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Politique Publié le lundi 4 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Boa Thiémélé Amoakon Edjampan (Vice-président du pdci rda) répond à Gbagbo : “La guerre n`a pas été imposée à la Côte d`Ivoire mais elle a été imposée par ses dirigeants”

Boa Thiémélé Amoakon Edjampan (Vice-président du pdci rda) répond à Gbagbo : “La guerre n'a pas été imposée à la Côte d'Ivoire mais elle a été imposée par ses dirigeants”

Le vice-président du pdci rda, Boa Thiémélé Amoakon Edjampan, est de ceux qui se battent auprès du Président du Pdci Rda pour le retour du parti fondé par Félix Houphouët-Boigny au pouvoir .Il se prononce à travers l'entretien qu'il nous a accordé à la veille du nouvel an sur les dernières sorties de Laurent Gbagbo et de la nouvelle stratégie de son parti pour les élections à venir.
Monsieur le vice-président Boa Amoakon Edjampan, 2009 s'achève sans élection en Côte d'Ivoire. Une nouvelle année ouvre ses portes dans quelques heures. Qu'est-ce que le pdci-rda compte faire pour qu'une fois ces élections aient lieu ?
C'est un constat désolant que nous faisons tous .Mon parti a souhaité dès le départ que nous ayons des élections .Nous avons été de ceux qui avons dit aux responsables du pays qu'il ne sert à rien de faire trainer les choses. Parce qu'on risque de cristalliser certains faits qui pousseront le peuple au désespoir .On ne nous a pas écoutés. De report en report, voici que nous sommes en 2010.Moi qui suis élu, je sais que c'est un mandat en plus sans élection. Et comme nous sommes dans une République et pas dans une monarchie, il faut qu'il y ait des élections. Je souhaite que 2010 soit l'année électorale .Qui verra la Côte d'Ivoire sortir de ses soubresauts depuis 1999. Je le dis avec conviction. Parce qu'aujourd'hui, nous avons la chance d'avoir une liste électorale fiable malgré ce que nous avons constaté dans le contentieux électoral. L'essentiel est fait .La liste existe. Les problèmes à la marge vont être réglés. Quand il y a une liste électorale, on peut envisager des élections. Donc je suis convaincu que 2010 verra la tenue des élections et le plus tôt possible. Nous sommes arrivés à deux doigts de ces élections. Nous lançons aux partis politiques, aux organisations syndicales de la société civile, aux opérateurs techniques pour dire que nous devons utiliser ces deux mois pour arriver à la tenue des élections au début du mois de mars 2010 .C'est dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire.

Monsieur le vice-président du pdci rda, la bataille de votre parti, c'est le retour de votre candidat au pouvoir. Comment vous vous y prenez pour gagner les élections ?
Nous avons déjà fait l'essentiel .Et quand vous entendez les réactions de certaines personnes, de certains candidats, vous comprenez que nous les gênons quelque part. Ceux qui, hier, ont promis la lune à la Côte d'Ivoire, qui, aujourd'hui, sont obligés de faire un répertoire des éléments constitutifs d'un dossier d'un programme, ceux-là sont disqualifiés pour dire qu'ils vont apporter quelque chose aux Ivoiriens. Je ne vois pas quel espoir on peut placer en un candidat qui, hier, avait annoncé un certain nombre de choses qui passent aujourd'hui sous silence parce qu'il n'a pu les faire. Je crois que c'est le signe manifeste que la pdci qui est constant dans son action, qui a réalisé pour la Côte d'Ivoire ce que nous savons avec les Présidents Houphouët et Bédié, est la seule force capable de sortir le pays de la crise actuelle. Nous avons travaillé. Le Président Bédié a parcouru le pays, nous allons achever ce tour. La population attend du changement .Elle veut se débarrasser de ceux qui l'ont amenée dans ces difficultés. Un candidat n'est valable que par rapport aux préoccupations du pays .Si aujourd'hui, on demande quel est le candidat le plus valable ? On doit répondre : c'est celui qui peut apporter à la population la paix, la sécurité, le travail, la prospérité. Ce candidat, c'est Henri Konan Bédié, candidat du Pdci-Rda.
Cette victoire suppose aussi une bonne maitrise du processus électoral. Sur la question, qu'est-ce que vous avez fait ?
Le processus électoral, c'est un tout. Le travail que nous faisons aujourd'hui au niveau de la liste électorale provisoire est essentiel. Nous sommes allés dire à nos citoyens, votre droit c'était d'être sur la liste et d'y figurer correctement. Quand j'entends certains partis dire qu'ils vont mobiliser des chefs de villages, de communauté pour aller collectivement dire que cette personne n'est pas ivoirienne, je crois que c'est une erreur. Une erreur de justice et je sais que les chefs ne se laisseront pas tromper par ces propos qui frôlent le nazisme. Je crois que nous sommes à un seuil où il ne faut pas franchir ce schéma. La justice, le droit est là .Quand vous accusez, vous devez apporter la preuve des éléments qui fortifient votre accusation. Je suis persuadé que la liste va être finalisée dans les jours qui viennent. Et qu'à partir de là, le processus va se dérouler avec la distribution des cartes et la campagne. Nous, notre campagne est faite. Je constate que certains, à un mois, deux mois, se mettent en campagne .Sur le terrain, nous avons fait toute la Côte d'Ivoire .Et je sais que les Ivoiriens qui ne sont ni aveugles, ni sourds, savent ce qui se passe dans ce pays .On a beau mobiliser des trompettes, chanter par les plus hauts cadres du pays, cela n'apportera rien aux préoccupations essentielles des Ivoiriens.
