Le temps lui est compté. Alors, il faut aller vite. Etre imaginatif, cynique et multiplier les contrevérités. Et à ce jeu, ce fondamentalement ‘‘rouge’’ est plutôt ingénieux. Comme d’habitude tout commence par une campagne de presse, samedi matin : « scandale à la CEI : 429 000 cas litigieux inscrits frauduleusement » (Fraternité Matin), « Processus électoral : Mambé accusé de fraudes massives » (Nord sud) et « Liste électorale provisoire : Mambé, le grand fraudeur démasqué ». Le fond des articles est le même : au cours d’une réunion de crise à la Primature, le Président de la Commission électorale indépendante (CEI), Beugré Mambé, a reconnu avoir inscrit 429 000 personnes de son propre chef sur la liste. Dans l’après-midi, c’est le Président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, qui demande de ce fait la démission du Président de la Commission. Mais tout cela ne demeurait que des articles de presse et la déclaration d’un chef de parti jusqu’au journal télévisé du 20h. Les mêmes informations sont reprises par le Porte-parole du Chef de l’Etat, Gervais Coulibaly. Il accuse sans gants la commission électorale de "fraude" et de "manipulation" dans le traitement des contentieux sur la liste électorale provisoire. Ça devient sérieux ! Bien sûr, la commission électorale dément. « La CEI précise qu’en aucun cas, le Président de l’Institution, Monsieur Robert Beugré Mambé n’a donné instruction pour l’inscription sur la liste électorale définitive de personnes provenant d’un quelconque croisement dont, au demeurant, elle connaît les procédures d’établissement », écrit son porte-parole adjoint, Bamba Yacouba. Entre temps, des sms circulent entre militants du FPI pour faire passer Mambé pour le « champion des fraudeurs ». Une vraie campagne de dénigrement, d’intimidation à la vérité. Car, selon nos sources tout ceci a été monté en épingle. Il existe bel et bien un cd-rom de 429 000 cas litigieux. Mais il ne circule guère sous manteaux. Le seul tort – si ça n’est un – du Président de la CEI, c’est d’avoir demandé à la cellule technique de l’analyser sans en avoir informé auparavant la commission centrale. Mais dès lors qu’il a reçu le retour de la cellule technique, il en a informé les commissaires, qui ont donné un avis défavorable à leur intégration à la liste provisoire. Une décision qui a été respectée jusqu’alors. Toutefois, une copie du cd-rom a été remise à chaque commissaire et Beugré Mambé en a fait cas à la dernière réunion du CPC. Tout cela remonte à novembre-décembre. Il ne s’agit point d’une question nouvelle.
L’indépendance de Mambé embête Gbagbo
Pourquoi donc, c’est maintenant qu’elle fait polémique ? « On ne peut pas aller aux élections comme cela ; avec des solutions bancales ! On a trop souffert ; on a trop payé », a déclaré le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo devant le corps diplomatique le 6 janvier dernier. Une manière implicite d’exiger la prorogation de la période du contentieux. Dès le lendemain, la CEI lui oppose une fin de non recevoir. Dans un communiqué, elle insiste qu’il n’y aura aucune prorogation. Du coup, le ‘‘grand patron’’ se sent frustré et vexé. Il vient de recevoir un coup, il va en donner. Et plus fort. Il a de tout temps dénoncé le « contrôle total » de la CEI par l’opposition. Il a beau récupérer quelques commissaires, Mambé demeure inaccessible. Ce spirituel introverti reste très jaloux de l’indépendance de son institution et ne lâche rien. Il faut bien faire quelque chose. Il s’agit donc pour le Chef de l’Etat-candidat de le déstabiliser. Il sait bien qu’il n’aura jamais sa démission mais veut juste entacher sa crédibilité, l’intimider afin qu’il lâche du lest. Mais c’est peine perdue. Le Président de la CEI qui est en phase avec le Premier ministre – en dépit des gesticulations de quelques conseillers vendus de celui-ci – tient bon. Il lui faudra néanmoins le soutien ferme des autres acteurs politiques et de la communauté internationale. Car, le Chef de l’Etat-candidat ne faiblira pas. Sa défaite qui se profile à l’horizon ne lui en laisse pas le choix.
