Laurent Gbagbo et son camp n'ont jamais caché leur volonté de s'emparer de la Commission électorale indépendante (Cei) dirigée par le très intègre Robert Beugré Mambé. Après avoir déchiré la résolution 1721 de l'Onu, menacé les puissances du monde et conclu son " dialogue direct", la Cei demeure le seul "trophée" qui manque au très brave ( ?) Laurent Gbagbo pour s'éterniser au pouvoir. Mais pour avoir le contrôle de cette importante structure qui est la Cei, l'on aura besoin ni du décret ni de l'ordonnance du chef de l'Etat. Il faudrait que ses partisans aient la majorité simple. Ce qui n'est malheureusement pas le cas. Alors tout a été essayé pour mettre la Cei dans son escarcelle. Mais rien n'y fit. Et depuis samedi 09 janvier dernier, date à laquelle la Cei a mis un terme à la gestion du contentieux électoral, après trois prorogations déclarées par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo pique une crise de colère en accusant le président de la Cei, Robert Beugré Mambé, d'avoir introduit frauduleusement 429.000 personnes sur le fichier de façon unilatérale. Et depuis le week-end dernier, la minorité présidentielle est sur le pied de guerre. Mambé et le vice-président (Rdr) Gomis doivent être arrêtés et jetés en prison. Et pourtant le communiqué de la Commission électorale indépendante, relative à cette affaire, dit-on de falsification du fichier, diffusé par l'ensemble de la presse nationale vient mettre à nu la cabale orchestrée par la minorité présidentielle. En face, le Rhdp, à travers une déclaration particulièrement corsée, a déjà mis en garde le Fpi et son candidat puis invité ses militants à se préparer au combat. Et cette fois, la coalition des Houphouétistes a décidé de répondre à la violence par la violence. Pour cette crise politique qui s'ouvre, l'on peut déjà remercier le chef de l'Etat et son camp d'avoir réussi à galvaniser les militants de l'opposition qui n'attendaient que l'arbitre donne le coup de sifflet.
Patrice Yao
Patrice Yao
