x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 12 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani : “Si les refondateurs sont atteints de folie, les opposants doivent être atteints de rage pour orchestrer la riposte”

Ah, quelle chance avons-nous d'avoir un leader adversaire qui donne préventivement un aperçu sur ce qu'il entend faire! Et comme nous ne pouvons pas anticiper les choses, nous sommes toujours obligés de courir après qu'il eut créé la situation de fait. Certes, nous avons pardonné toutes les péripéties de tout ce qui a été accompli depuis 1999. Toutefois, si nous n'agissons pas maintenant et immédiatement, nous risquons de perdre la face et le regretter à tout jamais. C'est un cri d'alarme que je lance aux membres du RHDP afin qu'ils se rendent compte de la gravité de la situation.

Le FPI et son candidat sont désespérés, donc dangereux. Ils sont prêts à tout, même à déclencher la guerre civile, pour s'accrocher au pouvoir. Et il y a de quoi. La situation leur a échappé de mains depuis que Beugré Mambé et la Sagem ont pris leur travail au sérieux et ont pu déjouer toutes leurs prévisions sataniques.

En effet, il est clair que les refondateurs ne s'attendaient pas, alors pas du tout, à voir le processus électoral là où il est aujourd'hui. Et ce n'est pas par naïveté. Car, depuis la signature des Accords de Ouaga, les refondateurs ont tout mis en œuvre pour paralyser le processus électoral par la création de mille et un obstacles de toutes natures. D'abord, ils ont commencé par le sabotage des audiences foraines; puis, ils ont entrepris de créer les conditions d'un dysfonctionnement de la CEI en poussant les autres organismes acteurs du processus, mais dépendants du pouvoir, donc sous leur contrôle, par exemple l'INS, à procéder par tous les moyens au retardement du dit processus. Ensuite, ils ont mis toute la mauvaise volonté à favoriser les décaissements nécessaires pour couvrir les dépenses de personnels et de matériels. Cela s'est traduit par des grèves sporadiques ici et là, d'agents mécontents de ne pas percevoir leurs dus à temps. Le transport du matériel informatique et autres groupes électrogènes s'est effectué avec mille difficultés.

Après avoir constaté l'échec de tous leurs astuces, les refondateurs décident enfin d'amener leurs militants à s'inscrire. Dans le même temps, ils organisent ce qu'ils appellent " l'opération inondation ". Ils inscrivent frauduleusement leurs militants sur plusieurs listes à la fois. La liste de leurs fourberies n'est pas exhaustive, avec la seule particularité que celles-ci ont toutes échoué. Naturellement, ils continuaient à sous-estimer la capacité de la CEI et de la Sagem à relever le défi.

Ainsi, la CEI ayant surmonté tous les obstacles techniques malintentionnés, le FPI et son candidat s'aperçoivent, avec consternation, qu'ils sont absolument minoritaires dans le pays. Mais, vu que le RHDP est resté muet, sinon inactif devant leurs manœuvres, leurs tricheries, ils choisissent de lui rejeter tous leurs péchés avec la certitude qu'il encaissera, une fois de plus, sans réagir.

Ici précisément, l'on constate que c'est le vice qui poursuit maintenant la vertu. C'est pourquoi ils s'attellent à marteler, à travers les médias publics dont ils sont devenus les principaux animateurs, que Beugré Mambé a triché en faveur de l'opposition rassemblée autour du RHDP. En d'autres termes, le voleur devient la victime. En effet, selon les refondateurs, 429000 électeurs seraient inscrits frauduleusement sur les listes afin de favoriser l'opposition. Et c'est le candidat Gbagbo lui-même qui monte au créneau en balançant le nom du président de la CEI. Faut-il souligner que Beugré Mambé a été l'objet de toutes les sollicitudes possibles du FPI, avant de devenir aujourd'hui son mouton noir qu'il expose finalement à la vindicte populaire. Une honte et une flagrante illégalité, puisque Gbagbo Laurent ne peut pas être juge et partie en même temps. Si son coup de poker réussit, le candidat-président s'empressera certainement d'utiliser l'article 49 pour confier tout le processus électoral à son ministre de l'Intérieur. Ce qui revient à dire qu'il n'y aura plus d'élections libres et démocratiques, avec l'intervention des hommes aux ordres du pouvoir FPI. Ceci n'est point une extrapolation, mais une certitude si rien n'est entrepris maintenant pour l'empêcher d'arriver à ses fins lugubres.

