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Politique Publié le mardi 5 janvier 2010 | Nord-Sud

2ème République : Une naissance par césarienne

La marche vers la 2ème République a été pénible, eu égard aux meurtrissures qu'ont connues les Ivoiriens.

Si la révision constitutionnelle est rendue possible, elle marquera un autre tournant dans l’histoire de la Côte d'Ivoire. Telle que s'annoncent les évènements politiques, avec le processus de sortie de crise, la révision de la loi fondamentale pourrait se faire après l'élection présidentielle. Parler d'ores et déjà de revoir la Constitution de 2000 sonne comme une invite à tourner une page de l'histoire du pays. Il est bon de signaler qu'outre le président de la République Laurent Gbagbo, la Convention de la société civile (Csci) que dirige le Dr. N'Gouan Patrick avait aussi appelé les Ivoiriens à se doter d'une nouvelle Constitution. Pour permettre à ces derniers, disent-ils, de repartir sur de nouveaux fondements de la paix tant recherchée. C'est le 23 juillet 2000 sous la transition militaire conduite par le général Robert Guéï qu'un référendum adopte à 86 % l'actuelle Constitution. Taillée à l'origine pour mettre les Ivoiriens d'accord sur les conditions d'éligibilité à la magistrature suprême, la constitution modifiée surtout en son article 35 va poser problème. La conjonction de coordination ''et'' insérée en lieu et place d'une autre, ''ou'', a fait des malheurs. Car, pour être éligible, le peuple a décidé après consultation que « le candidat doit être Ivoirien de père et de mère de naissance ». La formule a forcément exclu des aspirants à diriger le pays. Parmi ces aspirants se trouve l'ex-Premier ministre d'Houphouët-Boigny, Alassane Dramane Ouattara. Mais l'insertion du ''et'' est l'aboutissement d'une guerre de positionnement, dans une autre dite « guerre des héritiers ». Car, la succession du ''père fondateur'' oppose depuis son décès son Premier ministre à son dauphin constitutionnel, Henri Konan Bédié, alors président de l'Assemblée nationale. Les Ivoiriens et les observateurs politiques retiennent qu'Henri Konan Bédié adossé au Parti démocratique de Côte d'Ivoire a stigmatisé une politique exclusionniste (l'Ivoirité) contre Alassane Ouattara à qui il reprochait ses origines burkinabés. Mais le souci d'ivoiriser au maximum la loi fondamentale a vu des propositions bien marantes. Comme : « la femme du président de la République doit être une ivoirienne noire ». Bien sûr que des idées nationalistes à l'extrême ont été rejetée au profit d'autres plus raisonnables. Telles : la création d'une commission électorale indépendante, le vote des jeunes à 18 ans, le bulletin unique et les urnes transparentes. Avec ces atouts, la stabilité souhaitée a été fragilisée suite aux élections d'octobre 2000, qui ont vu Laurent Gbagbo accéder au pouvoir.

Bidi Ignace
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