégral 5 mois d’arriérés de salaires. Paralysant l’opération dans plusieurs centres de réclamations sur l’ensemble du territoire. Ces grèves de plus de deux semaines ont entraîné des retards que le processus électoral en cours risque de payer cash. Une situation qui pourrait ainsi trahir à nouveau le chronogramme du dernier Cadre permanent de concertation (CPC) du 3 décembre dernier tenu à Ouagadougou sous les auspices du Facilitateur Blaise Compaoré. Le chronogramme conjointement arrêté par les présidents Laurent Gbagbo (LMP), Henri Konan Bédié (PDCI), Alassane Dramane Ouattara (RDR) tous membres du CPC stipule la mise à disposition de la liste électorale définitive et les cartes d’électeurs fin janvier, la distribution des cartes d’électeurs début février et le début du premier tour de la présidentielle fin février-début mars. Outre ces obstacles non négligeables, l’on note en bonne place les effets collatéraux de ces grèves qui ont pour noms, le ré-enrôlement de certains pétitionnaires dont les photos sont inexploitables et ce qu’il est convenu d’appeler la prorogation de la période du contentieux électoral. Ce qui inquiète dans ce constat, ce n’est pas tant les opérations elles-mêmes. Mais bien plus, combien de temps elles prendront sur un calendrier électoral déjà trop juste (voir chronogramme ci-dessus).


…les révélations troublantes de la CEI

Sur ce point, le communiqué de la CEI du dimanche 27 décembre dernier est révélateur. Il apporte en réalité de l’eau au moulin de tous les observateurs sceptiques sur une quelconque tenue de la présidentielle à la nouvelle période électorale fixée à Ouaga. Etant donné que l’une des deux opérations de rattrapage, à savoir le ré-enrôlement n’est pas encore lancée. Pis, la date du lancement n’est toujours pas connue. La prorogation du contentieux fixée pour sa part au 6 janvier est jugée insuffisante devant le volume de travail qui reste à faire par nombre d’observateurs qui estiment qu’une ré-prorogation n’est pas à éviter. Toutes choses qui ouvrent grandement la vague des inquiétudes sur la tenue de la présidentielle dans la période connue de tous (fin février-début mars 2010). « La CEI tient à préciser qu’elle veillera scrupuleusement à ce que toute prorogation éventuelle de la période du contentieux n’ait aucun impact négatif sur le reste du chronogramme tel que déjà arrêté par le CPC à Ouagadougou. S’agissant du ré-enrôlement, des difficultés indépendantes de sa volonté n’ont pas permis son démarrage effectif sur l’ensemble des 68 centres de coordinations logés dans les départements ». On le voit, avec cette nouvelle vague d’incertitudes dans la conduite du processus électoral, l’on ne pourra que constater encore les dégâts au soir de fin février-début mars. Sans la tenue de la moindre élection. Tout projet contraire ne relèvera que du miracle.

José S. Koudou
kjstephy2006@yahoo.fr
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