Une qualité dont n’est pas peu fier le chef de l’Etat ivoirien, c’est le fait de se présenter comme un pur produit des élections. Dans la dernière livraison de l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique », un numéro double qui sera resté dans les kiosques du 27 décembre 2009 au 9 janvier 2010, Laurent Gbagbo s’étonne ainsi à la face du monde qu’il puisse être considéré comme l’obstacle majeur aux élections maintes fois annoncées et toujours reportées dans son pays. « Comment imaginer que le pur produit des élections que je suis puisse ne pas vouloir aller à cette élection? », s’insurge l’homme qui trône au palais depuis la fin constitutionnelle de son mandat en octobre 2005. La guerre et la série interminable de négociations dont les résultats sont remis en cause à peine l’encre des signatures séchée, combinées à une lecture au forceps de la loi fondamentale de la Côte d’Ivoire par les partisans de celui que le général Robert Guéï a traité de « Boulanger » par sa propension à berner ses adversaires comme ses partenaires politiques, ont servi de fondement à un maintien prolongé aux commandes sans élections. Laurent Gbagbo aime les élections ; il le dit. Il faut donc le lui concéder. Les Ivoiriens et tous ceux qui sont passés il y a quelque temps dans la capitale économique, Abidjan, pouvaient voir sur des panneaux publicitaires géants et lire dans les colonnes de certains journaux de la place la supplique « du fils des scrutins » : « Allons aux élections vite, vite », la signature bien sûr de Laurent Gbagbo.
Ces bonnes dispositions et cet empressement ont disparu depuis belle lurette. Certains dans le pays pensent que la publication de la liste électorale provisoire perturbe le sommeil du chef et de son état-major. Toujours est-il que, même s’il n’a pas publiquement fait cas de son aversion pour les élections, Laurent Gbagbo laisse à chacun le soin d’apprécier le nouvel amour qu’il entretient avec le scrutin présidentiel.
Ces bonnes dispositions et cet empressement ont disparu depuis belle lurette. Certains dans le pays pensent que la publication de la liste électorale provisoire perturbe le sommeil du chef et de son état-major. Toujours est-il que, même s’il n’a pas publiquement fait cas de son aversion pour les élections, Laurent Gbagbo laisse à chacun le soin d’apprécier le nouvel amour qu’il entretient avec le scrutin présidentiel.