Il a donc suffi que Gbagbo crie à la fraude pour que tout le monde au sein du camp présidentiel cède à la transe collective, pour que tous embouchent sans discernement la trompette de la protestation. Mambé a été condamné sans avoir été jugé. Que lui reproche-t-on au juste ? D'avoir manipulé, tenté de manipuler ou procédé à des croisements dans le souci de clarifier le statut de milliers d'Ivoiriens introuvables après les premiers croisements ?
Voilà le cœur de cette polémique infecte, nauséabonde et honteuse qui pourrit le débat politique ivoirien depuis quelques jours et qui grippe le processus électoral.
Les faits sont d'une simplicité singulière. Dans le souci de promouvoir un processus électoral inclusif comme n'a de cesse de rappeler l'institution chargée des élections, dans le but de permettre à tous les Ivoiriens qui ont le droit de figurer sur la liste électorale, le président Mambé, conformément à ses responsabilités, avait demandé à un groupe d'experts de procéder à un quatrième croisement des fichiers pour essayer de clarifier le statut des 1,03 million d'individus qui étaient introuvables après les premiers croisements effectués.
Ce travail a été fait, il n'a point été caché aux membres de la Commission centrale de la Cei. Au sein de cette Commission, sont représentés l'ensemble des partis politiques signataires de Marcoussis ainsi que les institutions de l'Etat dont la présidence de la République et l'Assemblée nationale. C'est donc toute la classe politique en miniature qui siège à la Cei.
Le travail de recherche mené par les experts de la Cei a ainsi permis de répérer 429.000 personnes suivant des critères qui mettent en relief la filiation des individus. Ces données ont été soigneusement stockées dans un Cd et mis à la disposition de chacun des 31 membres de la Cei.
Au cours d'une séance plénière, les membres de la Commission centrale, tout en relevant la qualité du travail ainsi fait, ont néanmoins souhaité qu'en raison des croisements populaires en cours sur le terrain avec l'ouverture du contentieux sur la liste provisoire, il n'était pas opportun de valider immédiatement les données issues des travaux des experts de la Cei dès lors que ces personnes font partie des 1,03 million d'individus qui se présentent pour les réclamations dans le cadre du contentieux.
Dès lors, le débat était clos. Les Cd sont mis de côté et le contentieux se poursuit sur le terrain. Il est bon de rappeler que l'existence de ce Cd avait été signalée aux membres du Cpc lors de la dernière réunion de cette instance le 3 décembre 2009 à Ouaga. Le 25 décembre récent, au cours d'une audience au palais, Mambé a encore évoqué l'existence de ce support numérique avec Gbagbo. C'est pourquoi du côté de la Commission chargée des élections, l'on a du mal à comprendre que ce soit justement la Présidence de la République qui porte les accusations de fraude contre le président Mambé.
De fait, l'acte d'accusation varie d'une bouche à l'autre. Tantôt on avance que Mambé a manipulé le fichier électoral c'est-à-dire qu'il a inscrit frauduleusement 400.000 personnes sur la liste électorale. Ce qui n'est pas avéré. Le simple jeu de la vérification permet de lever toute équivoque.
Tantôt on dit qu'il a tenté de manipuler le fichier. Mais où se trouvent les éléments constitutifs de la tentative ? On nous répond que Mambé a travaillé de façon unilatérale. Mais peut-on honnêtement soutenir une telle thèse quand on sait que ce travail n'était pas inconnu des commissaires de la Cei et que mieux les résultats de ce travail ont été mis à la disposition de ces derniers ? L'élément moral c'est-à-dire l'intention est très importante en droit pour déterminer que tel ou tel fait peut être considéré comme une tentative de crime ou délit.
On a beau les écouter, on a du mal à cerner ce qu'ils murmurent et qui les met dans cette transe collective. Car dès lors que la Commission centrale de la Cei a estimé qu'il fallait mettre de côté le fameux Cd et que Mambé n'a pas passé outre cette recommandation, qu'est-ce qui peut expliquer toute cette danse de sorciers ? Où est l'intention de fraude que l'on peut imputer à Mambé ?
Gbagbo veut discréditer un homme qui a osé ramer à contrecourant d'une de ses recommandations, à savoir la prorogation du contentieux. Jusque-là, Mambé s'est tu non pas parce qu'il n'a rien à dire pour sa défense. Il va parler le moment choisi. La Commission centrale de la Cei devrait se réunir, hier, elle n'a pu le faire car certains commissaires ont souhaité le report de cette réunion à ce matin pour leur permettre de suivre la rencontre Côte d'Ivoire-Burkina-Faso. Or, le Premier ministre vient de convoquer tous les acteurs, Cei et ses partenaires techniques, à une réunion ce matin à la Primature.
