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Politique Publié le mercredi 6 janvier 2010 | Le Patriote

Contribution : De l’Houphouétisme au Gbagboïsme ou l’étrange destin de la Côte d’Ivoire

La campagne électorale de l’incertaine élection présidentielle ivoirienne donnera lieu à des empoignades jamais vues en Côte d’Ivoire sur deux plans : la bataille des idées, et la bataille des projets de société et des programmes de gouvernement. Lorsque le PDCI-RDA était au pouvoir, la scène de la littérature politique était activement occupée par les intellectuels de gauche. Les rôles sont inversés aujourd’hui, et les intellectuels du - Vieux Parti - se trouvent fondés à prendre le relais de « NOTRE TEMPS » et de « BOL KOTCH » du début du retour au multipartisme. « GBAGBO-LE-PETIT », « PRISONNIER EN COTE D’IVOIRE » et d’autres publications et colloques à venir empêcheront bientôt l’auteur de «BATIR LA DEMOCRATIE ET LA PROSPERITE» de dormir et de prendre les illusions qu’il a l’habitude de vendre pour des vérités de l’évangile. La scène de la littérature politique et sociale est en effet plus ouverte que celle des média d’Etat pris en otage par un démocrate qui a peur de l’expression démocratique plurielle à la télévision et des élections. Nous faisons aujourd’hui un arrêt sur image sur deux concepts : l’HOUPHOUETISME et le GBAGBOÏSME pour les jeunes Ivoiriens en attendant le débat sur les projets de société, les programmes de gouvernement et les bilans comparés.


La chapelle de l’Houphouétisme

Les formations politiques ivoiriennes appartiennent en effet à des chapelles qui déteignent sur leurs militants et le peuple ivoirien à travers leur éducation et leurs attitudes et comportements dans leur action sur le milieu pour la construction de notre avenir commun. A leur tête, se trouvent les leaders de ces chapelles. La chapelle du PDCI-RDA est celle de L’HOUPHOUETISME qui fait de la construction de la paix l’un des piliers de son action politique pour le développement. Le développement sans la paix est impossible. A l’opposé de ce credo, le GBAGBOÏSME est une chapelle allergique à la paix et à l’ordre républicain et qui mise sur la violence et le désordre planifié pour actualiser son projet.

Etre Houphouétiste, c’est se laisser conduire par l’esprit de Houphouët. Ce sont ceux-là qui sont fils et filles de HOUPHOUËT. L’esprit de Houphouët ne peut faire bon ménage avec la violence. Cela ne veut pas dire qu’un Houphouétiste a peur des violents. Ce sont au contraire les violents qui redoutent cet esprit car la non-violence est la force la plus puissante pour vaincre la haine et le totalitarisme. L’Esprit houphouétiste fait de vous un Ivoirien poussé par un Esprit citoyen au sens le plus positif du terme : Esprit de Charité, Esprit d’amour, Esprit de Confraternité, Esprit d’Union et de Solidarité. Tout cela n’est pas facile à mettre en œuvre, comme tous les idéaux élevés. Mais c’est un projet politique humaniste qui s’inscrit dans la longue durée, et le fait que cet idéal habite notre esprit a une influence sur nos comportements La Côte d’Ivoire n’a pas sombré dans le chaos depuis l’avènement des refondateurs parce que l’Houphouétisme a freiné des réflexes de réactions violentes face à la violence pour refonder. Mais la patience et la force des nerfs ont leurs limites.

Nous sommes héritiers de HOUPHOUËT à la seule condition d’être avec lui, dans son projet humaniste. Car HOUPHOUËT fut un - transhumain -. Or être - transhumain -, c’est se mettre dans une disposition d’esprit pour construire une société dans laquelle les citoyens partagent l’idée selon laquelle « leur bonheur dépend de celui des autres, que l’espèce humaine ne vivra que rassemblée et pacifique».C’est pourquoi Bédié prône la démocratie apaisée.


La chapelle du Gbagboïsme

Si quelqu’un veut servir la Côte d’Ivoire dans l’Esprit houphouétiste, qu’il renonce alors à la culture de la haine et de la violence et qu’il suive les héritiers de Houphouët pour bâtir un pays de fraternité et d’hospitalité. Notre pays ne trouvera la voie du développement que si nous cultivons et partageons ces valeurs et les symboles forts et républicains de l’Houphouétisme à inculquer aux générations actuelles et à celles de demain. Dans cet esprit, nous devons faire en sorte que pour les générations présente et future, Houphouët et d’autres leaders charismatiques soient, demain, ce que Gandhi fut pour l’Inde, De Gaulle pour la France, Georges Washington pour les Etats-Unis d’Amérique, Mandela pour l’Afrique du Sud etc. Nous avons besoin de baobabs historiques en qui les Ivoiriens se reconnaîtraient pour avoir inspiré, créé et porté la Côte d’Ivoire à un niveau de rayonnement international comme Houphouët le fit.