En fait, l'offensive actuelle part d'un constat d'impuissance des refondateurs. Car, la situation minoritaire du FPI dans tous les cas de figure, pousse son candidat à décrédibiliser l'organe des élections. Ce dernier donne le ton à la présentation des vœux du corps diplomatique. A cette cérémonie, il annonce qu'il veille au grain et que les élections n'auront lieu, qu'une fois tous les Ivoiriens ayant droit, seront inscrits sur les listes électorales. Bien entendu, il feint d'oublier que le vote n'est pas obligatoire en Côte d'Ivoire et qu'il a été élu à la présidence de la République avec à peine 30% des inscrits que se repartissent tous les candidats.

A l'issue donc du recensement, nous savons que le listing électoral a enregistré près de 6,5 millions d'inscrits. Or, le communiqué de la présidence prétend qu'il y a 429 000 fraudeurs. Il n' y a pas là de quoi fouetter un chat. D'ailleurs, tous les sondages ne disent-ils pas que Gbagbo, sans même tricher, gagnerait l'élection présidentielle dans tous les cas de figure? Et puis, comment le FPI et son candidat peuvent-ils savoir que ces 429 mille électeurs supposés indûment inscrits appartiennent au RHDP? Le propre fils de Gbagbo recalé sur la liste provisoire était-il un fraudeur, donc un potentiel électeur du RHDP? Allons, soyons sérieux messieurs-dames de la refondation. Vous faites rire le monde, avec vos facéties pathétiques et grossières. Vous êtes en difficulté et vous mentez.

Le FPI et son candidat sont tellement malhonnêtes, qu'ils accusent seulement les membres du RHDP et des Forces nouvelles, alors que, Dogou Alain, FPI, troisième personnalité de la CEI, a été choisi par le FPI et que celle-ci a pris part à toutes les séances de travail et apposé sa signature sur tous les documents pour attester de leur conformité. Ce Dogou Alain, le petit rapporteur du Fpi, est un fieffé menteur. C'est lui qui a confectionné le tissu de mensonges pour ses camarades de parti et leur chef. Comme le ridicule ne tue pas, les voilà qui demandent maintenant la démission de Beugré Mambé du PDCI, la radiation de Gomis Jean-Baptiste du RDR et celle de Sinan Bakary du MFA. Sûrement, les refondateurs truqueurs prennent leur désir pour de la réalité.

Si la situation n'était pas grave, les accusations grotesques des refondateurs dont le candidat s'est fait le porte-parole, prêteraient à sourire, surtout à ironiser sur le sort de Beugré Mambé. Le président de la CEI, après avoir accepté d'avaler complaisamment toutes les couleuvres du FPI et de son candidat, est aujourd'hui dans leur collimateur. Ils veulent sa peau pour son refus d'un nouveau report, étant donné que toutes les conditions allant dans le sens de la tenue imminente de l'élection présidentielle sont réunies, conformément aux décisions prises au dernier CPC de Ouaga. Beugré Mambé doit méditer ce proverbe: " Quand on mange avec le diable, il faut avoir une fourchette plus longue que la sienne ". Mais que les refondateurs ne s'avisent pas de l'arrêter ou le traduire devant un quelconque organe de justice dépendant de leur pouvoir. Comme prévu, c'est lui qui réalisera les élections en proposant les dates au chef de l'État en vue de leur transformation en décret officiel.

