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Politique Publié le mardi 12 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Denis Kah Zion écrit au Premier ministre : “C`est vous M. Soro, Premier ministre que le camp présidentiel veut déstabiliser et non Mambé”

Excellence Monsieur le Premier ministre,
L'activité politique, chez nous, ces derniers jours, est dominée par la levée de boucliers des partisans du camp présidentiel, le candidat Laurent Gbagbo en tête, contre une institution de l'Etat de Côte d'Ivoire, la Commission électorale indépendante (Cei). La tête du président de cette institution Robert Beugré Mambé est mise à prix et le camp présidentiel demande la recomposition de tout le processus électoral par la dissolution de la Cei.
Monsieur le Premier ministre,
Ce que d'aucuns ignorent, c'est le long chemin parcouru pour en arriver, sous votre haute direction, au point où tout le monde parle d'élection avec certitude.
En effet, l'on se rappelle que c'est en août 2006, sous l'ère de l'ex-Premier ministre, Charles Konan Banny, qu'ont été lancées les audiences foraines devant permettre de délivrer " Concomitamment " des certificats de nationaluté et de jugements supplétifs. Le président du Front populaire ivoirien (Fpi), monsieur Pascal Affi N'Guessan, demande à ses militants de s'opposer " par tous les moyens " à cette opération. Les affrontements sanglants entre les partisans du pouvoir et ceux de l'opposition ont fait de nombreuses victimes. L'équipe de Charles Konan Banny, par sagesse, fit arrêter l'opération.
Le 4 mars 2007, vous voilà nommé Premier ministre de la République de Côte d'Ivoire, suite aux Accords politiques de Ouagadougou. Les différentes séances du Cadre permanent de concertation (Cpc) qui accompagnent ces accords vous placent au cœur du processus électoral. Sans exagération, l'on peut affirmer que vous en êtes le catalyseur plus que la Commission électorale indépendante.

Et sous votre autorité, la Cei a glané beaucoup de lauriers :
1/ En 2007, vous faites adopter un Mode opératoire des audiences foraines qui a le mérite de rompre d'avec la démarche en vigueur jusque-là.
2/ Malgré les obstacles de tous genres, vous arrivez à faire publier une première liste électorale provisoire en 2009.
3/ Méticuleusement, avec sagesse et vigilance, vous avez mis les acteurs politiques en confiance.
Ils se sont porté candidats. La dernière candidature, chacun se rappelle, fut celle du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, le 16 octobre 2009.
A ce stade de l'avancement du processus électoral, les Ivoiriens croient, avec espoir que nous avons atteint le point de non retour et que les élections ne pourraient plus leur échapper. Et cela grâce à votre pugnacité et votre ferme volonté de nous conduire aux élections "fin février-début mars 2010"
Contre toute attente, le Fpi et le camp présidentiel tentent de remettre en cause ces derniers temps, tous les acquis du travail abattu par vous pendant toutes ces années par une prétendue fraude opérée par la Commission électorale indépendante (Cei) et son président portant sur 429.000 personnes.
A l'analyse, la levée de boucliers du Fpi et des partisans du camp présidentiel n'est pas véritablement dirigée contre la Cei et son président. Le Fpi et les partisans du camp présidentiel visent à saper tout le travail que vous avez courageusement et patiemment abattu pendant ces trois dernières années de votre présence à la Primature. La véritable cible du camp présidentiel, ce n'est pas la Cei et son président. C'est vous, Soro Kigbafori Guillaume chef du gouvernement, qu'on veut déstabiliser et présenter comme quelqu'un qui a échoué.
C'est pourquoi, nous pensons qu'il urge que vous vous adressiez au peuple de Côte d'Ivoire pour situer les responsabilités. Les Ivoiriens ont besoin de savoir et d'être situés sur cette prétendue fraude de la Cei. La clé de l'apaisement du climat délétère créé par le Fpi et le camp présidentiel se trouve entre vos mains. Si près du but et voir tout votre travail sapé de la sorte ! Nous continuons à penser que plus que toute autre personnalité, c'est vous la cible du camp présidentiel. Et vous, déstabilisé, c'est l'arrêt de mort de tout le processus électoral, voire de la sortie de crise.
Monsieur le Premier ministre,
Vous venez de rencontrer et parler à Ouagadougou au facilitateur, le président Blaise Compaoré. Vous avez tout naturellement évoqué la situation créée par le Fpi et le camp présidentiel. Les Ivoiriens ont les yeux tournés vers vous.
C'est placés devant leurs responsabilités que les hommes affichent qu'ils sont grands ou petits. Prenez donc vos responsabilités, Monsieur le Premier ministre. Maintenant. Avant que le Fpi n'installe la chienlit.

Respectivement
Denis Kah Zion, journaliste
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