KKB (président national de la Jpdci) prévient : “Si Gbagbo veut le désordre, alors tous les Ivoiriens vont l`y accompagner”

Kouadio Konan Bertin, président national de la jeunesse du parti démocratique de Côte d'ivoire (Pdci), de retour d'une importante tournée politique à l'intérieur du pays, est très remonté par les dernières articulations de l'actualité politique. Notamment l'accusation de fraude portée par le camp présidentiel sur Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante. Dans cet entretien, il dénonce cette accusation et met en garde toute personne qui tenterait d'attenter à son intégrité physique. Il donne également la position de la jeunesse de son parti.

Monsieur le président de la jeunesse du parti démocratique de Côte d'Ivoire (Jpdci), depuis le week-end dernier la Commission électorale indépendante (Cei) défraie la chronique. Le porte-parole du chef de l'Etat a lu une déclaration au journal de 20h le samedi dernier, accusant le président Mambé de falsifier le fichier électoral. Quelle est votre position là-dessus.

Merci. Je reviens moi-même de Vavoua. Comme vous le savez, j'ai quitté Abidjan depuis le jeudi 07 janvier, après avoir écouté religieusement le candidat de mon parti, le président Henri Konan Bédié qui a proposé aux Ivoiriens, un projet de société des plus lumineux et un programme de gouvernement qui convainc l'ensemble des Ivoiriens et particulièrement les jeunes. A nouveau, nous ne sommes pas surpris. Et je félicite le président Bédié et cela donne des raisons supplémentaires pour convaincre l'ensemble les jeunes de ce que nous devons continuer de croire en ce monsieur. C'est en réalité lui qui détient la clé du développement et l'épanouissement de chaque jeune dans ce pays. Depuis donc Vavoua, nous avons appris les turpitudes qui ont cours ici à Abidjan. C'est pourquoi, nous sommes rentrés précipitamment. Ce sont des accusations fallacieuses. Ce sont des accusations mensongères. Mais, cela nous rappelle le scénario, le schéma et l'unique schéma que Gbagbo a en sa possession et qu'il a déjà expérimenté et appliqué en 2000 au général Guéi. C'est donc ce schéma que Gbagbo veut perpétrer. Il a longtemps tenté de corrompre en vain !. Mambé est intégre ! Déterminé qu'il est à sauver la Côte d'Ivoire par des élections propres qui satisfassent tous les camps. On ne peut pas aujourd'hui accepter que l'on jette l'opprobre sur ce monsieur et le discréditer dans l'opinion. En tout cas, les Ivoiriens ont trop soufferts nous devons aller à des élections. C'est pourquoi, je me précipite pour les mettre en garde. S'ils pensent qu'ils sont les seuls et qu'ils affectionnent la rue, je leur dis ici et maintenant, Mambé ne sera jamais démis. Parce que la Cei ne peut pas être dissoute, car elle est prévue par les dispositions de la Constitution. Ce sont des rêves de croire que Mambé peut être démis. Alors, qu'est-ce qu'il leur reste ? De prendre la rue comme à leur habitude ! De semer la chienlit, le désordre. Et comme ils ont les milices armées, de penser qu'ils vont porter atteinte à l'intégrité physique des uns et des autres. Cette fois-ci, je dis aux jeunes de Côte d'Ivoire, s'il se trouve un seul jeune qui prend la rue, qui s'installe dans la rue, pour tenter de faire partir Mambé, il trouvera des jeunes pour aller le déloger. C'est de cela qu'il s'agit. Demain (Ndlr : ce matin), nous avons une première rencontre à la maison du Pdci et je demande aux jeunes du Pdci de me rejoindre à 10 heures à la maison du Pdci-Rda à Cocody. Nous allons préparer aussi une grande assemblée générale demain mercredi.

Monsieur le président, vous avez lu certainement la presse ce matin. Hier la majorité présidentielle et certains responsables du Fpi affirment que le président de la Cei a avoué les faits qui lui sont reprochés.

Cela suppose que ceux qui font ces déclarations étaient présents à ces rencontres où Mambé auraient avoué cela. Le facilitateur est encore en Côte d'Ivoire, il vit. Autant ils ont cette facilité à prendre la Rti en otage pour faire ces déclarations, autant il faut leur tendre le micro pour qu'ils viennent eux-mêmes avoué ce que Mambé aurait avoué dans leur salon. Ecoutez, ce sont des montages grossiers, pour salir l'image de Mambé. Cela ne peut pas continuer comme cela. Ça ne peut pas continuer.

Monsieur le président, Blé Goudé a appelé les jeunes à un grand rassemblement aujourd'hui. Il demande la démission de Mambé et la dissolution de la Cei. Quelle est votre réaction par rapport à cela ?

En réaction à son rassemblement de demain, nous tenons un assemblement le mercredi à 10 heures, après l'avoir écouté, pour savoir ce qu'ils préparent contre les Ivoiriens. Je lui apporterai la réplique à la mesure de la provocation qu'il aura fait aux Ivoiriens. Trop, c'est trop ! Ça suffit ! Qu'on avance.

Monsieur le président, pensez-vous que concrètement nous pourrons aller aux élections en mars prochain ?

Alors de deux choses l'une. Où bien tous les Ivoiriens sont d'accord qu'il faut aller à la paix. Et on construit ensemble la paix. Où on n'est pas d'accord et on est d'accord qu'il faut le désordre. On ne peut plus accepter qu'une minorité qui s'enrichit sur le dos d'une majorité dans une économie qui est en ruines, sème le désordre pour nous maintenir dans la misère. Je dis ceci : en tout cas, ce sont les dernières choses que Gbagbo peut imaginer. Si Gbagbo veut le désordre alors tous les Ivoiriens vont l'y accompagner, on va semer le désordre ! De deux choses l'une. La paix pour tous ou le désordre pour tous !

Monsieur le président, il y a aussi le Premier ministre qui est une personnalité qui joue un rôle extrêmement important dans cette affaire. Comment vous jugez son comportement dans la résolution de cette crise ?

Ecoutez, je n'ai toujours pensé qu'une seule chose. Dans la vie, chacun ne doit compter sur lui-même. Soro Guillaume s'est levé un matin, il dit qu'il prend les armes pour donner des papiers à ses parents. Tout le monde connait la suite. Je dis aux Ivoiriens et aux militants du Pdci-Rda de ne compter sur personne. Nous ne devons que compter sur nous-mêmes. Qu'est-ce que nous sommes capables d'apporter pour influencer le cours des choses en notre faveur, en faveur du peuple voilà tout.

Interview réalisée par Patrice Yao
Coll : serge Amany