Qu'est-ce que le vice-président du pdci attend de l'alliance du RHDP pour les élections à venir ?
Dans la vie, il y a des choix qu'on fait en tenant compte de ce qu'on veut obtenir .C'est ce que les enfants d'Houphouët ont fait. Hier, par toutes sortes de manœuvres, on nous a amené à la division, à la mésentente. C'est même aller plus loin. Aujourd'hui, les mêmes enfants d'Houphouët, face à la récupération que des non-Houphouetistes veulent faire de l'héritage d'Houphouët, ont trouvé utile, urgent et important de se mettre ensemble. Et nous sommes ensemble pour reconstituer l'héritage et poursuivre l'œuvre d'Houphouët. Je suis convaincu que la majorité des Ivoiriens, du PDCI RDA, du RDR, du MFA et de l'UDPCI comprennent cette portée de notre action. C'est pourquoi, je dis c'est une alliance stratégique pour rétablir la Côte d'Ivoire dans son état que Houphouët lui a laissé et que Bédié a poursuivi .Donc quand j'entends les gens parler, dites-vous bien qu'ils sont désemparés. S'il y a des gens qui se sont entretués, massacrés au cours des siècles, c'est les Allemands et les Français .Mais aujourd'hui, l'Europe bouge grâce à l'alliance forte entre l'Allemagne et la France .La Côte d'Ivoire bougera mieux grâce à l'alliance des Houphouétistes.
Monsieur le vice-président, quel commentaire faites-vous de la dernière sortie de Laurent Gbagbo à la maison de la culture quand il affirme que Bédié et Alassane Ouattara sont les premiers responsables des malheurs de la Côte d'Ivoire ?
J'ai été très heureux de l'entendre dire .Parce qu'à un moment, ce même Gbagbo a dit que Houphouët était responsable des malheurs de la Côte d'Ivoire. Que tant que Houphouët sera à la tête de la Côte d'Ivoire, elle ne sera pas un grand pays .Aujourd'hui, c'est le même qui reconnait que la Côte d'Ivoire est un pays solide. C'est parce que Houphouët et le pdci l'ont bâtie, on peut assumer comme on peut ne pas l'assumer. Celui qui a assumé le boycott actif, il y a quelques années, doit assumer aussi son échec au niveau politique au moment où il assure la responsabilité du pays. Je ne veux pas rappeler des choses aux Ivoiriens .Mais au moment où la crise a éclaté, au pdci, nous demandions que la rébellion soit traitée autrement .Deux ou trois jours après, le président Bédié a demandé au Président de la République de tendre la main à la rébellion. On a brandi un argument fort : si vous sortez l'épée, je sors l'épée. Si vous sortez le rameau de levier, je sors le rameau de levier. C'est la base des difficultés actuelles. La guerre n'a pas été imposée à la Côte d'Ivoire mais par ses dirigeants. La Côte d'Ivoire est entrée en guerre, c'est la première responsabilité et je ne peux pas comprendre que parce qu'on est en politique, on objecte la responsabilité aux autres .Qui est responsable de toutes ces tueries ? Des massacres de Bouaké ? Qui est responsable de la disparition nocturne ? Des massacres du 24 mars 2004 ? Nous le savons. Je souhaite que la campagne soit une campagne qui s'élève à un autre niveau. Il y a certains qui font un catalogue de mesures parce qu'on leur a dit que s'ils font cela, c'est bon .Ce n'est pas un programme. Je suis convaincu que ces excitations de début de campagne vont s'atténuer quand nous aurons sorti l'essentiel de ce que chacun a fait comme bilan. Hier, on ne voulait pas qu'on parle de bilan parce qu'on les a empêchés de travailler. Et aujourd'hui, c'est eux qui parlent de bilan. Bilan contre bilan, le peuple ivoirien va trancher. Alors ne nous laissons pas aller dans ces conspirations.
Aux 45 ans de fraternité matin, Gbagbo déclarait qu'il n'y a pas d'opposant en Côte d'Ivoire sous prétexte que vous travaillez tous dans le même gouvernement. Quel commentaire faites- vous ?