Le Gbagboïsme a une histoire. Le FPI est une formation politique de gauche dont le passé manque d’épaisseur historique comparativement à celui du PDCI-RDA. Gbagbo a surgi sur la scène universitaire en gravitant à sa périphérie, à l’Institut d’Histoire, d’Art et d’Archéologie (IHAA) logé au Quartier Biafrais sans avoir le titre de docteur qui lui aurait permis d’être un assistant à l’université. Il ne l’a jamais été. Il a donc intégré politiquement cet institut sans en avoir l’étoffe académique. Car c’est une décision politique de Houphouët qui l’a affecté du Lycée Classique de Cocody à l’IHAA pour cause de perturbation du climat de cet établissement de formation secondaire. Là où Gbagbo passe, le vent du soulèvement, de l’indiscipline et du désordre se lève. Le soulèvement au Lycée classique pouvait nuire aux relations ivoiro-israéliennes qui étaient très fortes à l’époque. Avec le titre de professeur licencié venu du Lycée Classique et de chercheur en herbe directeur d’un institut universitaire, Gbagbo ne pouvait pas enseigner les étudiants du département d’histoire. Avec cet anachronisme, Gbagbo a usurpé le titre de professeur d’université qui ne désigne que les professeurs titulaires au sommet de la hiérarchie académique. Affublé de ce titre, il l’a exploité avec beaucoup d’opportunisme au plan politique en imposant son projet politique au SYNARES, Syndicat des enseignants du supérieur. L’université ivoirienne et l’école ivoirienne ont commencé ainsi à être politisées à outrance, et le politique et la violence ont pris progressivement le pas sur la formation. En somme, le professeur venu du Lycée classique a embarqué le SYNARES et les enseignants du supérieur et pris le gouvernail de la barque gauchiste dans laquelle l’idylle politico-amoureuse est née avec Simone pour envoyer l’école ivoirienne là où elle est aujourd’hui. C’est à partir de l’université que Gbagbo a subverti le système universitaire et pris en otage la jeunesse et le pays en retournant l’école contre l’école pour ses intérêts politiques. C’est un crime contre la jeunesse et l’avenir du pays. C’est ça qui est la vérité comme Gbagbo aime à le dire lui-même.

Le Gbagboïsme se nourrit à l’idéologie socialiste et trotskyste des partis politiques de gauche de l’Europe qui a séduit les dirigeants du FPI. Son existence manquant de profondeur historique, Il n’a laissé pour le moment aucun héritage spirituel positif au pays. Le numéro de Jeune du 29 décembre 2009 au 9 janvier 2010 dévoile cependant de larges pans du Gbagboïsme truffé de contradictions.

Le Gbagboïsme antithèse de l’Houphouétisme.

Etre Gbagboïste c’est se laisser conduire par l’esprit de Gbagbo. Le Gbagboïsme ne peut faire bon ménage avec qui prône la Paix. Le Gbagboïste est con-naturellement violent. Les disciples de Gbagbo sont des héritiers de l’esprit de Kragbé Gnangbé comme Gbagbo lui-même le revendique. Il n’hésite pas à faire couler le sang. Il est adepte du double langage et sa signature n’a aucune valeur selon les circonstances. Tous les moyens sont bons pour éliminer, même physiquement, l’adversaire politique. Le gbagoïsme détruit tout sur son passage, y compris les plus belles œuvres au service des citoyens comme on l’a vu pour les infrastructures scolaires et économiques en 2004. Il monnaie tout, se moque même des valeurs qui prônent la Paix car « on ne mange pas la paix» pour certains des ses adeptes. La non-violence est le totem du bon gbagboïste. L’Esprit Gbagboïste est anti-citoyen. Il produit des militants antirépublicains, antidémocrates et des patriotards opposés au progrès social qui vivent comme des saprophytes agrippés à l’Etat. Avec de tels réflexes, on ne peut pas cultiver l’Esprit de Confraternité pour bâtir dans la Paix.

Suivez, pour vous convaincre de la véracité de ce qui précède, les anciens et actuels dirigeants de la FESCI, les patriotes et le discours de certains dirigeants actuels du FPI et vous comprendrez pourquoi la démocratie a disparu de l’espace universitaire et scolaire ; pourquoi la culture démocratique des jeunes ivoiriens proches du FPI est si faible, et pourquoi nous avons eu la guerre ; pourquoi le FPI ne peut pas construire la démocratie en Côte d’Ivoire (voyez comme les fescistes se découpent entre eux à la machette et découpent et terrorisent les étudiants et les professeurs) ; pourquoi «Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité» de Gbagbo est une illusion, un mythe que le FPI a déjà vendu et veut revendre aux ivoiriens.

L’Houphouétisme, lui, a quelque chose de mystique qui le rapproche l’esprit des religions révélées : le christianisme issu de l’humanisme judéo-grec, l’islam. L’UNESCO a consacré la valeur universelle de l’houphouétisme avec le prix international Félix Houphouët-Boigny pour la Paix. Sémaphore, Houphouët continue de nous parler outre tombe. Le nouveau pouvoir ivoirien ne lui a accordé aucune importance depuis son avènement. Cette haine pour la Paix est une véritable négation d’un héritage qui fait honneur au pays. Le gbagboïsme aura-t-il la même audience au-delà des frontières ivoiriennes et des cercles du FPI avec sa résonance cacophonique et son esprit belliqueux ? Sous le voile de la construction de la Paix qu’il proclame, le Gbagboïsme renvoie en réalité à un esprit _Anti-Christ_. Si les Ivoiriens se trompaient pour maintenir le Gbagboïsme au-delà des futures élections, la Côte d’Ivoire s’engagerait sur la voie d’un étrange destin après avoir été un pays de l’espoir.

FUAP (Force Universitaire d’Appui au PDCI-RDA)
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