Akwaba Saint-Clair
Voilà le cœur de cette polémique infecte, nauséabonde et honteuse qui pourrit le débat politique ivoirien depuis quelques jours et qui grippe le processus électoral.
Les faits sont d'une simplicité singulière. Dans le souci de promouvoir un processus électoral inclusif comme n'a de cesse de rappeler l'institution chargée des élections, dans le but de permettre à tous les Ivoiriens qui ont le droit de figurer sur la liste électorale, le président Mambé, conformément à ses responsabilités, avait demandé à un groupe d'experts de procéder à un quatrième croisement des fichiers pour essayer de clarifier le statut des 1,03 million d'individus qui étaient introuvables après les premiers croisements effectués.
Ce travail a été fait, il n'a point été caché aux membres de la Commission centrale de la Cei. Au sein de cette Commission, sont représentés l'ensemble des partis politiques signataires de Marcoussis ainsi que les institutions de l'Etat dont la présidence de la République et l'Assemblée nationale. C'est donc toute la classe politique en miniature qui siège à la Cei.
Le travail de recherche mené par les experts de la Cei a ainsi permis de répérer 429.000 personnes suivant des critères qui mettent en relief la filiation des individus. Ces données ont été soigneusement stockées dans un Cd et mis à la disposition de chacun des 31 membres de la Cei.
Au cours d'une séance plénière, les membres de la Commission centrale, tout en relevant la qualité du travail ainsi fait, ont néanmoins souhaité qu'en raison des croisements populaires en cours sur le terrain avec l'ouverture du contentieux sur la liste provisoire, il n'était pas opportun de valider immédiatement les données issues des travaux des experts de la Cei dès lors que ces personnes font partie des 1,03 million d'individus qui se présentent pour les réclamations dans le cadre du contentieux.
Dès lors, le débat était clos. Les Cd sont mis de côté et le contentieux se poursuit sur le terrain. Il est bon de rappeler que l'existence de ce Cd avait été signalée aux membres du Cpc lors de la dernière réunion de cette instance le 3 décembre 2009 à Ouaga. Le 25 décembre récent, au cours d'une audience au palais, Mambé a encore évoqué l'existence de ce support numérique avec Gbagbo. C'est pourquoi du côté de la Commission chargée des élections, l'on a du mal à comprendre que ce soit justement la Présidence de la République qui porte les accusations de fraude contre le président Mambé.
De fait, l'acte d'accusation varie d'une bouche à l'autre. Tantôt on avance que Mambé a manipulé le fichier électoral c'est-à-dire qu'il a inscrit frauduleusement 400.000 personnes sur la liste électorale. Ce qui n'est pas avéré. Le simple jeu de la vérification permet de lever toute équivoque.
Tantôt on dit qu'il a tenté de manipuler le fichier. Mais où se trouvent les éléments constitutifs de la tentative ? On nous répond que Mambé a travaillé de façon unilatérale. Mais peut-on honnêtement soutenir une telle thèse quand on sait que ce travail n'était pas inconnu des commissaires de la Cei et que mieux les résultats de ce travail ont été mis à la disposition de ces derniers ? L'élément moral c'est-à-dire l'intention est très importante en droit pour déterminer que tel ou tel fait peut être considéré comme une tentative de crime ou délit.
On a beau les écouter, on a du mal à cerner ce qu'ils murmurent et qui les met dans cette transe collective. Car dès lors que la Commission centrale de la Cei a estimé qu'il fallait mettre de côté le fameux Cd et que Mambé n'a pas passé outre cette recommandation, qu'est-ce qui peut expliquer toute cette danse de sorciers ? Où est l'intention de fraude que l'on peut imputer à Mambé ?
Gbagbo veut discréditer un homme qui a osé ramer à contrecourant d'une de ses recommandations, à savoir la prorogation du contentieux. Jusque-là, Mambé s'est tu non pas parce qu'il n'a rien à dire pour sa défense. Il va parler le moment choisi. La Commission centrale de la Cei devrait se réunir, hier, elle n'a pu le faire car certains commissaires ont souhaité le report de cette réunion à ce matin pour leur permettre de suivre la rencontre Côte d'Ivoire-Burkina-Faso. Or, le Premier ministre vient de convoquer tous les acteurs, Cei et ses partenaires techniques, à une réunion ce matin à la Primature.
Akwaba Saint-Clair