Donc il n'y a pas rébellion en Côte d'Ivoire. S'il n'y a pas d'opposant, c'est qu'il n'y a pas eu de rébellion. Aujourd'hui, grâce à la rébellion, M. Soro Guillaume est premier ministre de monsieur Gbagbo. Ils travaillent ensemble, c'est à cause de cette guerre. Que nous n'avons pas su éviter .Nous sommes obligés de travailler dans un gouvernement de transition. Le malheur pour nous, c'est que cette transition n'a pas été perçue comme elle devait l'être. Dans une période aussi difficile, ce n'est pas une seule institution qui reste c'est l'ensemble des institutions .Si le président de la république est maintenue parce qu'on ne peut pas faire des élections, pourquoi veut-il que les autres disparaissent et qu'eux seuls restent en place ? Voila le fond de la chose et nous sommes en train de chercher une solution. Il faut qu'ensemble, nous puissions trouver cette solution. Moi je suis malheureux. Député, je le dis, nous sommes dessaisis de la plus grande partie de notre pouvoir qui est de faire la loi et de voter l'impôt. Depuis trois ans, le gouvernement s'arroge tout ce droit. On se repartit le budget et c'est signé par ordonnance en évoquant un article de la constitution. Je pense que ce n'est pas bien que dans un pays comme le nôtre où nous voulons ensemble chercher la solution, une seule personne quelle qu'elle soit puisse signer au nom du pays.
Monsieur le vice-président, par rapport à tous ces problèmes que vous évoquiez qui mettent à mal le fonctionnement de la Côte d'Ivoire, les Ivoiriens s'interrogent toujours sur l'attitude du pdci ?
Le pdci, malgré tout le sort qu'il a subi, a continué à privilégier la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens .Nous ne sommes pas prêts à sacrifier les Ivoiriens comme beaucoup le souhaitent, pour notre besoin d'arriver au pouvoir .Le président Bédié nous a montré la voie. Quand le 24 décembre 1999, il est parti en disant " ne tirez pas ", c'était pour éviter que le sang ne soit versé pour le pouvoir. Il l'a dit et ça c'est une grande leçon d'Houphouët. Evitez cela, vous pourrez aider votre pays. .Nous avons travaillé dans toutes les conférences pour que petit-à-petit nous arrivions à sortir de nos problèmes, c'est la position du pdci. Nous ne sommes pas des adeptes de la violence. Je viens du Rwanda. J'ai visité le mémorial de génocide : 1 million de morts dans un pays qui compte à peine 7 millions d'habitants .Vous croyez que l'avenir nécessite autant de sacrifice ? Aujourd'hui, il y a un pouvoir qui est en place et qui essaie de reconstituer le pays. Toutes les familles ont perdu quelque chose. Les Hutus les Tutsis sont de la même race. Aujourd'hui, on veut les considérer comme des races opposées l'une à l'autre. .. Vous croyez que la Côte d'Ivoire a besoin de ce phénomène. On a tué le 24 mars 2004. Que nous répétions la même chose ? Ce serait pire que le charnier .Nous ne nous inscrivons pas dans ce schéma .Ceux qui se bombent la poitrine pour dire "je suis le plus fort, si vous voulez, venez me combattre" c'est leur affaire. Je suis convaincu qu'après tant d'années de souffrance, les trois mois qui viennent sont essentiels pour qu'on puisse trouver la solution sans effusion de sang.
Le Fpi dans l'Indénié, fait courir le bruit que l'entretien des pistes de désertes agricoles qui a commencé est l'œuvre de Gbagbo .Qu'en est-il exactement ?
C'est une intervention du comité de gestion de la filière café-cacao .Qui n'est pas la première en Côte d'Ivoire et je voulais dire à nos parents d'Abengourou que cela a été fait ailleurs depuis trois ou quatre ans .Ce n'est jamais venu ici et je ne veux pas pousser l'argument jusqu'à bout pour dire pourquoi ils ne sont pas venus. Ils n'ont pas voulu mais la vie se déroule .Il y a toujours des choses qui viennent. Aujourd'hui, le fonds de soutien a décidé d'intervenir à l'Est, la première boucle du cacao. C'est l'argent du café et du cacao qui est utilisé pour cela et je ne sais même pas si nous allons recevoir le 10ème de ce que nous avons vu ailleurs. Donc ce n'est pas quelqu'un, c'est l'argent des paysans, cet argent qui a été détourné à des niveaux très élevé. Des gens sont en prison pour cela .On vient nous donner un peu. Je suis très heureux que cela se fasse et je souhaite que cela aille assez loin puisque l'entretien des pistes agricoles coûte très cher et est même décourageant. La route Abengourou-Béttié a été reprofilé par le conseil général à hauteur de plus de 160 millions de francs CFA il y a trois ans. Aujourd'hui, c'est comme si on n'avait jamais rien fait. Alors si on nous aide, qu'on nous le dise et que nous voyions les résultats ce n'est pas au bénéfice d'une personn, c'est au bénéfice des populations et c'est leur argent que nous utilisons pour évacuer leur production. C'est comme cela qu'il faut percevoir et ceux qui veulent se faire les initiateurs ou les promoteurs, je suis content de ceux-là .Mais voici la réalité. Nous n'avons pas été les premiers et je souhaite que ce ne soit pas les derniers à qui on apporte une aide pour développer l'agriculture.
Interview réalisé par JOEL ABALO
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