En réalité, le candidat de la refondation rêve d'un hold up électoral impossible. S'il fait des pieds et des mains pour ne pas se retrouver en face des électeurs, lui qui s'autoproclame candidat du peuple, c'est qu'il est conscient de son impopularité, de sa minorité. Or, comme les refondateurs sont avant tout des jouisseurs, leur candidat sachant sa fin politique prochaine, veut d'abord s'offrir trois jouissances que sont:

- l'organisation des cérémonies du cinquantenaire de l'Indépendance. Pour cela, les refondateurs sont déjà à pied d'œuvre pour créer des occasions d'enrichissement avec le budget, qu'on imagine colossal, de l'organisation.
- la participation, avec une éventuelle victoire, des Éléphants à la CAN qui vient de débuter en Angola.
- la participation des Éléphants à la Coupe du monde qui se tiendra en juin prochain en Afrique du Sud.
Telles sont les raisons de la tentative désespérée de reporter l'élection présidentielle, une fois de plus. Les refondateurs et leur chef veulent jouir de ces trois évènements et en profiter pour s'enrichir d'une manière ou l'autre. C'est conforme à leur nature.

Face à la détermination des adversaires de la paix, de l'élection dans une atmosphère fraternelle, apaisée et démocratique, j'interpelle avec force, les membres du RHDP à une concertation pressante au plus haut niveau. Nous sommes au dernier combat et nous ne devons pas fuir notre responsabilité. En abandonnant Beugré Mambé aux va-t-en guerre de la refondation, c'est notre crédit qui est en jeu. Il suffit, pour cela, de prendre le pouls des Ivoiriens qui ne veulent plus des mensonges et des tromperies des refondateurs. Etant plus nombreux que les refondateurs et acolytes, il faut qu'on le leur démontre s'ils persistent dans leurs accusations fabriquées de toutes pièces, dans les officines diaboliques du FPI, et, peut-être de la présidence. Trop c'est trop. Si les refondateurs sont atteints de folie, qu'ils sachent que les opposants sont, à leur tour, atteints de rage pour orchestrer la riposte avec détermination.

En ce qui concerne Beugré Mambé, je suis même convaincu qu'il n'aura pas l'opportunité de passer à la télévision nationale (RTI) pour défendre l'organisme qu'il représente, afin que le peuple soit correctement informé des mensonges grossiers des refondateurs qui agissent, désormais, avec l'énergie du désespoir.

Pour arrêter une fois pour toutes les manœuvres des refondateurs, le PDCI et ses alliés ne doivent plus tergiverser sur la conduite à prendre. Après les audiences foraines, l'enrôlement sur la liste électorale, la publication attendue dans ce mois de la liste définitive, la remise prochaine des cartes d'identité et des cartes d'électeur, le dépôt des candidatures et la publication du nom des candidats, il ne sera plus permis de reporter l'élection, à moins que la Côte d'Ivoire ne veuille avoir son nom inscrit dans le guide Guinness des mauvais records.

En réalité, l'offensive en cours du candidat des refondateurs vise tout simplement à empêcher la CEI de procéder à la remise des cartes d'électeur. Il est donc temps de relever le défi, de réagir vigoureusement. Si le RHDP ne répond pas aux provocations des refondateurs et de leur candidat, qu'il ne soit point surpris si Gbagbo exige demain que les Ivoiriens qui avaient moins de 18 ans à la clôture des inscriptions sur les listes électorales, soient admis à s'inscrire sur la liste déjà arrêtée.

Le RHDP a le dos au mur et ne doit plus s'engluer dans des atermoiements ou des positions de sagesse interprétées par la refondation comme preuve de sa poltronnerie. Car enfin, allons-nous attendre sagement qu'on vienne nous égorger? Le moment est enfin venu de pousser le candidat des refondateurs hors du palais. La communauté internationale s'impatiente comme nous, mais elle ne peut être plus royaliste que le roi. Et, l'affront de Bernard Kouchner qui a annulé sa visite en Côte d'Ivoire, signifie que la France ne se sent plus capable de répondre de notre pays, devant les institutions internationales et qu'il appartient aux Ivoiriens de prendre leur destin en mains. En d'autres termes, l'opposition est à la croisée des chemins. Elle joue son avenir et avec elle, l'espoir de tout un peuple qui en a assez des agissements irresponsables et arrogants des refondateurs. Le temps est donc mûr pour montrer de quoi est capable l'opposition, sans peur de l'armée nationale qui a le devoir de protéger tous les Ivoiriens en toute neutralité.

Alors RHDP, donne-moi un coup, si tu m'entends. Il y a danger ; mais Dieu est en train d'agir.

Le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député
Délégué départemental PDCI, Tanda
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