Scène inhabituelle. Bousculade des grands jours. Difficile de parcourir l’enceinte de Lanema à Sebroko. Couvert de sueur, M K Julien a du mal à s’éponger le visage. Le paquet de mouchoirs qu’il tient entre ses mains, vient de se vider sous nos yeux. Usant des muscles, il essaie de se frayer un chemin. Tout comme lui, des milliers de personnes essaient de se faire une place. « Je viens de faire authentifier mon permis de conduire. Je dois me diriger vers les autres étapes que sont la caisse, la visite médicale, la prise de vue… ».Un brouhaha monstre accueille le nouvel arrivant. Déjà à l’entrée, difficile pour les automobilistes de rouler en toute quiétude. Ce mardi 29 décembre 2009, il est un peu plus de 11h quand notre véhicule de reportage franchi l’entrée de Lanema, site du guichet unique de production des nouveaux permis de conduire, de Sebroko. Nous sommes attirés par la forte affluence. Un tour à l’intérieur du site. Le constat est édifiant. Des milliers de personnes sous un soleil de plomb essaient tant bien que mal de se faire confectionner leur nouveau permis de conduire. Dans l’allée, point de place. De longues files d’attente sont visibles devant les différents guichets. Quoi de plus normal. En effet, c’est aujourd’hui la date butoir fixée par le gouvernement pour la confection des permis de conduire nouvelle formule. « Je suis dans le rang depuis ce matin. J’ai comme l’impression que ça n’avance pas », regrette un usager. Plus heureux, Moussa K, vient lui de passer la visite médicale. « Il ne me reste plus grande chose. Je pense pouvoir finir avant la fermeture des guichets. Contrairement à Moussa, Mlle Rosine G est inquiète. « Ici, les garçons ne sont pas galants, ils ne tiennent même pas compte de notre état de femme », regrette-t-elle. Avant d’ajouter : « je me suis résolue à me mettre à l’abri sous le préau ». Plus téméraire qu’elle, Mme Kouassi, ne veut pas se laisser intimider. « Tous les matins, depuis quelques jours, je fais venir mon petit fils très tôt pour me réserver une place. Aujourd’hui, je suis à la dernière étape. Je crois que je serai dans le temps », se réjouit-elle. Dans la foulée, nous sommes interpellés par Konan Joël. « Dites au gouvernement de reporter la date. Ici à Abidjan, il n’y a que deux sites. J’ai fait la navette entre les deux sites. Partout, c’est la même affluence », interpelle-t-il. Nous mettons le cap sur le site des 2 Plateaux. Le constat est le même. Les usagers ont de la peine à se faire confectionner leur permis. A la question de savoir pourquoi, les usagers ont trainé les pas, ces derniers ont évoqué des difficultés financières.
L’argent, toujours l’argent
C’est M Beugré, qui a ouvert la brèche. « On nous dit que nous trainons les pas. En réalité, ce n’est pas de notre faute. On vient de finir la rentrée des classes, et on prépare les fêtes. Il faut en plus prévoir plus de 30000 FCFA pour se faire confectionner un permis de conduire », indique –t-il. Propos soutenus par un autre usager sous le couvert de l’anonymat. « De 10000 FCFA, le renouvellement du permis est passé à plus de 20000 FCFA, soit du simple au double. Il faut reconnaître que c’est excessif en cette période », regrette-t-il. En plus, il faut, selon plusieurs indiscrétions, débourser de l’argent à certains agents véreux si on veut vite se faire confectionner le permis de conduire. « Pendant que nous autres, dormons souvent ici pour pouvoir être pris en compte, il y a des gens qui viennent et qui sont reçus rapidement. Les gens disent qu’ils soudoient les travailleurs », raconte-t-il. Vrai ou faux, le sujet est sur toutes les lèvres sur les deux sites. Devant toutes ces difficultés, les usagers dans leur ensemble ont émis un vœu : « que le gouvernement pense à nous pour reporter le délai », ont indiqué plusieurs d’entre eux. De son côté, le gouvernement, n’entend pas les choses de cette oreille. Dans un communiqué signé récemment par le ministre des transports, ont peut lire ceci : « Malgré cette campagne de sensibilisation, tous azimuts du maître d’œuvre, les ivoiriens, grands retardataires devant l’éternel ont attendu les derniers jours pour faire la queue devant les Guichets Uniques de Permis de Conduire. Conséquences : les sites sont engorgés et l’on se bouscule à souhait.
En tout état de cause, sauf décision contraire du Gouvernement, la date butoir du 31 décembre 2009 est maintenue et que passé ce délai, les Permis de Conduire ancien format (3 volets) ne seront plus valables sur toute l’étendue du territoire national. Et les retardataires n’auront qu’à s’en prendre à eux mêmes ». Déjà, les forces de l’ordre ont commencé à sévir. « Des policiers m’ont arrêté le 1er janvier avec mon ancien permis. J’ai payé pour sortir de leurs griffes », a témoigné un chauffeur de taxi compteur. Dans leur ensemble, les usagers eux plaident pour que le gouvernement proroge la date buttoir pour le renouvellement du permis de conduire.
Thiery Latt
L’argent, toujours l’argent
C’est M Beugré, qui a ouvert la brèche. « On nous dit que nous trainons les pas. En réalité, ce n’est pas de notre faute. On vient de finir la rentrée des classes, et on prépare les fêtes. Il faut en plus prévoir plus de 30000 FCFA pour se faire confectionner un permis de conduire », indique –t-il. Propos soutenus par un autre usager sous le couvert de l’anonymat. « De 10000 FCFA, le renouvellement du permis est passé à plus de 20000 FCFA, soit du simple au double. Il faut reconnaître que c’est excessif en cette période », regrette-t-il. En plus, il faut, selon plusieurs indiscrétions, débourser de l’argent à certains agents véreux si on veut vite se faire confectionner le permis de conduire. « Pendant que nous autres, dormons souvent ici pour pouvoir être pris en compte, il y a des gens qui viennent et qui sont reçus rapidement. Les gens disent qu’ils soudoient les travailleurs », raconte-t-il. Vrai ou faux, le sujet est sur toutes les lèvres sur les deux sites. Devant toutes ces difficultés, les usagers dans leur ensemble ont émis un vœu : « que le gouvernement pense à nous pour reporter le délai », ont indiqué plusieurs d’entre eux. De son côté, le gouvernement, n’entend pas les choses de cette oreille. Dans un communiqué signé récemment par le ministre des transports, ont peut lire ceci : « Malgré cette campagne de sensibilisation, tous azimuts du maître d’œuvre, les ivoiriens, grands retardataires devant l’éternel ont attendu les derniers jours pour faire la queue devant les Guichets Uniques de Permis de Conduire. Conséquences : les sites sont engorgés et l’on se bouscule à souhait.
En tout état de cause, sauf décision contraire du Gouvernement, la date butoir du 31 décembre 2009 est maintenue et que passé ce délai, les Permis de Conduire ancien format (3 volets) ne seront plus valables sur toute l’étendue du territoire national. Et les retardataires n’auront qu’à s’en prendre à eux mêmes ». Déjà, les forces de l’ordre ont commencé à sévir. « Des policiers m’ont arrêté le 1er janvier avec mon ancien permis. J’ai payé pour sortir de leurs griffes », a témoigné un chauffeur de taxi compteur. Dans leur ensemble, les usagers eux plaident pour que le gouvernement proroge la date buttoir pour le renouvellement du permis de conduire.
Thiery Latt