Laurent Gbagbo pour ainsi dire, veut récupérer la CEI. Il veut la contrôler pour, est-il convaincu, prendre le contrôle de l’ensemble du processus électoral. Lui, qui a déjà, à travers son ami « Pablo », le président du Conseil constitutionnel dans sa besace. Cette campagne de dénigrement de la CEI et de son président trahit le réel désarroi, la peur panique, du candidat du FPI que des résultats, des vrais, qu’une récente étude a produit, donne perdant sur toute la ligne lors des élections prochaines. Gbagbo qui sait très bien qu’un enrôlement mal négocié – mais aussi une minorité sociologique réelle – a fait de lui un candidat à la traîne des autres, a donc peur et est prêt à tout pour créer le désordre qui pourrait lui être profitable, en terme de gain du temps, mais aussi de passage en force.
Les Ivoiriens qui ne sont pas dupes, la communauté internationale qui connaît l’homme comme sa poche, savent très bien que cette poussée de fièvre du FPI et de son candidat est une véritable cabale.
KIGBAFORY Inza
L’indépendance de Mambé embête Gbagbo
Pourquoi donc, c’est maintenant qu’elle fait polémique ? « On ne peut pas aller aux élections comme cela ; avec des solutions bancales ! On a trop souffert ; on a trop payé », a déclaré le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo devant le corps diplomatique le 6 janvier dernier. Une manière implicite d’exiger la prorogation de la période du contentieux. Dès le lendemain, la CEI lui oppose une fin de non recevoir. Dans un communiqué, elle insiste qu’il n’y aura aucune prorogation. Du coup, le ‘‘grand patron’’ se sent frustré et vexé. Il vient de recevoir un coup, il va en donner. Et plus fort. Il a de tout temps dénoncé le « contrôle total » de la CEI par l’opposition. Il a beau récupérer quelques commissaires, Mambé demeure inaccessible. Ce spirituel introverti reste très jaloux de l’indépendance de son institution et ne lâche rien. Il faut bien faire quelque chose. Il s’agit donc pour le Chef de l’Etat-candidat de le déstabiliser. Il sait bien qu’il n’aura jamais sa démission mais veut juste entacher sa crédibilité, l’intimider afin qu’il lâche du lest. Mais c’est peine perdue. Le Président de la CEI qui est en phase avec le Premier ministre – en dépit des gesticulations de quelques conseillers vendus de celui-ci – tient bon. Il lui faudra néanmoins le soutien ferme des autres acteurs politiques et de la communauté internationale. Car, le Chef de l’Etat-candidat ne faiblira pas. Sa défaite qui se profile à l’horizon ne lui en laisse pas le choix.
Laurent Gbagbo pour ainsi dire, veut récupérer la CEI. Il veut la contrôler pour, est-il convaincu, prendre le contrôle de l’ensemble du processus électoral. Lui, qui a déjà, à travers son ami « Pablo », le président du Conseil constitutionnel dans sa besace. Cette campagne de dénigrement de la CEI et de son président trahit le réel désarroi, la peur panique, du candidat du FPI que des résultats, des vrais, qu’une récente étude a produit, donne perdant sur toute la ligne lors des élections prochaines. Gbagbo qui sait très bien qu’un enrôlement mal négocié – mais aussi une minorité sociologique réelle – a fait de lui un candidat à la traîne des autres, a donc peur et est prêt à tout pour créer le désordre qui pourrait lui être profitable, en terme de gain du temps, mais aussi de passage en force.
Les Ivoiriens qui ne sont pas dupes, la communauté internationale qui connaît l’homme comme sa poche, savent très bien que cette poussée de fièvre du FPI et de son candidat est une véritable cabale.
KIGBAFORY Inza