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Politique Publié le mardi 12 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Après les déclarations farfelues du camp présidentiel contre la Cei : Fpi : les amalgames qui confirment le complot

Dans l'affaire qui oppose la CEI au camp présidentiel, tout porte à croire que le FPI et même Laurent Gbagbo sont en train de mener leur ultime combat avant la présidentielle. De l'issue de ce combat dépendra sans aucun doute le sort des élections ivoiriennes. C'est pourquoi, aucun effort n'est épargné pour que le candidat du FPI ait toutes les cartes en main avant le scrutin. Le FPI, comme à son habitude, est une fois de plus entré au laboratoire pour concevoir et sortir un plan de mise à l'écart de la CEI de Beugré Mambé, véritable empêcheur de tourner en rond. Voici les amalgames dans les trois déclarations du FPI qui trahissent le complot contre Mambé.

Dans les déclarations de Coulibaly Gervais, porte-parole du Président Gbagbo, d'Affi Nguessan, président du FPI et de Blé Goudé, directeur de campagne adjoint de Gbagbo chargé de la jeunesse, il y a une telle similitude dans les différentes conduites d'argumentation et dans les différentes chutes, qu'il est difficile de ne par voir tout de suite que ces déclarations sortent d'un même moule. C'est la même déclaration, conçue par les mêmes personnes dans le même laboratoire, pour le même plan. Chacun l'a modelée et l'a adaptée non seulement à son style, mais aussi et surtout à son milieu et à son tempérament pour faire sensation. L'objectif, comme chacun devrait déjà le savoir est de décrédibiliser la CEI de Beugré Mambo, de l'emmerder au maximum, pour enfin avoir les coudées franches pour lui arracher la validation du scrutin et la proclamation des résultats des élections. Sur ce point, voilà ce que proclament les trois déclarations du FPI :

- Coulibaly Gervais : " … L'exposé de M Beugré Mambé Robert, président de la Cei, fait en présence du représentant spécial du facilitateur et du représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu, a révélé qu'il a autorisé de manière unilatérale et discrétionnaire, un croisement complémentaire hors de la Sagem et l'Ins. Ce croisement a mis en évidence 429000 personnes à intégrer d'office à la liste électorale définitive qu'elles se soient présentées ou non aux réclamations… Ce logiciel pourtant rejeté par la Commission centrale de la Cei le 14 décembre 2009 devrait permettre d'intégrer les 429000 issues de la liste litigieuse et résultant du croisement clandestin ". Manifestement, le porte-parole de Gbagbo, qui confond allègrement le manteau du Président de la République à celui du candidat Gbagbo, tente de brandir Mambé comme un malhonnête, un homme qui n'a aucune conscience de la tâche qui est la sienne, un homme hors norme. De quel droit le président de la République s'immisce dans ce qui regarde les partis politiques ? Si Gbagbo parle en tant que candidat, pourquoi utilise-t-il le sceau du Président de la République et les médias publics à son seul profit ?

- Affi Nguessan : " Informé des rumeurs sur la fraude sur la liste électorale, le Premier ministre, Guillaume Soro en sa qualité de maître d'ouvrage du processus de sortie de crise, a convoqué une réunion le jeudi 7 janvier 2010, pour faire le point de la gestion du contentieux des inscriptions sur la liste électorale. Outre le Premier ministre, ont participé à cette réunion le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu, M. Choi et le représentant du facilitateur du dialogue direct, M. Ibrahima Baldini. Le président de la CEI, M. Beugré Mambé, a reconnu les faits. Le FPI considère que ces faits sont d'une extrême gravité. Ils portent non seulement atteinte à la crédibilité de la CEI, mais aussi et surtout à l'image et à l'honorabilité de la Côte d'Ivoire ". Dans la droite ligne de Coulibaly, Affi tente lui aussi de montrer à la face du monde que Mambé est le dernier des Ivoiriens crédibles. Sans que le FPI ne fouille plus loin pour avoir la réalité, il a sans doute sauté sur les informations erronées que lui ont sûrement données les représentants du FPI et du Président de la République au sein de la CEI

- Blé Goudé : " Les faits ont été reconnus par Mambé devant Choi, Baldini et Guillaume Soro.

Nous considérons que c'est une trahison ". Pour Blé Goudé qui ne s'embarrasse pas de scrupule politique, Mambé est un traitre qu'il faut crucifier. Il ne dit pas qui Mambé a trahi, alors qu'il n'y a pas longtemps Gbagbo le félicitait. Aucun des trois hommes ne dit à partir de quels faits il porte les accusations et ne brandit non plus une seule preuve de ses accusations. Personne de ces trois non plus ne dit que Gbagbo est informé de ces cas et que devant le CPC le 02 décembre Mambé en a fait le point et qu'il a eu l'onction du CPC dont Gbagbo est l'un des pions clés.

