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Politique Publié le lundi 4 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Opposition ivoirienne : Leaders du Rhdp : A défaut d`agir, ne peut-on pas parler et crier ?

Que l'opposition ait été et continue d'être tétanisée par les horribles massacres perpétrés sur elle en mars 2004 par les Forces de Défense et de Sécurité, si efficaces lorsqu'il s'agit de s'en prendre à des civils aux mains nues et secondées de façon non moins efficace par les milices tribales du FPI, est une réalité qu'on ne peut occulter et qu'on ne peut pas non plus lui reprocher.

Qu'en raison de cette situation, l'opposition se refuse à des actions téméraires suicidaires est tout à fait compréhensible.

Car dans le contexte actuel où ceux qui doivent nous défendre et nous protéger ont choisi d'être tout simplement la garde prétorienne d'un individu dont ils défendent bec et ongle le pouvoir et le régime contre le peuple qui n'en peut mais, toute décision irréfléchie produira sans doute des héros mais des martyrs inutiles.

La question qui se pose cependant est celle de savoir si cette impossibilité d'agir a également rendu l'opposition aphone.

Nous constatons en effet qu'au plan politique dans notre pays, il n'y a qu'une seule vedette, l'ancien président de la République, qui ne se prive pas de railler cette opposition qui pour lui n'existe pas et pour faire comprendre à tous et à chacun qu'il est le seul maître du jeu, le seul maître à bord.

Le récent passage de l'ancien président de la République aux Grandes Rencontres de Fraternité-Matin à été l'illustration parfaite de cette "omnipotence" et de cette "omni présence" du chef de l'Etat par arrangement que rien ne semble émouvoir ni inquiéter, à commencer par les opérations “wourou fato” et “bori banan” du PDCI et du RDR qui ont plutôt frisé le loufoque vu le manque d'engouement qui en a résulté auprès des militants des deux partis.

A notre sens, cette situation n'est rendue possible que par l'indolence de l'opposition qui semble avoir pour leitmotiv de faire de l'opposition en évitant soigneusement d'écorcher le moindre du monde l'actuel locataire illégal, anticonstitutionnel et illégitime du palais présidentiel.

Ainsi, l'ancien président de la République, son camp et son clan peuvent dire les contrevérités les plus outrancières, se livrer à toutes les manœuvres d'intoxication et d'escroquerie morale et intellectuelle, ils jouent sur du velours, l'opposition ayant choisi de garder un silence assourdissant et de laisser la voie libre aux refondateurs qui jouent ainsi la musique de leur choix et esquissent les pas de danse qui leur conviennent.

Personne n'est donc là pour apporter la contradiction à ces gens qui développent à l'infini les mythes les plus saugrenus et les plus insensés.

Comment en effet l'ancien président de la République peut-il oser avancer que la guerre l'a empêché de mettre son programme (?) à exécution et de réaliser les promesses qu'il a faites sans retenue lorsqu'il était opposant ?

Avait-il besoin de combien de temps pour démarrer un programme, lui qui, du 26 octobre 2000 au 19 septembre 2002, soit pratiquement deux ans, avait tout loisir d'ouvrir tous les chantiers qu'il voulait pour réaliser son programme pour autant qu'il en eût un !

Au lieu d'un programme, n'est-ce pas à un saupoudrage maladroit et grossier auquel nous avons eu droit avec en prime la fixation d'un salaire mirobolant au chef de l'Etat et l'augmentation faramineuse des salaires des ministres, présidents d'institutions, députés et conseillers économiques et sociaux et Forces de Défense et de Sécurité ?

Et pour la première fois de notre histoire, le chef de l'Etat et les ministres émargeaient au budget général de l'Etat au lieu d'être payés sur le budget de souveraineté comme cela a toujours été le cas depuis notre indépendance.

Le paradoxe a été par contre que le budget de souveraineté du chef de l'Etat, loin de connaître une réduction, a plutôt enregistré une croissance exponentielle injustifiée.
Le pouvoir se disant socialiste de l'ancien président de la République se permettait de laisser en gare l'ensemble de la population ivoirienne.

On se contentait de balancer des idées honteusement plagiées et mal comprises, voire totalement incomprises et dont l'application était impossible.

La mythique AMU surgissait ainsi et disparaissait aussitôt dans le néant.
L'école gratuite, dont a profité le fameux enfant de pauvre (?) devenait l'arlésienne qu'on ne voit jamais.

Quant à la suppression de l'uniforme à l'école, décision farfelue et stupide prise non pas parce qu'elle était utile et nécessaire mais uniquement pour satisfaire les fantasmes de notre enfant de pauvre, elle a été considérée comme la mesure la plus incongrue et la plus insensée qu'un régime puisse prendre.

Ceux qui ont pris cette mesure la savaient si idiote qu'ils envoyaient leurs enfants dans les écoles privées qui imposaient l'uniforme.

Pendant ces deux ans où le premier ministre le plus nul qu'ait eu notre pays obtenait une trêve d'un an avec les partenaires sociaux contre la promesse de dix ans d'un bonheur inaltéré, c'est l'épicurisme qui a été le seul chantier de ce régime se disant refondateur et ce sont les engagements de réaliser tout et son contraire qui ont été servis aux Ivoiriens.