Cependant, le FPI entend absolument assommer le Président de la CEI qui visiblement ne fait pas son affaire, encore moins celle de son candidat Laurent Gbagbo. C'est ce que dit Coulibaly Gervais en ces termes : " C'est dans ces conditions que devrait intervenir ce jour 09 janvier 2010 la clôture des réclamations … C'est pourquoi, l'établissement d'une liste définitive fiable est un impératif. Son traitement doit être mené avec la plus grande rigueur pour redonner confiance à l'ensemble de la communauté nationale et internationale en vue d'une élection juste, crédible et transparente. Aucune fraude, aucune manipulation, aucun tripatouillage de quelque nature que ce soit ne sauraient être toléré même émanant de la Cei ". En d'autres termes, Mambé doit quitter là pour que Gbagbo place celui en qui il a le plus confiance, celui qui fera son affaire. Affi le dit également à quelques mots près : " Au delà du président Mambé, le FPI ne peut non plus faire confiance à la CEI elle-même dans sa composition actuelle. Par conséquent, le FPI exige : la démission de monsieur Beugré Mambé de la présidence de la CEI ; la radiation du vice-président Gomis Jean-Baptiste de la CEI pour activisme au profit du RDR ; la poursuite judiciaire de M. Mambé et de toutes les personnes impliquées dans cette opération frauduleuse ; l'audit de la liste électorale et de la CEI ; le prolongement du contentieux en vue d'annuler l'inscription frauduleuse des 429 000 personnes. Mais aussi pour extraire de la liste tous les autres cas de fraude qui ont été introduits certainement avec l'aide de Mambé et Gomis ; la recomposition de la CEI de façon à équilibrer les parties en présence ". Cette sortie d'Affi Nguessan traduit ce pourquoi le FPI bataillait depuis. C'est-à-dire faire partir la CEI pour que le FPI soit le seul maître du jeu au seul profit de Gbagbo. Et c'est Blé Goudé qui le dit de façon crue, sans état d'âme, ni mesure : " C'est pourquoi, la direction nationale adjointe de la jeunesse exige la dissolution de la CEI, que Robert Beugré Mambé soit mis à la disposition de la justice parce qu'il est un danger pour la Côte d'Ivoire ". En réalité, c'est ce qu'espère le FPI. Et donc, il rue dans les brancards, à travers Blé Goudé qui ignore royalement que Mambé a été élu par les membres de la CEI et que la CEI est une Institution qu'on ne peut dissoudre comme cela sur de simples soupçons. Par ailleurs, des amalgames sont faits par Affi Nguessan et Blé Goudé quant à un audit, alors qu'il est plutôt question de liste électorale et non d'argent, démontrant que le FPI est prêt à tout pour ne plus qu'il y ait un arbitre au sommet du processus électoral. Si la CEI est dissoute, à qui reviendra-t-il d'organiser les élections ? Même sans le dire, on sait que le FPI veut les confier à l'INS de Meleu Mathieu et au Ministère de l'Intérieur de Désiré Tagro, tous des hommes de main de Gbagbo. Et c'est cela l'essence du complot, bien huilé dans les labos du FPI. Quand Coulibaly Gervais dit diplomatiquement: " Le président de la république invite donc les Ivoiriens et les Ivoiriennes au calme et à la sérénité face à ces graves dysfonctionnements. Il réitère sa volonté d'aller aux élections, point d'achèvement du processus de sortie de crise et rassure la communauté nationale et internationale que tout sera mis en œuvre pour y parvenir dans la plus grande transparence ", il faut comprendre que Gbagbo attend le moment opportun d'agir et de mettre en place sa machine électorale à lui. Quand Affi déclare politiquement : " Le FPI invite tous les acteurs politiques à tout mettre en œuvre pour ne pas compromettre la transparence des élections qui de l'avis de tous, vont nous conduire à la paix définitive ", il faut comprendre que le FPI tient à des élections, mais des élections qu'il contrôle de bout en bout. Seule condition pour qu'il y ait la paix. Quand Blé Goudé dit de façon hystérique : " La direction nationale adjointe de la jeunesse appelle au calme et à la sérénité, parce que ceux qui agissent ainsi ont l'intention de remettre en cause le processus électoral ", il faut comprendre que tant que la CEI revendiquera son indépendance et qu'elle échappera au contrôle de Gbagbo et du FPI, le processus électoral sera constamment remis en cause, comme le FPI sait si bien le faire. Mambé, et la CEI véritablement indépendants, l'opposition ivoirienne et la communauté internationale, ne sont donc pas au bout de leur surprise. Si cette tentative de passage en force pour se débarrasser de la CEI, sur la base de fausses accusations réussit, c'en sera fait du processus propre. Adieu les élections transparentes. Si elle ne réussit pas, le FPI repartira toujours au labo.

Eddy PEHE
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