Il est donc à parier que si cette fameuse guerre n'avait pas éclaté, monsieur Gbagbo et le FPI, pour la bonne cause de leur refondation, l'auraient inventée de toutes pièces pour justifier leur carence, leur incompétence et leur incurie aux dimensions de l'immensité sidérale.

Comment l'ancien président de la République peut-il se permettre de botter en touche lorsqu'on lui pose une question sur les déchets toxiques que son régime et lui ont importés et nous parler de pollueurs payeurs alors que dans l'affaire du Probo Koala, il s'agit d'un crime contre l'humanité commis par les pontes du FPI qui ont intentionnellement importé ces déchets toxiques pour s'enrichir en tuant leurs (?) compatriotes ?

Est-il acceptable que l'ancien président de la République, le président le plus mal élu ( ?), pour autant qu'il l'ait été une seule fois, ose citer les articles 38 et 39 de "sa" constitution pour demeurer indûment au pouvoir en perpétrant un autre coup d'Etat, après celui "salutaire pour faire avancer la démocratie", alors que ces articles n'ont de sens que lorsque les opérations électorales ont commencé et qu'un conflit ou un cas de force majeure surgit en ce moment là et vient les interrompe ?

C'est donc à travers des arguties juridiques creuses que l'ancien président de la République usurpe le pouvoir se sachant incapable de gagner la moindre élection dans ce pays.
Ainsi, cet adepte des villages-patries qui ne peut gérer (?) que deux cents âmes et qui s'est égaré dans la politique en pensant que cette politique signifie tricherie, celui-là qui en 9 ans de pouvoir absolu, avec un budget de 16 mille milliards de francs CFA , n'a pas été capable de poser le moindre acte de développement sur les 40? du territoire qu'il avait à gérer (?), loin de reconnaître son incompétence et ses échecs, cherche désespérément un bouc-émissaire qui s'appelle la guerre.

Malheureusement, tous les boniments peuvent nous être servis, toutes les balivernes nous être débitées, toutes les contrevérités dites parce que l'opposition a jeté le manche après la cognée.
Car non seulement cette opposition s'est interdite d'agir, mais elle a également décidé de se bâillonner.

Une auto censure féroce pèse comme une chappe de plomb qui empêche les militants de disposer d'informations et d'arguments pour contrer les militants du FPI et balayer leurs mensonges.

C'est pour empêcher un tel vide qu'en son temps, dans ces mêmes colonnes et par trois fois, nous avons suggéré que les partis d'opposition, ceux du RHDP notamment, animent à leur siège et dans leurs permanences des fora et des agora qui donneraient des informations vraie de façon nettement plus intelligente que ne le font les va-nu-pieds de patriotes.

Les militants de ces partis seraient alors édifiés et ne se laisseraient pas séduire par les divagations fantaisistes débitées à longueur de journée par le FPI.

Malheureusement et pour paraphraser Du Bellay, "Nul sinon Echo n'a répondu à (notre) voix !"
Si bien que les militants de l'opposition, privés d'informations vraies à la télévision et à la radio devenues télévision et radio nationales FPI, n'ont rien à se mettre sous la dent au siège et dans les permanences de leur parti.

Comment veut-on qu'un mot d'ordre soit suivi alors qu'on se contente de dire aux militants de demeurer mobilisés et vigilants sans leur fournir les moyens de cette mobilisation et de cette vigilance.

Il ne suffit pas de dénoncer une fois en passant les tares nauséabondes du régime de la refondation au cours d'un meeting ou d'une brève interview.

Il faut que les journaux proches de l'opposition soient inondés d'articles qui s'en prennent au quotidien aux méfaits et aux dérives totalitaires, sanguinaires et voraces des refondateurs.

Aujourd'hui, l'opposition dit soutenir les travailleurs qui manifestent leur désarroi et leur désespoir.

Des communiqués et/ou des déclarations de soutien suffisent-ils pour autant ?

Les Sociétés SCODI et Pêche et Froid, en chômage technique, sont menacées de fermeture.
Et au lieu de résoudre le problème économique posé, on préfère lui trouver une connotation politique.

Le patronat qui a rencontré le comité de crise des deux sociétés, composé de cadres et d'employés a estimé que pareille entente est contre nature et donc forcément politique.
Ahurissant !

C'est à croire que si les sociétés disparaissent le sort des cadres serait différent de celui des autres travailleurs.

A ce jour les membres de ce comité de crise, surtout les membres cadres sont l'objet de menace et d'intimidation.

Quelle attitude adopte l'opposition face à cette situation mélodramatique où des agents, parce qu'ils veulent défendre et protéger leur emploi, vont être sacrifiés ? L'opposition à défaut de manifestation de rue qui se termineront inévitablement en bain de sang, doit parler, crier, hurler pour se faire entendre et pour faire savoir qu'il y a d'autres voix dans le pays que la confiscation de la radio et de la télévision par le FPI ne peut faire taire.

A défaut d'agir, la voix de l'opposition doit malgré tout se faire entendre sous d'autres formes et c'est la moindre des choses que nous pouvons lui demander !

Doubé Binty
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